Bonjour-bonjour
Hier, lors d’une suspension de séance de l’Assemblée nationale, le député MoDem Nicolas Turquois a pris violemment à partie son homologue socialiste Mickaël Bouloux.
Marc Fesneau, le président du groupe Modem qui s'était interposé durant l'altercation, a dit regretter les gestes de son collègue, expliquant qu'il "s'en expliquera en temps voulu... Il n'y a pas eu d'acte de violence", et estimant que "ce sont des choses qui arrivent".
Oui, ce sont des choses qui arrivent mais pas toujours de la même façon. Rappelez-vous….
Nous étions le 21 avril 1967, là aussi lors d’un débat à l’Assemblée Nationale.
« Gaston Defferre, maire de Marseille, apostrophe le gaulliste René Ribière, son collègue le plus virulent : « Taisez-vous, abruti ! » L’incident n’en reste pas là. Plus tard, dans la salle des Quatre-Colonnes, Ribière demande des excuses à son offenseur, mais le fougueux Marseillais les lui refuse. L’offensé lui envoie alors deux témoins pour exiger réparation. Ayant le choix des armes, il choisit l’épée. Trois assauts et deux estafilades plus tard, l’arbitre Jean de Lipkowski, un gaulliste de gauche, arrête le combat, Ribière a deux blessures sans gravité. » (Lire ici)
Il y a cinquante ans, le dernier duel de France
Le 21 avril 1967, le maire de Marseille Gaston Defferre
et le gaulliste René Ribière croisaient le fer. Un combat pour l’honneur, malgré la désapprobation de De Gaulle.
Voilà la dernière manifestation de la vieille France, époque où l’on croisait le fer pour des questions d’honneur. Depuis, plus rien, que des injures et des coups qui pleuvent.
- On dira que les temps changent et qu’on ne règle plus les différends en duels. Mais c’est aussi que l’honneur n’est plus une notion qui recouvre les échangent entre homme. Remarquez que le rituel du duel pose un moment où la violence peut encore être évitée : c’est lorsque l’offenseur est sommé de présenter des excuses : s’il le fait, alors on en reste là. Dans les échauffourées de l’Assemblée nationale, la violence est aujourd’hui immédiate.
- Mais c’est aussi que la notion d’honneur a disparu, soit parce qu’on ne se soucie plus de l’estime que les autres ont pour nous ; soit que l’émotion de l’offense domine alors l’esprit qui n’a plus le recul nécessaire pour entrer dans la démarche cérémonielle de l’envoi des témoins.
L’optimiste dira que c’est sans doute cela. Car des offenses et donc des offensés, il y a toujours. Mais au lieu d’en demander excuse, c’est le bourre-pif qui part.
… A moins que ce soit l’honneur qui ait disparu. Je peux dire n’importe quelle bêtise, montrer mon abyssale stupidité, sans me sentir déshonoré par aucune remarque qui me ridiculise parce que je n’imagine même pas qu’on puisse être diffamé par là.
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