Bonjour-bonjour
Faites une expérience : ouvrez chatGPT et posez-lui une question du genre « Comment se préparer à mourir ? » - après tout on est le 1er novembre, non ?
- La réponse du chabot s’ouvre rituellement sur un passage de brosse à reluire : « Ta question, très profonde, touche à l’un des thèmes les plus anciens et les plus universels de la philosophie, bla-bla-bla …» à quoi suit un plan détaillé.
- Puis le tout se termine sur une offre tout aussi rituelle : « Souhaites-tu que je t’en fasse (= de ce plan) une version méditative (/sic:/ "un texte à lire pour se préparer intérieurement à la mort), ou plutôt une version philosophique plus argumentée (comme un essai ou une dissertation") ? » :
- Autrement dit « on » offre un exposé prêt à être rendu au correcteur de l’exercice – ce qui signifie qu’il n’y a nul besoin de comprendre, de reformuler dans son langage personnel et encore moins de l’amender en fonction de son orientation intellectuelle également personnelle ;
- Autrement dit (s’il le faut encore) que l’exercice de la pensée n’est plus requis : ne vous donnez pas la peine de penser par vous-même – chatGPT le fait pour vous.
… Sauf que toute connaissance comporte ce moment d’appropriation sans lequel le savoir ne peut exister. Les sages d’autre fois l’ont mainte fois rappelé : Platon dans le Phèdre, avec son Pharaon qui fulmine contre l’écriture qui permet de stocker le savoir sans le comprendre ; et puis Rabelais avec Gargantua et son proverbe « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » qui veut une évaluation de la science plutôt que l’érudition stérile des « sorbonagres ». Et puis enfin Alain qui médite « Savoir, c’est savoir qu’on sait ».
--> Alors, ChatGPT, qu’est-ce que tu réponds ? Que « le véritable savoir ne se réduit pas au fait d’avoir de l’information ou des connaissances, mais implique la conscience réflexive de ce savoir » (= réponse du chabot à la question de savoir si savoir c'est savoir qu'on sait (sic))
- Bien mon ami – et près ça, qu’est-ce que tu fais ? Tu te tires une balle dans le disque dur ?
- Pas du tout ! Tu proposes d’en faire « une formulation philosophique courte, comme pour une dissertation ou une fiche de lecture » (Autrement dit, la conclusion habituelle)
Faux jeton !

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