dimanche 8 juin 2025

Jeu, set et match ! – Chronique du 9 juin

Bonjour-bonjour

 

Hier il y a des gens qui ont sacrifié 6 heures de leur loisir dominical pour regarder le matche de tennis de la finale du tournoi de Roland Garros. 6 heures ! Presque une demi-journée pour voir deux hommes taper dans un petite balle jaune. Et pourquoi ? Il ne s’agit pas comme avec le football de s’identifier à une équipe (sauf en Coupe Davis, celle-ci n’existe pas), ni d’un combat dont le corps à corps pourrait soutenir un fantasme.

- Par contre, le match de tennis matérialise assez bien les aléas de la vie – et cela, la finale d’hier l’a très bien montré. Non pas que le jeu des forces qui s’exercent entre les deux joueurs soit ce qu’il y a de plus passionnant : voir une compétition qui permet progressivement à une domination de s’installer et voir l’un écraser l’autre, c’est quand même quelque chose de bien banal. Mais le tragique d’un tel affrontement est plutôt dans l’espérance qui est présente durant la totalité du matche. Hier le vainqueur a eu contre lui 3 balles de matche ; il s’est battu pour l’emporter et il l’a fait. Il pouvait aussi s’avouer vaincu avant la fin de la partie et laisser la défaite advenir très logiquement.

Ce que cela signifie ? C’est que cette fin n’existe pas sous une forme progressive, par altération graduelle : elle est d’un bloc, tout aussi massive selon qu’elle advienne au 3ème set avec zéro jeu gagné ou au tie-break du 5ème. Le match de tennis est une métaphore des entreprises de notre vie, pour autant que nous considérons les circonstances comme non déterminantes.

- C’est là que la vie quotidienne nous attend. Supposons que nous soyons à passer le concours de la 1ère année de médecine : on pourra nous dire que la réussite ou non du concours est déjà écrite, avant même d’avoir passé les épreuves selon nos résultats de l’année écoulée. Un peu de cette issue fatale s’est infiltrée dans « la vie d’avant » - d’où un certain déterminisme.

Mais il y a aussi ceux qui croient que cette diffusion progressive n’existe pas, et qui veulent croire en leur chances, même au tie-break du 5ème set.

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