Bonjour-bonjour
En cette période de vendanges, le temps est venu de méditer sur les bienfaits du vin.
- « Les bienfaits du vin » : qui donc a réfléchi à la question ? Certes il y a eu des penseurs qui ont célébré les vertus libératrices de l’alcool : ainsi Freud qui notait : « La modification de l'humeur est ce que l'alcool peut offrir de plus précieux à l'homme […]. L'humeur enjouée, d'origine endogène ou toxique, abaisse les forces d'inhibition, la critique en particulier, et rend par-là de nouveau abordables des sources de plaisir dont la répression fermait l'accès. » Autrement dit, si l’alcool rend crétin, c’est pour le plus grand bénéfice de l’humanité qui, en régressant, retrouve des plaisirs interdits.
Hum… Il y a mieux comme compliment. Du coup beaucoup voudront évacuer ce jugement : on y parle d’alcool, et non de vin, dont les bénéfices sont incommensurablement plus généreux.
C’est ainsi que la tradition accorde à Platon ce jugement : « Le vin est le lait des vieillards ».
Entendez que si le lait est l’aliment générique des bébés, au point qu’ils n’ont besoin de rien de plus pour vivre, le vin joue le même rôle pour les vieillards, aliment universel et source de bien être total.
Oui mais : Platon est peut-être un bon spécialiste des principes métaphysiques, il n’en est pas pour autant un si bon connaisseur des bienfaits du vin. En effet, si le vin est bénéfique, il n’en reste pas moins soumis à la règle de Paracelse : « C’est la dose qui fait le poison ». Trop de vin détruit ce qu’un peu de vin construit : le bien-être et la joie d’être ensemble.
Tout est donc question de limite. Mais de quelles limites parlons-nous ? Ne sont-elles pas affaire de caractéristiques strictement individuelles ?
* Selon Platon, Socrate pouvait repousser très loin ces limites sans cesser de disserter sur la perfection humaine. Vertu qui le rend supérieur aux autres hommes.
* Plus réaliste, Thomas d'Aquin recommandait la modération : « L'usage du vin est affaire de modération. Le vin réchauffe et réjouit, on en donne aux faibles pour les conforter mais aussi aux malades enfiévrés. La sobriété n'est pas abstinence, c'est la mesure de cette boisson délicieuse. »
* L’évêque de Mayence concluait pour sa part cette réflexion sur le vin, avec ces propos connus encore aujourd’hui et qui sont contenus dans son « Joyeux sermon » (rapporté par Goethe) : « Que chacun de vous, mes frères, se fortifie donc le corps et se réjouisse l’esprit avec la quantité de vin que la bonté divine a voulu lui permettre d’absorber ».
- Si c’est Dieu qui nous éclaire, personne ne pourra contester la valeur de ces conseils.
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