vendredi 2 août 2019

A NANTES, L’ÉMOTION DOIT POUVOIR SE MANIFESTER.

« On ne peut pas, alors que les propos du Premier ministre lundi soir ont été reçus dans la stupeur à Nantes, répondre par plus d'interdits", déplore l'adjoint communiste à la mairie de Nantes, Aymeric Seassau. « Il y a, à Nantes, de la douleur, de l'émotion. Et cette émotion doit pouvoir continuer à être accueillie et pouvoir se manifester » (Voir ici)

Le préfet a noté qu'il faut « respecter ces initiatives à la mémoire de Steve » mais il a en même temps interdit les manifestations jugées nécessaires par les « émus » de Nantes mais également lourdes de menaces de violences de la part des black-blocks. Du coup on est bien forcé de voir ici une manifestation du conflit raison-passion que se déchaine ici comme ailleurs dans la vie public devenue caisse de résonnance de la vie privée.
Il faut noter en effet que l’élu nantais fait état d’un droit de l’émotionà se manifester dans l’espace public, dans le but semble-t-il de se purger – à moins qu’il faille y voir l’occasion de revendiquer le châtiment des coupables à la hauteur de la souffrance ressentie ?
Car alors on n’a plus du tout la même situation : dans la première il faut simplement permettre aux pleureurs de pleurer aussi fort qu’ils le voudront ; dans le second de donner aux émotions le pouvoir de décider de la conduite à tenir.
J’imagine que pendant des millions d’années, les préhominiens ont vécu grâce à leur cerveau limbique, celui qui était dominant, et qui soumettait leurs actes au régime émotionnel. Puis le néocortex a pris le dessus imprimant aux actions humaines une coordination rationnelle. Mais bien sûr l’autre cerveau n’a pas disparu pour autant et, soumis à des forces de refoulement, il ressurgit de temps à autre dans des actes d’amour ou de violence.
Mais du fait que tout cela se manifeste chez des humains, les émotions de sont pas seulement de l’explosion de violence, elles sont aussi une revendication de légitimité.

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