samedi 30 novembre 2019

Deux Femen interrompent brièvement une conférence de Tariq Ramadan

«Derrière chaque victime, nous sommes une armée.» (Lire ici)

La peur doit maintenant changer de camp : les Femens veillent ! Leur arme ? Une paire de seins. Leur volonté ? Dénoncer les bourreaux.

… Mais au fait, qu’y a-t-il donc dans tout cela de si inquiétant ? Pourquoi sont-elles à chacune de leur apparition immédiatement capturées, menottées, voire même molestées ? Leur poitrine est-elle une arme de destruction massive ? Ça se saurait… 

Bref, ce qu’elles ont de redoutable, c’est la honte qu’elles suscitent chez des hommes qui ont abusé de leur force pour humilier et violer des femmes sans défense. Cette armée dont les Femens se prévalent c’est l’opinion publique qui est alertée d’une injustice insoutenable. Oui, les Femens sont des lanceuses d’alertes, et on sait à quel point cette fonction est redoutée par les abuseurs. Car nous avons affaire là à des hommes qui violentent des femmes, mais qui ne veulent pas que ça se sache. Etre ceux qui donnent des leçons de morale - voire de continence, comme Tarik Ramadan - et puis forniquer avec viol, mais que surtout que ça reste secret. Mais c’est là leur point faible. Et c’est là que les Femens ont leur rôle à jouer.


Un syndicat de médecins compte porter plainte après des révélations sur la façon dont sont traités les corps légués à la science

« De son vivant, la personne a dit : je lègue mon corps à la science. Et son corps n'a pas été utilisé, soit parce qu'il a été mangé par des rats ou des souris ou qu'il a pourri avant qu'on l'utilise, soit parce qu'il a été dirigé vers d'autres missions comme celle de crash-tests ! » déclare Jérôme Marty président de l’UFML (Union française pour une médecine libre)

Ça glace n’est-ce pas ? Imaginer qu’au lieu d’être pieusement disséqué par des carabins qui s’entraînent le bistouri à  la main on va être bouffé par des rats ! S’il doit en être ainsi, autant demander à être jeté sur une décharge publique - façon de ne pas coûter un centime en obsèques. 
Pour le philosophe, c’est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature de la volonté concernant le sort post mortem de notre corps. Qu’est-ce que c’est que cette volonté dont on voudrait qu’elle vaille encore quelque chose lorsqu’on n’est plus de ce monde - que dis-je ! quand on n’est plus que néant, à supposer « qu’être du néant », cet oxymore absolu, soit supportable.
Oui, avoir une volonté qui agisse après la mort de la personne c’est supposer que nos descendants et nos amis vont accepter de reprendre à leur compte nos souhaits, que leur activité « vivante » se charge de porter notre demande. Car sans cette force vivante, que vaut le vouloir ? D’où viendrait  sa capacité à contraindre ? Vouloir c’est faire ou contraindre à faire : que peut un mort dans ces circonstances ?

Quant à moi, j’ai prévenu mes enfants : ma sépulture leur appartient, ce qui ne signifie pas que eux seuls pourront la financer mais seulement que ce sont leurs voeux à eux qui pourront décider ce qu’elle devra être - quelque chose entre un monument funéraire et un traînée de cendres répandues sur le gazon. Si je ne suis plus que néant, alors je ne serai même pas dans les cendres envolées au vent.

vendredi 29 novembre 2019

Attaque au couteau à Londres: L'assaillant était un ex-prisonnier condamné pour terrorisme

Cet individu était connu des autorités, ayant été condamné en 2012 à 16 ans de prison pour des infractions terroristes. Il a été remis en liberté conditionnelle en décembre 2018. Le Premier ministre Boris Johnson a dit avoir souligné « depuis longtemps » que « c’est une erreur de permettre aux criminels violents de sortir de prison de manière anticipée » (Lire ici)

Condamné en 2012  à 22 ans de prison, il devait en sortir en 2034 et non en 2018. C’est donc la question de la libération anticipée (anticipée et pas qu’un peu !) qui est en cause. 
Plusieurs hypothèses se trouvent en tout cas invalidées ici :
- D’abord celle de la rédemption par la prison, qu’on suppose attestée par le comportement du prisonnier encore derrière les barreaux. Car si on remet en liberté un homme emprisonné pour sa dangerosité, c’est qu’on suppose qu’il est devenu doux comme un agneau. Et comment le savoir ? En l’observant dans sa cellule ? Et si tout au long de sa détention il avait simplement passé son temps à affuter son esprit de vengeance, ou à jurer de tuer par dévotion ?
- Ensuite, on pense que le prisonnier fera tout pour ne pas retourner en prison, qu’il préfère la liberté à la cellule, ou encore qu’il tienne à la vie. On pourrait alors penser qu’un homme lié à des groupes extrémistes religieux n’est pas tout à fait dans cet esprit.

Bref, la police qui est arrivée alors qu’il avait été maitrisé par des passants n’a pas eu ce genre de dilemme. Elle a tué d’une balle cet homme que la justice n’aura plus à condamner à de la prison.

Lee Sedol, le champion de go, abandonne la compétition.

Le joueur sud-coréen Lee Sedol, qui avait tenté de vaincre AlphaGo dans une série de cinq matches, prend sa retraite. Son niveau est moins bon qu'avant et il estime que l'IA ne peut pas être vaincue. Alors, à quoi bon continuer ?
Le problème pour Lee Sedol, c’est que son adversaire n’est pas humain. AlphaGo n’est qu’une machine qui n’a pas d’état d’âme et se montre infatigable à la tâche qui lui est assignée. Dès lors, il lui est impossible de déceler une quelconque expression sur le visage de son opposant qui pourrait lui permettre de deviner s’il est en train de prendre l’ascendant

Selon nous, le problème n’est pas tant de savoir si l’IA peut triompher de l’intelligence humaine, puisqu’elle le fait déjà depuis un certain temps, mais grâce à quoi cela arrive. On sait même qu’à présent les calculateurs les plus puissants deviennent champions de Go sans avoir à observer des parties jouées par les humains - c’est à dire sans puiser leur science dans la pratique des humains. 
Mais ce que Lee Sedol nous apprend, c’est ce qu’on savait déjà sans plus y penser : les machines n’ont pas d’affect, pas de passions ni d’émotions, rien qui trahisse quelque chose comme une réaction au déroulé de partie.
Or, c’est cela dont le joueur de go a besoin : pouvoir étudier ses adversaires humains, évaluer leurs émotions vécues, façon de dire que c’est aussi là dessus que se joue la partie. Il est tentant de croire que ce que les machines ne peuvent reproduire, c’est justement ce qu’il y a de plus humain chez l’homme  : non pas l’intelligence mais le sentiment.

Rabelais disait déjà « Le rire est le propre de l’homme » ; il pensait alors à distinguer l’homme de l’animal. Mais ça marche aussi pour les machines.

jeudi 28 novembre 2019

Manifestation des agriculteurs à Paris : récit d’une journée de blocage

Un peu plus de 1 000 agriculteurs ont exprimé pacifiquement leur ras-le-bol à Paris. «Nous sommes là en accompagnement des 1 000 tracteurs arrivant sur Paris, explique Guillaume Lefort, producteur dans le sud de la Seine-et-Marne. Nous avons aucune volonté de dégrader. Nous sommes là dans le respect des biens et des personnes. La paille sur les Champs est symbolique. »

Les paysans mercredi sur les Champs-Elysées ? Sûr qu’ils ont dû potasser le calendrier avant de venir !
« Alors tous les samedis les Champs’ sont retenus par les Gilets ; le jeudi 5 décembre c’est la grande manif’ : aucun doute que ça va venir camper devant le Fouquet’s. Et il y aura aussi forcément des femmes contre les violeurs, des journalistes menacés de licenciement, des fonctionnaires contre la réforme de leur statut, et encore des membres de Radio-France, etc… »
Et puis ils ont décidé d’être gentils - pas comme certains aux quels on pense. Pas de pavés sur la police, pas de lisier sur leurs chaussures : seulement de la paille. Et encore en précisant qu’elle est seulement « symbolique ».


Moi, en voyant la photo, je croyais que c’était une précaution pour assurer le confort des policiers : une belle litière pour rester parqués en attendant l’ordre de sortir de l’étable et de remonter dans leur bétaillère. Ou alors avant qu’on les lâche aux Champs’ pour aller pâturer ?
Sauf à rappeler que quand on sort le troupeau c’est parfois pour le mener à l’abattoir, ce qui aurait pu rappeler fâcheusement la période où les blacks-blocks leur balançaient des pavés. Ce qu’on ne fait plus du tout aujourd’hui, raison pour la quelle la paille n’est en effet que « symbolique »

Symbole de quoi au fait ?

Donald Trump a finalement promulgué, mercredi 17 novembre, en loi l’« acte de 2019 sur les droits humains et la démocratie à Hongkong ».

Le texte conditionne le maintien du statut spécial de nation favorisée, à la validation annuelle par l’administration d’une situation jugée convenable en matière de respect des droits de la part des autorités hongkongaises. Le ministère chinois des affaires étrangères a qualifié cette loi d’« abomination absolue » - tout ceci alors qu’en matière de taxation le 2 pays étaient sur le point de conclure un accord.

- Bref, sans insister sur la réponse que le gouvernement chinois ne manquera pas de faire, notons que les Etats-Unis refusent dorénavant d’accorder des avantages commerciaux à un pays qui ne serait pas parfaitement démocratique. Et du coup, on se prend à rêver : et si l’Amérique élargissait ce principe à tous le pays qui bénéficient actuellement de ces accords et qui ne sont pas parfaitement démocratiques ? A commencer par la Chine, envers la quelle, oubliant que le désaccord actuel porte sur l’équilibre des échanges, les Américains exigeraient qu’elle soit un pays de liberté civile avant de rouvrir des négociations avec elle. C’est là qu’on comprend l’exclamation du gouvernement chinois : « C’est une abomination absolue ». Mais, que les Chinois se rassurent : on n’est pas à la veille d’une pareille décision. Que vaut la liberté d’un peuple quand, dans l’autre plateau de la  balance, il y a un gros paquet de dollars ?

mercredi 27 novembre 2019

Dialogue entre François Ruffin et Emmanuel Macron (2016)

M. Ruffin (à l’époque journaliste à Fakir) dit à Emmanuel Macron (alors ex- ministre) : « Je pense que si on réfléchit stratégie, le mieux c’est que vous soyez vivement interpellé et publiquement par les salariés d’Ecopla. Ça fera un épisode. Et que vous y répondiez en disant : “Ben moi, je suis prêt à me déplacer sur place”. Ça fait un deuxième épisode. »
Et Emmanuel Macron d’opiner avant de récapituler : « Un, on échange sur le dossier. Deux, on vous tient au courant des avancées. Trois, vous m’interpellez publiquement. Quatre, dans la foulée, on cale ensemble une date de déplacement, avant le 5 octobre. Et on voit comment on la communique ensemble. » M. Ruffin répond alors : « Et je pense que l’on sort d’ici en n’étant pas contents. »

Vrai ?… Pas vrai ?… En tout cas plausible au moins. Occasion de revenir sur ces accusations de « communication » opposée à toute déclaration du pouvoir comme de ses opposants. Le politique est supposé agir quand on est de son bord, et sinon de se contenter de communiquer (bla-blater disent les méchants). Sans jamais produire la moindre étude de contenu, d’ailleurs le fait d’avoir emballé tout ça sous le label « communication » en dispense. 
Et que dirait le philosophe à ce propos ?
- Déjà, il remarquerait que les propos sont toujours susceptibles de vérification lorsqu’ils sont liés à des actions. Si je dis « Demain, black friday, je vends avec 50% de rabais » c’est facile de vérifier. —> Et du coup ce qui est invérifiable relève en effet de l’opinion personnelle, et comme tel fait partie strictement de la « communication » autre nom de la pure rhétorique.

- Ensuite, dire que même dans ce cas, on a une information  intéressante : c’est que nous sommes dans la situation d’un rapport politique identifié par la duplicité. Car c’est bien le cas de ces deux hommes qui dialoguent à propos de Ecopla : que l’un soit ancien ministre ne surprend pas ; que l’autre soit simplement journaliste devrait ne pas surprendre non plus, car il s’agit d’abord d’une gestion du pouvoir. Pouvoir dont dispose même un journaliste pour autant qu’il soit un peu connu.

mardi 26 novembre 2019

Emmanuel Macron : sa stratégie pour "ne pas se prendre de face le mur du 5 décembre"

2 pièges ont été tendus par le pouvoir aux manifestants :
- Le premier piège consiste à répéter que le 5 décembre sera une grève ultra-catégorielle : c'est la grève de la SNCF et de la RATP, de ceux qui veulent garder leurs régimes spéciaux.
- Le deuxième piège tendu par Emmanuel Macron, c'est de ne toujours rien dire sur ses intentions. Il l'a confirmé en fin de semaine : le 5 décembre sera quelque chose d'étrange. Il va y avoir une mobilisation massive pour une réforme dont on ne connait pas les termes exacts. Dans une négociation, on appelle ça "promener le chien" : discuter, discuter sans jamais sortir du bois. 

Retournement de situation : le 5 décembre, ce ne sont pas les manifestants qui vont envahir le pavé des rues pour dire leur mécontentement, c’est le gouvernement qui va les « promener », exactement comme on promène le chien, c’est à dire pour l’amuser un peu. Allez marcher jeudi, prenez l’air gonflez vos poumons pour crier ce que bon vous semblera - et puis après rentrez chez vous, y a rien à voir ! Pourquoi ? Simplement parce que le projet n’est pas encore établi et que vous ne savez rien de ce qui va se passer. Redescendez lorsque nous vous le dirons.
Bien sûr il faudra bien « sortir du bois » et donc cesser de « promener le chien ». C’est alors que tout se jouera. Mais d’ici là, on aura pu choisir son époque, son terrain, ses alliés.

Dans l’art de la guerre, Sun Tzu le dit fortement : il faut gagner la guerre sans jamais avoir à combattre ; vaincre l’ennemi en contournant ses défenses, et utiliser sa force pour le renverser - comme à la lutte. Les syndicalistes qui sont  à la manoeuvre cette année devraient bien méditer ces précieux conseils : ils peuvent leur servir à eux aussi.

lundi 25 novembre 2019

Présidentielle américaine : un duel de milliardaires à prévoir ?

Trump n'a « que » 3 milliards de dollars de fortune personnelle, alors que Michael Bloomberg est beaucoup plus riche, avec 54 milliards de dollars de fortune. 
- Attention : Michael Bloomberg est candidat aux primaires démocrates ; ce n'est pas encore le candidat investi par les démocrates
L'ancien maire de New York et milliardaire Michael Bloomberg, a annoncé dimanche 24 novembre sa candidature à la Maison-Blanche pour l'élection présidentielle de 2020. Il a ajouté que sa fortune lui permettait de ne pas avoir recours à des donateurs pour financer sa campagne. Il a d’ailleurs commencé à investir des sommes colossales, notamment dans des publicités télévisées.

Est-on légitime à briguer la magistrature suprême parce qu’on est plus riche qu’un autre ? Certains penseraient que ces fortunes n’ont pu s’édifier que sur l’exploitation et la ruine d’un nombre invraisemblable d’hommes, puisqu’un seul n’est sûrement pas capable de produire de ses mains tant de richesses - ce qu’on fait ressortir lorsqu’on énonce ces fortunes en termes de SMIC : combien d’années de travail pour un smicard dans chaque année de revenus de ces milliardaires ? Tout ça pour dire que plus on est riche et plus on est une fripouille qui a dépouillé les pauvres travailleurs du fruit de leur labeur - et qu’à ce jeu Donald Trump serait plus honnête que son adversaire.

Mais ça c’est bon pour les français, pas pour des américains : fidèles à leurs racines puritaines ils considèrent la fortune comme la récompense de la vertu réalisée dans ce monde, et comme telle, susceptible de valoir mérite aux yeux de Dieu. A ce compte, Trump est 18 fois plus vertueux que Bloomberg.

dimanche 24 novembre 2019

Mort d'Elisa Pilarski : "Les chiens ne naissent pas méchants, ils le deviennent ! »

Rousseau n’aurait pas dit mieux lui qui, parlant des hommes, affirmait qu’ils naissent bons mais que la société les corrompt. Le chien devient méchant sous l’influence des hommes qui à leur tour sont devenus mauvais à cause la société.
Et la société alors : était elle bonne avant ? Chez Rousseau la réponse est incertaine: la société des cabanes (villages de paillotes tels qu’on les découvrait au 18ème siècle dans les Antilles) était pour lui encore dans l’innocence des premiers âges. Ces gens-là avaient-ils des chiens ? Et qu’en faisaient-ils ? Qui le dira ?
Et nous, que faisons-nous des chiens ? 
- De gardiens de nos biens en les éduquant à l’attaque ? 


- Des compagnons de chasse qui vont affronter le sanglier, quitte à se faire éventrer à la place du chasseur leur maître ? Dans les deux cas il s’agit de protéger l’homme - et du coup il convient qu’ils soient méchants contre l’adversaire et qu’ils restent doux avec leurs maitres. On voit donc que, comme les soldats ou les gardiens, le chien ne doit pas être intégralement violent.

Mais enfin n’est-il pas ridicule d’accuser les chiens de méchanceté ? Pour être méchant il faut avoir l’intention de faire du mal à quelqu’un : celui qui blesserait par imprudence ou accidentellement ne serait pas qualifié de « méchant ». Et encore une fois, le chien est-il méchant ? Lui, il cherche seulement à se nourrir, et s’il pouvait dévorer le lièvre en lui laissant la vie sauve - par exemple en laissant  un petit morceau de l’animal qui pourrait repousser comme une bouture sur une plante, il le ferait sans aucun doute. Il ne cherche pas  à détruire comme le méchant, mais seulement à subsister.

samedi 23 novembre 2019

49.000 personnes défilent à Paris contre les violences faites aux femmes

Une déferlante violette dans le cœur de Paris. 49.000 personnes ont défilé dans la capitale contre les violences faites aux femmes, selon le comptage du cabinet Occurence. La première manifestation, il y a un an, avait réuni 30.000 personnes à Paris selon les organisatrices et 12.000 selon la police. Des mobilisations ont également été organisées dans une trentaine de villes en province ce samedi.

Comment éviter ce massacre honteux, comment aider les femmes à se protéger de leur compagnon violent ? Ecoutez un peu ce fait divers arrivé la semaine passée dans ma bonne ville de Reims.  C’est un homme violent déjà condamné pour avoir frappé sa femme, sous interdiction de l’approcher et qui pourtant arrive chez elle dans la soirée. La dispute éclate, il menace de fracasser la tête de son bébé, puis attrape un couteau de cuisine pour la menacer. Elle parvient à s’en emparer et le lui plante dans le ventre. L’homme mourra en arrivant à l’hôpital. Voilà : il faut que la peur change de camp, que les hommes réfléchissent avant de violenter leur femme, en sachant qu’elle peut se défendre. (1)
Vous me direz qu’il n’est pas ordinaire qu’une femme parvienne à mettre la main sur un couteau de cuisine au moment opportun. Hé bien, qu’on leur donne un port d’arme. Les fabricants d’armes seront ravis de pouvoir vendre de ravissants révolvers à la crosse incrustée de cristaux (Swarovski saura faire ça très bien) quant aux fabricants de lingerie, ils imagineront des petites culottes avec holster incorporé. J'entends déjà certains grincheux protester que ça va faire des scènes de ménage avec combats au pistolet au plus grand dommage des voisins. Que nenni ! Il suffira de limiter le port d’armes aux femmes, en l’interdisant aux hommes.
D’ailleurs il faudrait étendre le système aux Etats-Unis : plus de cow-boys ! bon débarras ! Que des cow-girls ? Hummm...
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(1) Je propose de renommer ce type d’homicide « hominicide » en parallèle avec les « féminicides ».

« Nous sommes enfin dans la rue » : les Colombiens contestent la politique sociale du gouvernement

Les syndicats, les partis d’opposition, les étudiants, les organisations indiennes, les écolos, les féministes avaient appelé à une journée de grève et de manifestations, pour protester contre la politique sociale du président Ivan Duque et pour défendre l’accord de paix signé avec la guérilla en 2016. 
Un appel à un « cacerolazo » a été lancé sur les réseaux sociaux. Dans toutes les villes du pays et dans tous les quartiers de la capitale, le tintement des cuillères sur les casseroles a résonné avec force dans la nuit, pour la première fois dans l’histoire de la Colombie.


Concert de casseroles à Sainte-Agathe-des-Monts (c’est au Québec)

Tiens… Un appel à un cacerolazo : voilà une idée…
On devine que, chez nous, les opposants du 5 décembre sont en ce moment entrain de se creuser la tête pour trouver un emblème facile à reconnaître  et significatif pour leur mouvement. Le gilet-jaune du pauvre peuple invisible ayant été déjà inventé, il faut maintenant passer à autre chose. Mais quoi ?
Pourquoi pas rechercher dans des actions déjà connues mais en-dehors de chez nous ? Le parapluie des hongkongais est déjà trop connu ; les cibles accrochées dans le dos, pour défiler devant les forces de l’ordre, un peu trop tragiques ; alors pourquoi pas le concert de casseroles ? Bien sûr il faudrait décaler le signe : on n’est pas à dénoncer des affaires judiciaires, mais plutôt des compromissions avec la finance.

Et alors ? Les casseroles sont là aussi pour signaler des malversations cachées dans les méandres de l’action politique : histoire de rappeler que pour nous aussi, l’ennemi c’est la grande finance

Mort d'Elisa Pilarski : après examen, aucun des chiens de chasse n'a été mordu, selon la société de vénerie

(On parle ici de la jeune femme qui a été retrouvée morte victime de morsures de chien durant une promenade en forêt de Retz (Aisne))
Ce qu’on nous annonce, c’est que personne n’a mordu les chiens. Là on croit rêver ; on se pince et puis non, on est bien réveillé.
Alors on lit un peu plus loin ; le communicant de la société de vènerie impliquée dans une chasse à courre qui a eu lieu dans la même forêt et au même moment déclare : «  Elisa Pilarski promenait son chien Curtis, un American Staff, un chien de combat (...), dont on ne peut imaginer qu'il ait laissé sa maîtresse se faire dévorer sans la défendre! Or, des vétérinaires mandatés par les gendarmes ont inspecté les 62 chiens de l'équipage et aucun ne présentait de traces de morsure ». Il faut donc admettre que Curtis aurait défendu sa maitresse pour disculper la meute de la chasse. Et le pauvre Curtis, a-t-il été mordu, lui ?
Bref, tout cela est bien affligeant, car on ne doit pas oublier la pauvre jeune femme, enceinte de 6 mois, consciente du danger au point de téléphoner pour demander des secours quelques minutes avant d’être attaquée et de mourir des hémorragies causées par les morsures de chien.
… Et puis, quand même, voilà que le chef de la meute nous dit que ses chiens sont très gentils avec les humains et que jamais ils n’iraient attaquer une femme dans la forêt. Avez-vous déjà rencontré un chien alors que vous vous promeniez avec votre jeune enfant ? Si c’est le cas, vous aurez aussi entendu le maitre du chien déclarer que son animal est très doux surtout avec les petits. Et donc, voilà des gens qui savent anticiper le comportement de l’animal, deviner comment il va interpréter les gestes des humains, et dans le cas d’une meute, se comporter comme s’ils étaient chiens de compagnie.

Or en meute le chien retrouve ses instincts ancestraux quand il vivait, tous crocs dehors, de la chasse en meute.

vendredi 22 novembre 2019

Ces photos prouvent qu’il y a de la vie sur Mars, affirme un entomologiste



L’entomologiste William Romoser, de l’Université de l’Ohio, analysant ces clichés, explique avoir décelé la présence de petites créatures (fossilisées et vivantes), dont certaines présentant de nombreuses caractéristiques similaires aux insectes terriens. Il évoque notamment des segments de corps d’arthropodes (thorax, abdomen), des pattes, des antennes ou encore des ailes.
Conclusions sérieuses ou paréidolie ?
( Une paréidolie (du grec ancien para-, « à côté de », et eidôlon, diminutif d'eidos, « apparence, forme ») est un phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable) 

S’agit-il d’une « paréidolie » ? C’est tout à fait possible, puisqu’on nous propose un cliché flou, qui autorise en effet des interprétations qui permettent de compenser par l’imagination ce que l’image ne nous donne pas à voir. Mais en même temps on a du mal à le croire, venant d’un scientifique reconnu et respecté : inimaginable, n’est-ce pas ?
Pourtant, à nous non plus un peu de rigueur scientifique ne nous est pas interdit - bien au contraire. Déjà, en observant qu’il parle de cet insecte non pas seulement comme d’un fossile, mais bien d’un organisme récemment vivant, volant, ayant éventuellement des congénères encore en vie. Voilà des insectes qui sont capables de vivre, de se nourrir, de se reproduire - et aussi de voler dans l’atmosphère martienne.

Et là on se dit que les « petits hommes verts » ne sont pas loin. Car, si des insectes aussi évolués ont pu apparaitre sur Mars et y survivre dans les conditions actuelles (où sont les fleurs à butiner ?), alors on se dit que des humanoïdes pourraient très bien y être apparu … il y a quelques milliards d’années et y survivre aujourd’hui en respirant l’atmosphère raréfiée de la planète. Oui, pourquoi pas ? Ne soyons pas victimes de nos préjugés de terriens. En tout cas on sait déjà qu’ils auront à manger des insectes : d’ailleurs on s’apprête à le faire également.

jeudi 21 novembre 2019

Quiproquo.

Pour nous ce terme signifie « malentendu » et pour un anglo-saxon il signifie « donant-donnat ».
Qui donc a raison ?
Pour nous, consultons Wiki : « Le terme est d'origine latine, de « quid pro quo » (latin moderne juridique signifiant « qui pour quoi ») « une chose à la place d'une autre » ; l'expression appartenait au départ au vocabulaire pharmaceutique : un médicament pris ou donné à la place d'un autre. » 
Rien à dire, c’est imparable.
Maintenant écoutons le président américain : 
« I WANT NOTHING, I WANT NOTHING, I WANT NO QUID PRO QUO. » ces mots ont été griffonnés au feutre noir et en lettres capitales sur un bloc-notes d’Air Force One, par le dit président ainsi que le révèle cette photo qui a été prise dans son dos alors qu'il s’exprimait devant la presse, après l’audition de Gordon Sondland devant le Congrès, mercredi 20 novembre.


Admettons que les américains opèrent une interprétation un peu plus avancée que les français : ils « sollicitent » un peu plus le texte comme on dit en termes élégants. Le sollicitent-ils un peu trop ? Je ne me prononcerai pas là dessus, mais je remarque juste que leur lecture n'est pas celle d'un juriste mais d’un maquignon qui marchande la bête à la foire.

S’agissant de Donald Trump, l’image semble fidèle. Mais n’oublions pas qu’on a là une expression admise par tout un peuple et peut-être même par tous ceux qui parlent anglais - y compris ceux qui sont limités au globish.

Projection de « Maïeuticiennes » un film réalisé par Bertrand Leduc.

Projection du film « Maïeuticiennes »

Projection de « Maïeuticiennes » un film réalisé par Bertrand Leduc. Hélène, Rosanna et Fabienne auscultent, prescrivent, écoutent, accompagnent des parents qui ont choisi de donner naissance à leur enfant chez eux. À 18 h 30, Bibliothèque Universitaire Santé, 51 rue Cognacq-Jay, à Reims.
Je l’avoue cette info n’aurait pas de justification à faire valoir pour cette reprise, si ce n’est qu’on y trouve l’application du terme « maïeuticienne » comme synonyme de « sage-femme ».
Hormis la référence explicite à Socrate et à sa méthode d’accouchement des âmes, je me réjouis de trouver un terme qui autorise son usage pour les hommes. Car, si ce métier est désormais ouvert aux hommes, n’était-ce pas auparavant un peu ridicule de les appeler « sage-femme » ? Alors qu’on fait la chasse aux substantifs masculins délicats à féminiser lorsque des femmes en partagent les responsabilités, n’oublions pas de faire la même démarche pour les hommes. 
Soit - mais la référence à la maïeutique est-elle bien venue ? Déjà, notons que la maïeutique est un terme générique pour désigner l’art d’accoucher, dans la mesure où la nature n’a pas tout imprimé dans les réflexes innés des femmes. Ensuite et surtout, c’est un terme adopté avec ironie par Socrate du moins si on en croit ce que Platon lui fait dire. A savoir : « Phénarète qui fut ma mère accouchait les corps. Moi, je fais la même chose, mais avec les esprit », déclaration faite à Théétète qu’il aide à formuler et découvrir ses propres pensées.
Voilà donc des hommes qui pourrait se dire « maïeuticiens » sans faire sursauter tout le monde. Reste à savoir s’il est plus noble d’accoucher les esprits que les corps ? 

Et surtout accepterons-nous aujourd’hui de faire la distinction entre les deux ?

mercredi 20 novembre 2019

Un livre anonyme sur le Président des États-Unis, rédigé par un haut responsable de l’administration

Selon l’auteur, la racine du problème, c’est "l’amoralité" du président, ses pulsions "anti démocratiques". Il décrit sa violence, sa mesquinerie, son inconscience, ses rengaines, ses diatribes contradictoires, son instabilité, son comportement erratique. Au point, selon l’auteur, que les ministres avaient murmuré entre eux l’hypothèse d‘écarter le président du pouvoir.
L’auteur souligne également "l'inattention", "l'impulsivité" et la "paresse intellectuelle" de Donald Trump, "comme un garçon de 12 ans dans une tour de contrôle aérien, il appuie indifféremment sur les boutons du gouvernement, indifférent aux avions qui dérapent sur la piste et aux vols qui s'écartent à toute vitesse de l’aéroport »

Alors, de deux choses l’une: 
- Ou bien le président Trump est un homme normal et seule sa position politique explique les calomnies dont il est l’objet; mais alors comment un pays peut-il survivre avec une telle charge de violence ?
- Ou bien il est effectivement pathologique (on m’épargnera de reprendre le catalogue de ces pathologies citées ici) et alors on se demande comment il est possible que les citoyens d’une démocratie comme celle des Etats-Unis peuvent tolérer une telle anormalité ?
Admettons que l’hypothèse 2 soit la bonne et que le Président se trimbale une bonne vieille pathologie - bref que ce soit un sociopathe - mais que ses électeurs disent tous : « Et pourquoi pas ? Du moment qu’il réalise la politique pour la quelle nous l’avons élu ? » Et c’est vrai : mise à part une troisième guerre mondiale avec champignons atomiques et hordes de drones armés de laser surpuissants, tout le reste est entrain de se réaliser. Et partout dans le monde la masse des électeurs font la même chose : maintenir au pouvoir quelqu’en soient les conséquences néfastes par ailleurs les dirigeants qui leurs donnent les satisfactions espérées. Comme de relancer l’exploitation du charbon aux Etats-Unis ? Oui, car le charbon américain est « un merveilleux charbon, parce qu’il est propre » 

Il faut être un parfait crétin pour dire une chose pareille ? Et alors ? Si ce crétin s’appelle Donald Trump, qu’il dise ce qu’il veut du moment qu’il fait ce qu’il doit.

mardi 19 novembre 2019

Zéro alcool au volant : La mesure prônée par Didier Guillaume est-elle vraiment applicable en France ?

Didier Guillaume a indiqué qu’il était favorable à l’abaissement de la limite de l’alcoolémie au volant à zéro. « Je pense que lorsqu’on conduit, on ne doit pas boire », a déclaré le ministre de l’Agriculture. Avant d’ajouter : « Je pense qu’on peut faire la fête et qu’on peut boire des coups, et boire du vin français, des vins d’excellence. Je pense que c’est très bon. Mais lorsqu’on boit, on ne conduit pas »

Didier Guillaume a le chic pour soulever l’indignation : aujourd’hui en condamnant l’art de la dégustation, interdit à tout conducteur, alors même que tous les professionnels de la filière clament « qu’un vers de vin ne met en danger personne »; et hier en affirmant au contraire que l’alcool présent dans le vin n’était pas « un l’alcool comme les autres ». Il a même réussi à dresser contre lui les associations de sécurité routières contre « la violence au volant » qui soulignent que ce qui est déterminant, à ce niveau, ce n’est plus le dosage, mais le contrôle de l’alcoolémie qui peut jouer un rôle dans la diminution des accidents de la route.
Des gaffes ? Peut-être, mais si Didier Guillaume avait été gaffeur de naissance, il ne serait sans doute pas devenu ministre. Il y a donc autre chose, et je flaire l’opportunisme politique. Peut-être monsieur Guillaume est-il du genre à se demander: « qu’est-ce qu’il faut dire pour plaire aux gens à qui je m’adresse ? » Et pour rattraper une gaffe antérieure, le voici qui en commet une nouvelle.

Car voyez-vous, nous apprenons à l’occasion qu’on a toujours un peu d’alcool dans le sang, résidu d’un médicament alcoolisé comme un sirop pour la toux, ou d’un baba au rhum bien arrosé pris au dessert. Et puis disons-le : entre le 0,5 gramme et le 00 gramme, y a-t-il une différence en terme de sécurité ? Avec des conducteurs jugés aujourd’hui abstinents à 0,5 avons nous en réalité une horde de pochetrons qui vont faire péter les radars ?

lundi 18 novembre 2019

Le président de la République a loué la « fraternité sur les ronds-points »

« Le jaune de la détresse »
Evoquant « la colère drapée dans le jaune de la détresse », il a salué dans « ce mouvement spontané » des ronds-points  « l’aspiration française de nos concitoyens à la communauté ». « Au-delà des revendications où nous devons apporter des réponses, les Français en sortant de chez eux, en se réunissant sur les ronds-points, ont retrouvé en bien des endroits la chaleur des liens, la fraternité, l’entraide ». Même si « d’aucuns ont perverti cela et recherchent l’anomie, la violence », a dit le chef de l’Etat en décorant Vanik Berbérian, le président de l’Association des maires ruraux de France

Manoeuvre politique consistant à découpler un mouvement populaire d’une de ses branches ? Ou bien analyse pertinente soulignant une contradiction essentielle dans son développement ?
- Les gilets jaunes sont des brav’gars, mais en cherchant la fraternité ils ont trouvé l’anomie. Pas de chance…
Mais on n’a pas tous fait l’ENA, et on se demande : l’anomie, quésaco ?
Lisons Durkheim : chez lui, ce terme désigne l’absence des lois et des règles doivent garantir la régulation sociale. « Si l'anomie est un mal, c'est avant tout parce que la société en souffre, ne pouvant se passer, pour vivre, de cohésion et de régularité. Une réglementation morale ou juridique exprime donc essentiellement des besoins sociaux que la société seule peut connaître » Émile Durkheim - De la division du travail social
L’essentiel est donc de distinguer l’anomie de l’anarchie, car, même si ces deux termes désignent finalement la même situation objective, il faut noter que le second correspond à un besoin très vifs ressenti par certains individus qui veulent s’affranchir des règles et des impératifs qui pèsent sur leurs décisions, alors que le premier correspond à une crise liée au fait qu’un besoin social ne soit pas satisfait. Car, chez Durkheim, la société aussi a des besoins que les individus ignorent comme tels, mais qui, lors qu’ils sont insatisfaits, provoquent une crise qui atteint les individus également. Ainsi de l’isolement des volontés qui provoque les suicides ou de la division du travail lorsque celle-ci ne correspond pas en même temps à une structuration des groupes sociaux.

Occasion de penser aux méfaits de l’hubérisation du travail qui ne se limitent sans doute pas à la perte des droits sociaux.

Hong Kong: la police menace d'utiliser des "balles réelles" face aux manifestants armés d'arcs et de flèches

Un journaliste de l'AFP a vu sur un toit faisant face à la police un détachement d'archers masqués armés d'arcs de compétition et flanqués de guetteurs utilisant des jumelles. Des archers masqués patrouillaient le campus, selon lui.


En matière d’inventivité, les manifestants de Hong-Kong battent des records. Car utiliser des catapultes avec des briques pour bombarder les forces de l’ordre, on peut l’imaginer. Sortir avec des parapluies en signe de ralliement, c’est aussi valable que de porter des gilets jaunes quoiqu’un peu plus poétique. Mais utiliser l’arc pour combattre la police comme l’ont fait les archers anglais contre la chevalerie française à Azincourt (1415), ça il fallait y penser. Ce retour vers le passé est audacieux à une époque où l’on pense les affrontements plutôt en terme de fusils à laser et de drones tueurs. Mais il est vrai que l’extrême-orient n’a pas le même rapport à son passé que nous, et qu’en particulier le moyen-âge n’a pas été comme chez nous totalement coupé du présent. Nous avons eu la Renaissance pour tourner cette page-là, mais au Japon et en Chine on a continué à pratiquer l’art de la guerre selon les même codes, comme celui de l’honneur. Et justement aussi avec les mêmes armes comme les étudiants japonais de 1968 qui chargeait la police armés de lances de bambous.

dimanche 17 novembre 2019

Royaume-Uni : Une femme au cœur d’une affaire embarrassante pour Boris Johnson

« La jeune femme de 34 ans déclare qu’elle avait le « cœur brisé » par le comportement de Boris Johnson, qui l’a, dit-elle, mise de côté.Accusé de conflit d’intérêts car la femme d’affaires a bénéficié de financements publics, notamment quand Boris Johnson était maire de Londres entre 2008 et 2016 « Je ne comprends pas pourquoi tu m’as bloquée et ignorée comme si j’étais un coup d’un soir ou une fille que tu aurais rencontrée dans un bar, parce que ce n’est pas ce que je suis, et tu le sais très bien », déclare-t-elle à l’adresse de Boris Johnson. »
Résumons l'affaire : une jolie jeune femme se trouve avoir été la maitresse de Boris Johnson, alors maire de Londres. Dans le même temps, alors qu’elle était Présidente de l’exécutif d’une grande entreprise de travaux publics, elle remporte un marché auprès de la même municipalité. Tout ceci pose un conflit d’intérêts de la part de Boris Johnson puisqu’il se trouve alors à la fois donateur d’ordre et amant de la femme d’affaire. Bon - tout ça est très banal et on ne voit pas pourquoi cette affaire rebondirait surtout si l’opposition ne s’en mêle pas.
Or, voici que la femme humiliée d’avoir été traitée comme « le coup d’un soir » l’emporte sur la femme d’affaire qu’elle était en même temps - et qui avait tout intérêt à ne rien révéler. De quoi la faire virer par le conseil d’administration de sa boite ! Pourquoi avoir parlé ?

On ne peut faire que des supputations. Mais n’oublions pas l’enjeu électoral actuel, qui rend ses révélations bien plus explosives qu’avant la dissolution de la chambre par le 1er  ministre B. Johnson. Et là, il y a peut-être des intérêts bien plus puissants que l’ego de la femme plaquée par son amant.

samedi 16 novembre 2019

Un arrêté autorise les agents de la RATP à fouiller et palper les usagers depuis le 14 novembre

La préfecture de police de Paris confirme l’authenticité de cette information mais assure qu’elle «n’est pas en lien avec les gilets jaunes. Elle porte sur la lutte contre la délinquance acquisitive», c’est-à-dire les vols. 

- Dis, Myriam, tu le savais toi qu’on avait le droit de palper les voyageurs dans le métro ?
- Bien sûr et je t’assure que je ne m’en prive pas !
- Mais comment tu sais qu’il faut palper celui-ci plutôt que celui-là ? 
- Bah… Dès que je vois un gaillard plutôt solide qui semble en avoir dans le caleçon, j’y vais carrément. Je dis : « Stop ! Monsieur je dois par mesure de sécurité vérifier que vous n’avez pas d’objets interdit sur vous ! »
- Et alors ?
- Alors ? Si le monsieur en a effectivement dans le pantalon et s’il a l’air un peu ému de sentir ma main fureteuse, je lui dis « C’est bon pour cette fois, et je ne dirai rien, mais en échange donnez moi votre 06 »
- Et ça marche ?
- Pas toujours, mais parfois, oui.

Voilà, mes chers lecteurs : alors que j’avais l’intention de vous entretenir de tous ces néologismes qui émaillent les infos et en transforme leur lecture en pur bonheur - je veux parler de l’expression « délinquance acquisitive » - mon vieux démon m’a repris et mon imagination perverse a pris les commandes de mon clavier.

Je ne demande nulle absolution, mais un peu de compréhension de votre part - compréhension pour l’effort d’échapper à la grisaille de l’information quotidienne. 
Compréhension aussi pour un vieil homme qui de temps à autre est ressaisi des démons soixante-huitards. Avec tous ces manifestants qui crient contre la police et qui sont gazés, on comprend que des remontées de vieux souvenirs se fassent.

Quelle trace le mouvement des Gilets-jaunes a-t-il laissé dans le pays ?

« L’absence de structure était, pour eux (= les gilets-jaunes), une réponse à ce qu’ils dénoncent : cette fronde s’est bâtie dans le rejet de la structuration. Mais, comment avancer, comment marquer des points quand on ne négocie pas et qu’on ne se présente pas aux élections ? », souligne l’historienne Danielle Tartakowsky.
Pourtant, même sans débouché politique direct, le mouvement de novembre 2018 a obtenu des concessions du gouvernement et nourri un nouvel imaginaire social. La question est alors : comment interpréter ce virage pris semble-t-il par la vie politique de  notre pays ? Plus explicitement, comment imaginer un retour au premier plan des partis politiques et des syndicats ? Quel mode d’action auraient-ils - et seraient-ils comme on l’imagine, sous la menace d’un débordement des groupes d’actions formés spontanément pour la circonstance ?
Car c’est là aussi un sujet à examiner dans les jours qui viennent : les gilets-jaunes sont-ils un groupement de pression formé ad-hoc, pour la circonstance des revendications d’alors, et faudrait-il s’attendre à les voir disparaître avec elles, quitte à voir d’autres mode d’action s’inventer pour de nouvelles revendications ? Après les gilets jaunes, les blouses blanches ?



- Ceci je l’écrivais samedi matin, juste avant les débordements qui ont caractérisé les débuts de manifestation un peu partout dans le pays et les affrontements du la Place d’Italie. On voit que la suite n’a pas vraiment surpris : la violence des forces de l’ordre contre les souffrances des travailleurs pauvres ; le refus hautain du  pouvoir face aux cris du peuple : rien de nouveau et s’il faut en conclure que le mouvement des gilets est entrain de disparaître, il faut alors dire qu’il est depuis des semaines et des mois dans cette impasse.
« Quel nouveau mode d’action ? » demandais-je hier. Sans doute rien de bien nouveau mais avec un souffle et des revendications neuves. Mais surtout, ce que les mouvements de protestation de par le monde ont confirmé, c’est qu’il faut trouver autre chose que la grève illimitée, parce qu’elle ne peut sans menacer la survie de gens qui sont déjà au bord de la misère, durer au point de faire plier le pouvoir. 
On l’a vu l’an dernier, le blocage des ronds-points en pleine période des achats de fin d’année a été une arme puissante, même si l’impopularité serait cette année probablement au rendez-vous.

Les gilets peuvent-ils encore atteindre le moral du Président en exprimant le voeu de le voir mourir ? Je ne sais : peut-être devraient-ils trouver quelque chose de plus novateur, parce que là c’est un peu usé…  

vendredi 15 novembre 2019

Séverine peut reposer en paix

Jean-Michel Colson condamné en appel à la perpétuité pour le viol et la mort de Séverine Gentil
« Maintenant, Séverine peut reposer en paix » a déclaré la  nièce de la victime.

Etrange déclaration ? Pas tant que cela, car dans les histoires de fantômes on a fréquemment des âmes errantes criant vengeance ; elles hantent les nuits de leurs bourreaux pour les châtier, apparaissant à leurs parents pour les obliger à les venger.
Toutefois, on peut aussi comprendre cette déclaration comme m’énoncé de ce qui est dû non seulement à la victime mais aussi à ses proches. Il s’agit alors de leur permettre de faire leur deuil, grâce à la punition infligée au coupable. C’est d’ailleurs cette relation crime-châtiment qui permet de justifier la peine de mort : c’est en terme de réparation qu’elle est infligée, réparation due aux parents éplorés, et encore, comme ici, à la victime qui va échapper à cette errance tourmentée  des âmes en souffrance.

Entre la spiritualité et la psychologie, il n’y a pas de place pour la vengeance ; c’est pourtant à elle seule que pensait Camus lorsqu’il écrivait contre la peine de mort ses Réflexions sur la guillotine : c’était en 1957 et après avoir longuement décrit le processus de l’exécution capitale il qualifie cet acte « d’assassinat administratif ». Aujourd’hui encore aux Etats-Unis, dans l’acte de décès des condamnés exécutés, on inscrit sous la rubrique cause du décès : « homicide judiciaire ».

jeudi 14 novembre 2019

« Ils me tueront peut-être d'une balle » : Emmanuel Macron et la peur de sa vie

Nous sommes le 4 décembre 2018. Emmanuel Macron rend visite à la Préfecture incendiée par les Gilets-jaunes  au au Puy-en-Velay, personne n’est au courant de sa venue, pas même le maire de la ville 
Alors qu’il salue les cadres à la préfecture, un rassemblement est en passe de s’organiser à l’extérieur du bâtiment. En quittant les lieux, le président entend des manifestants scander des slogans peu flatteurs : « Macron démission », « On veut te tuer » ou encore « Crève sur la route ».
Le Président aurait alors déclaré : « Ils me tueront peut-être d’une balle, mais jamais d’autre chose »

Bref, tout ça pour dire que le Président s’est vu mort, étendu là, sur le pavé de la préfecture au milieu des gilets-jaunes ricanant et bavant de haine. L’auteur de l’article note alors que les proches du Présidents observent chez lui une manifestation de peur : « Plus que de la menace, c’est la haine qu’il reçoit qui le fait vaciller. Il veut être aimé par 100% des gens »
Oui mais n’est-ce pas le cas de beaucoup d’entre nous ? La situation est peut-être difficile à analyser, mais demandons-nous ce que nous ressentirions si nous étions l’objet de cette haine ? Il y a sans doute une grande variété entre les personnes, mais je crois que cette situation est difficile à supporter, surtout quand elle vient de gens qu’on suppose déterminées à aller jusqu’au bout.
Le problème est alors de savoir ce qu’on fait pour éviter une pareille situation ? Et si les généreuses donations consenties aux manifestants lors de son allocution 5 jours plus tard le 10 décembre 2018 était un effort pour se faire aimer ? Si c’était une réaction à cette intolérable souffrance infligée par la haine des gilets-jaunes qui l’avait déterminé à ouvrir les caisses de l’Etat en leur faveur ?

Ça, personne ne l’a dit ; mais tout le monde s’est étonné de ces largesses. Et si c’était une remontée de l’enfant qu’il fut ? «Tiens, prend cette prime, mais je t’en supplie, dis-moi que tu m’aimes ! » 

mercredi 13 novembre 2019

Patrick Balkany ne pourra pas payer sa caution

Le couple n'a pas réuni les 500 000 euros réclamés par la justice pour payer sa caution, l'appel aux dons lancé par leurs soutiens n'ayant permis pour l'instant de récolter que 10% de la somme. Isabelle Balkany raconte aussi que son mari est "archi crevé, qu’il a perdu 20 kilos, qu'il souffre du dos et qu’il passe ses journées en prison devant la télé". Conclusion pour elle : "Ça ne fait plus de lui un exemple mais un martyr." 

Alors, nous y voilà : le mot est lâché, Patrick Balkany est un martyr. Ce propos vient d’ailleurs en complément de celui de maitre Dupond-Moretti assurant que le tribunal avait voulu « se payer Balkany », sans qu’on sache d’ailleurs pourquoi. 
-> Et nous voilà aujourd’hui confrontés à la même question : martyr, Balkany ? Mais de quelle cause ? Rappelons que le mot « martyr » signifie « témoin » ; un martyr témoigne par les souffrances qu’il endure de la force divine qui l’habite et sans la quelle il lui serait impossible de subir de tels tourments.
Faute d’avoir une révélation surnaturelle qui nous aide à confirmer et à comprendre cette affirmation, rappelons-nous des événements qui se sont passés juste avant et pendant son procès :  cette faconde et cette ironie dont il a fait preuve durant les débats (comme si il continuait d’affirmer « Les juges ? Même pas peur ! ») ; cette façon de traiter devant les journalistes son avocat comme si celui-ci parlait d’une affaire qui ne le concernait pas ; et surtout cette légèreté devant l’accusation de fraude (du genre: « Oui, j’ai fraudé, mais qui donc n’en aurait pas fait autant ? »).
Du coup, si Patrick Balkany  témoigne par ses souffrances de quelques chose, c’est bien cela : c’est le fisc qui opère un détournement de fonds qui ne lui appartiennent pas, et le blanchiment n’est un délit qu’en raison de cette injuste situation faite aux hommes qui gagnent correctement leur vie et qui refusent de se laisser dépouiller, de devoir se justifier là où on devrait les féliciter de tant de vertu. Et si l’innocence est embastillée, c’est pour que ce  martyr et les souffrances endurées soient un exemple qui intimide d’autres hommes capables également de gagner leur vie  sans qu’on ait quoi que ce soit de plus à exiger d’eux. 

Saint Patrick : priez pour lui !