Bonjour-bonjour
On le signalait ici même hier : la « réforme-de-la réforme » du bac est arrivée et avec elle le souci des élèves et de leurs parents. Et ce n’est pas pour rien : il s’agit de l’instauration d’une épreuve anticipée de mathématiques, passée en fin de première conjointement avec l’épreuve de français. Les officines de soutien scolaire se frottent les mains : les inscriptions pour les maths explosent. (lire ici)
C’est que l’épreuve anticipée de mathématiques sera prise en compte dans Parcoursup de façon décisive. Et voici pourquoi :
- d’abord le sérieux de la notation lors de l’épreuve anticipée qui met en jeu des profs étrangers à la classe de l'élève et une épreuve soumise à un barème national : les profs de la classe, quant à eux et « sous la pression des parents ou de leur hiérarchie » (article cité), ont en effet tendance à se montrer plus généreux que d'autres dans leur notation.
- Dans les devoirs faits durant le cours de l’année y a les soupçons de triche, de plus en plus important depuis l'arrivée de l'IA dans le quotidien des élèves. Au final, le contrôle continu sera douteux et seules les épreuves d’examen seront prises au sérieux.
- Et puis les mathématiques sont jugées plus objectives que celles de français (l’autre épreuve anticipée) : « Contrairement à une dissertation de français, un exercice de mathématiques est juste ou faux. Il n'y a pas de place à l'à-peu-près ou au subjectif. Ça en fait un élément de comparaison extrêmement précieux. » (Article cité)
C’est ce critère qui fait sursauter l’ancien prof de philo que je suis. Les disciplines enseignées au lycée ne le sont pas en fonction de la sélection qu’elles permettent d’exercer, mais de la formation de l’esprit qu'elles favorisent.
C’est par ailleurs extrêmement réducteur : c'est une banalité de considérer les mathématiques non pas pour les opérations qu’elles permettent mais pour la facilité de sélectionner grâce à elles des candidats à des examens.
C’est aussi une banalité de s’en désoler.