Bonjour-bonjour
Réduire de moitié le nombre d'animaux tués … permettrait de diminuer … la souffrance animale… » affirme L214 dans un rapport publié mardi. (Lu ici)
Je n’ai quant à moi rien à objecter au projet de réduire le nombre d’animaux d’élevages tués dans nos abattoirs avec pour objectif, entre autres, de diminuer la souffrance animale. Après tout, la diététique le montre : un régime beaucoup moins carné aurait sans doute des effets bénéfiques sur le long terme.
- Le philosophe aurait quand même un petit grain de sel à mettre là-dedans. C’est qu’en réduisant le nombre d’animaux abattus, on ne peut sérieusement réduire du même coup la souffrance animale – car on réduirait en même temps le nombre d’animaux existants. Les millions de cochons à qui on épargnerait l’abattoir ne bénéficieront pas de cette mansuétude parce qu’ils n’existeront tout simplement pas. Où sont donc aujourd’hui les milliers de chevaux fourbus à qui on a évité de tirer le fiacre – en le replaçant par la voiture à pétrole ?
Ce qui soulève un problème philosophique bien connu de l’antiquité grecque, tel que rapporté par Sophocle : « Mieux vaut cent fois n'être pas né ; mais s'il nous faut voir le jour, le moindre mal est de s'en retourner là d'où l'on vient. » Connaissant les malheurs inévitables que ma future existence me promet, devrai-je renoncer à être, ou bien à la façon des héros tragiques préférer l’existence avec l’affrontement perdu d’avance des forces du mal ?
- En toute modestie je ne prétends pas reprendre à mon compte le débat là-dessus, mais simplement poser la question du transfert d’une problématique philosophique des hommes vers les animaux. Là où l’homme peut être imaginé scrutant les malheurs que son avenir lui réserve et maudissant le destin qui l’a fait naitre, admettrons-nous que le goret ou le poulet en fasse de même à la vue de l’abattoir qui les attends ?
Qu'en pense donc L214 ?
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