jeudi 4 juillet 2019

RÉTENTION DES NOTES DU BAC: "IL A FALLU CETTE SITUATION EXTRÊME POUR ÊTRE ENTENDUS" DÉPLORE UN PROFESSEUR

"Ceux dans cette situation (= les « rétenteurs » de notes) sont considérés comme des grévistes à partir du jour où ils ont reçu les copies jusqu'à maintenant. Cela correspond à un retrait de salaire de dix jours et c'est dissuasif. Plusieurs dizaines de milliers de copies sont revenues aujourd'hui, et les professeurs ont jusqu'à demain (jeudi) pour le faire" –  Déclaration de J-M Blanquer (Lu ici)

Si on en est encore là, alors inutile de dire que les déclarations des profs citées en titre sont erronées ; ou plutôt que la réponse du ministre consiste à manipuler le gros gourdin. D’un côté « l’arme atomique » du sabotage du bac ; de l’autre la réaction en forme de rétention d’un demi mois de salaire. 
--> Les plus anciens se rappelleront de la grève qui s’étendit de 2002 à 2003, du temps où Luc Ferry était ministre de l’Education nationale. Alors que les syndicats pratiquaient un harcèlement du gouvernement par des grèves à répétition, considérant qu’obtenir le paiement des jours de grèves n’était qu’une formalité, celui-ci répondit par une retenue sur le salaire du mois d’aout. Et ainsi certains profs se virent au retour des vacances avec un compte en banque à zéro, le calcul de ces journées non travaillées ayant été très rigoureux, exactement comme menace de le faire Blanquer avec 15 jours d’amputation.

Je ne suis plus dans la situation d’acteur puisque la retraite m’a confiné dans celle de spectateur. Mais j'observe c’est encore une situation révélatrice de la violence qui irrigue les rapports sociaux : après le blocage de la vie économique du pays par les Gilets jaunes, voici celui de la vie scolaire et universitaire. Les premiers ayant obtenu plusieurs milliards, combien espèrent les seconds ? (1)
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(1) Je sens que mes anciens collègues vont fondre sur moi : et la contestation de reformes injustes pour les plus démunis, c’est quoi ça ? De la revendication de salaire ?
- Bien sûr, je ne dis pas qu’on s’en tient là. Simplement que tout cela a un coût et qu’on attend de savoir ce qu’il en serait.

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