Bonjour-bonjour
Il nous faut 100 milliards d’€ d’ici 2027 pour combler notre déficit – et bien sûr cette dette ne date pas d’hier. On en est au point où il se murmure qu’on finira bientôt par ne pouvoir jamais rembourser ce que nous devons, acquittant chaque année seulement les intérêts de l’année écoulée.
C’est l’occasion de nous souvenir d’un débat très vif qui prit fin en 2015 consistant a soutenir que cette dette restera impayée, et que la France est un pays économiquement trop important pour être déclaré en banqueroute. Je dis « 2015 » car j’ai en mémoire l’attentat de Charlie Hebdo où fut tué Bernard Maris qui soutenait cette affirmation. Sans que je sache pourquoi, après sa mort je n’entendis plus jamais parler de cette hypothèse.
Autre étonnement, personne ne relance cette idée, comme si la dette s’était effacée d’elle-même, comme par magie – d’où l’impression que le « quoiqu’il en coûte » du Président n’aurait aucun effet économique.
On dit de nous que nous sommes un peuple de cigales, soumis aux fourmis de Frankfort : c’est seulement quand on nous tape sur les doigts que nous nous soumettons aux ordres de la BCE.
C’est un fait que l’endettement va souvent de pair avec une humeur joyeuse et une disposition à faire la fête : le labeur pour les uns, la fête pour les autres.
La réalité est hélas parfois plus sinistre. En témoigne l’histoire de l’affranchissement des esclave haïtiens : « Tout au long du XIXe siècle puis du XXe siècle, les esclaves haïtiens libérés par eux-mêmes à la suite de plusieurs révoltes et leurs descendants ont été contraints de payer une dette à leurs anciens maîtres français et à leurs familles, afin de les dédommager de la perte occasionnée. » (Histoire de Haïti à lire ici)
On voudrait croire que le long souvenir de la dette à payer c’est seulement pour les créanciers. On voit bien que non.
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