lundi 23 septembre 2024

Big Brother, watch me, please! – Chronique du 24 septembre

Bonjour-bonjour

 

Les cérémonies de passation de pouvoir entre les ministres sortants/entrants sont souvent des solennités plutôt barbantes. Toutefois, on y trouve aussi des prises de positions fraîches et créatives car les manipulations politiciennes ne sont pas encore venu les corseter par des éléments de langage bien convenus.

Ainsi : la nouvelle ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet (ci-dessous) a déclaré, lors de la transmission de pouvoir : « Depuis sept ans, les gouvernements se sont beaucoup concentrés sur le plein emploi. C’est indispensable », appelant notamment à « poursuivre les efforts de la réforme de France Travail (ex-Pôle emploi, NDLR) ou de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA ». (Lu et vu ici)

 

 


 Jusqu’ici, rien de bien surprenant ; on a simplement affaire à l’éloge du précédent ministère. 

 

- Mais tout aussi traditionnel, le nouveau ministre doit s’appliquer à montrer son originalité - ce que madame Panosyan-Bouvet a fait ainsi : « Mais le plein emploi ne doit pas être la seule priorité », car il « n’est pas le travail », qui est « un lieu de construction de l’estime de soi et du lien social » et « le moyen d’une vie digne et décente ». 


Vous avez bien lu : pour définir le travail, l’emploi n’est pas le seul élément à prendre en considération parce que le travail intervient aussi pleinement dans l’édification des composantes psycho-sociales de la personne, ainsi que dans les conditions matérielles – non pas celles qui assurent la survie, mais aussi celles qui permettent de vivre de façon digne et décente.

Et donc, en perdant son travail du fait du départ en retraite, on fait bien plus que perdre son emploi : en réformant les retraites c’est tout cela que l’État doit garantir. 

Or la retraite telle que réformée récemment ne parait pas prendre en compte suffisamment ces variables. Que fait-on de l’estime de soi assurée par l’abandon de la tâche réalisée dans le cadre du métier ? Et les liens positifs avec des ex-collègues attelés à la même tâche ? Et les ressources suffisantes pour vivre décemment ?

Mais dire que l’État doit se charger de tout cela, c’est aussi lui confier la mission de s’occuper intégralement de la vie intime des individus. 

… Oui, mais d’ici qu’il la codifie il n’y a qu’un pas. Il ne faudra pas venir se plaindre alors que « Big Brother » s’occupe de vous.

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