Bonjour-bonjour
La compétition sportive porte des émotions dont on se repait avec avidité. Pourtant il faudrait garder encore un peu de lucidité pour évaluer la situation. Car la victoire de Loïs Boisson hier à Roland Garros est riche d’enseignement.
En effet, voici une jeune femme qui, remontant du tréfond du classement du tennis mondial et pour la première fois de sa jeune carrière, se permet d’entrer dans le dernier carré du tournoi féminin après avoir battu successivement les 6ème et 3ème joueuses mondiales.
Étonnant, non ? Pourtant, ce qui interpelle la critique des observateurs, ce ne sont pas ses prouesses techniques mais son « mental » à toute épreuve, qui d’ailleurs emporte l’enthousiasme des spectateurs du Court central. De fait, il se pourrait que les leçons de son succès puissent également nous être utiles.
1) Loïs Boisson ne manifeste nul enthousiasme – pas d’étoiles dans les yeux. « Ses conférences de presse sont presque ternes au regard de l'énormité de la situation et de ses victoires. Mais il serait absurde de lui adresser ce reproche. C'est, au contraire, une salvatrice froideur. » (Lu ici) Comprenons que de façon naturelle et sans faire un effort de contrôle particulier, ses émotions ne sont pas refoulées ; elles ne sont tout simplement pas suscitées.
Bien sûr, il se peut que j’idéalise Loïs Boisson et qu’elle soit comme nous pétrie d’émotions, et qu’elle ait dû faire un effort d’ascèse particulier pour les dominer. Il n’en reste pas moins que c’est là très certainement l’une des clefs de son succès. Rappelons-nous en pour faire face à nos propres épreuves.
Mais ce n’est pas tout.
2) Elle ne se demande pas : « Qu'est-ce que je fous là ? »
Loïs Boisson ne souffre pas du syndrome de l’usurpatrice. Elle se sent à sa place sur le cours central, envoyant ainsi un message à la concurrence : « 361èmeou pas, je suis des vôtres. Je suis à ma place autant que vous. » (Art. cité)
Et si cette audace venait tout simplement du fait de l’émancipation féminine ? Que les jeunes femmes d’aujourd’hui comprennent que la loi des mâles dominants qui leur impose de s’incliner lorsqu’on leur dit : « Tu n’es qu’une femme. Tu dois rester à ta place. Partout ailleurs, tu es illégitime. » est périmée.
Une tranquille indifférence qui en dit long sur notre histoire.
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