Bonjour-bonjour
Depuis ce matin, c’est l’été. Saison des jours sans fins, devenue la saison des chaleurs sans rémission. Finis les vers que le poète consacrait aux pluies de l’été : « Pluie des matins d'été, inoubliable / Clapotement comme d'un premier froid / Sur la vitre du rêve » Yves Bonnefoy
- Oui, dans notre jeunesse notre climat était tempéré comme le temps du poète, ce qui veut dire que le « clapotement d’un premier froid » habitait nos petits matins. Ici et maintenant, c’est le soleil inexorable, le ciel d’un bleu fondu et la chaleur qui nous condamne aux retraits dans nos maisons obscures.
Bon. Et alors ? Nos poètes seront-ils désarçonnés par cette nouvelle saison ? Perdront-ils la verve de leurs muses, faute d’avoir une pluie de printemps le matin de l’été ? Faut-il donc changer de saison deux fois par jour pour être heureux ?
Posé comme ça la question passe un peu à côté du sujet. Car ce qui peut désespérer, c’est la certitude de l’avenir, ne serait-ce que celui qui est contenu entre le petit matin et le soir. Même quand rien ne change à notre destin, la couleur du ciel changeant peut apporter l’imprévu, quelque chose qui prouve que rien n’est inexorable. Le climat terrestre est souvent limité à deux situations qui se succèdent au bout de quelques mois : saison des pluies et saison sèche. Chez nous c’est au cours de la même journée que les saisons de l’année se succèdent, au point que bien des régions en font leur gloire : « En Bretagne, 4 saisons par jour »
… Mais ça, c’était avant…