dimanche 28 juillet 2019

«GILETS JAUNES»: EMMANUEL MACRON NE CROIT PAS QUE LES CAUSES DU MOUVEMENT SOIENT «DERRIÈRE NOUS»

« Je pense qu'il y a une partie (de la colère d’une partie de la population) à laquelle nous avons su répondre, il y a une partie à laquelle nous n'avons pas encore répondu parce que ça prend du temps, il y a aussi une colère à laquelle il n'y a pas forcément de réponses immédiates » (lu ici)

Macron et les Gilets jaunes enfin d’accord ? Incroyable, sauf à dire comme Charles Quint : « Mon cousin (= François 1er) et moi nous sommes d’accord : tous les deux nous voulons Milan »…
Non – La réponse du président serait plutôt issue d’un principe tel que celui-ci : le réalisme et le pragmatisme sont les deux faces de la même attitude – à savoir qu’en politique les réponses seulement rhétoriques ne tiennent pas longtemps et que seules les modifications en profondeur et contrôlées de la réalité peuvent réussir. Dehors les idéologues – et aussi les communicants avec leur ridicule prétention à dicter l’action politique à des (ir)responsables fraichement élus. Mais aussi bonjour les sages qui voudraient se retirer dans leur donjon pour éviter de gâcher le mouvement spontané des choses ?
Sûrement pas !
Voyez-vous, ce qui me tracasse, c’est l’adjectif qui clôt la phrase citée : « il n'y a pas forcément de réponses immédiates ». Ne s’agirait-il pas d’un modérateur ajouté in extremis pour éviter de désespérer les ronds-points ? Le Président ne pense-t-il pas plutôt qu’à certaines colères, il n’y a pas de réponses du tout ?
Il serait alors intéressant de savoir à quoi il pensait quand il évoquait ces colères qui n’étaient pas prêt de retomber : les inégalités sociales, avec leur cortège de misère, de travail pénible et leur manque de perspective de progrès ? Ces jeunes couples qui après avoir écumé les vides-greniers pour acheter 3 francs 6 sous des pauvres meubles et des rideaux déchirés s’installent dans un 2 pièces de (lointaine) banlieue et qui ont tout le temps de rêver au bel appartement dans une résidence aux pelouses vertes qu’ils n’auront jamais pendant que pousse autour d’eux une marmaille pour la quelle ils savent bien que ça n’ira pas mieux… Sauf à f… tout en l’air et à crier : « Le peuple, c’est nous et nous allons faire rendre gorges aux riches qui se gavent à nos dépens ! »
Si ça se trouve ce n’est pas à ça que pense le Président, mais seulement à la colère des mortels que nous sommes qui voudraient être débarrassés de la vieillesse, de la maladie et de la mort ?

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