« Consonnes mâchées, moue à la Calimero, voix un peu fébrile qui semble ne pas encore avoir mué, surnoms à base de “mamour” et de “roudoudou”… » Ces mots que le dictionnaire qualifie d’« hypocoristiques » sont bien ancrés dans l’usage courant des amoureux mais ils ont aussi une signification spécifique. « Ce langage désarticulé et tout fondant, qui suscite la gêne de ceux qui en sont spectateurs, n’est pas un signe d’immaturité. Au contraire, c’est un instrument de complicité. “C’est en fait très courant et la plupart des couples y ont recours lorsqu’ils veulent montrer leur vulnérabilité ou se rapprocher d’une manière très intime » précise Kathryn Smerling, thérapeute familiale pour NBC News. (Cité ici)
L’analyse ci-dessus souligne l’ambiguïté de ces mots d’amour infantiles totalement régressifs et qui pourtant sont soutenus par l’évocation des liens d’amour maternels.
Et c’est cela qui va intéresser : ce qui nous fragilise est en même temps ce qui nous protège. Calimero est dans la compétition quotidienne victime de sa jeunesse : « C’est parce que je suis trop petit : c’est trop injuste ! » - mais en cherchant par son langage de bac-à-sable à retrouver le giron d’une maman, le voici protégé par ce qui le rend si fragile.
Reste juste à dire pourquoi l’amour qui use de ce « baby-talk » parait plus romantique que niais.
- Et si l’amour cessant d’être cette vibration de l’âme dont les poètes font leur miel révélait le désir d’immaturité qui permet à chacun de retrouver la fusion avec le corps de la maman – ou du papa ?
Ne parle-t-on pas alors d’un amour « fusionnel » ?
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