lundi 18 mars 2024

Le Grand confinement c’était il y a 4 ans – Chronique du 19 mars

Bonjour-bonjour

 

Vous vous rappelez ? C’était il y a juste 4 ans, le Président Macron venait d’annoncer dans une allocution télévisée que nous allions être confinés chez nous, sans pouvoir sortir sauf dans des conditions très restreintes. Durant ce temps, nos ressources nous seraient toujours versées : c’était la naissance du « Quoiqu’il en coûte »

Et si ça revenait, quelle serait notre réaction ?

- Les uns sautent de joie à cette hypothèse : ils ont vécu le 1er confinement comme un petit paradis, confinés dans un jardin de printemps avec les êtres les plus chers à leur cœur. Pour eux le bonheur était là et son éternel retour une vraie bénédiction.

- Les autres seraient prêts à tout pour y échapper : le malheur de leur vie quotidienne démultiplié indéfiniment les a plongés dans une dépression profonde.

- D’autres encore, sans doute les plus nombreux, ont gémi de la privation de ce qui en temps normal faisait les petits plaisirs indispensables à une vie satisfaisante. C’était l’époque où l’on réclamait la réouverture des terrasses à cor et à cri.

o-o-o

Et le philosophe, qu’est-ce qu’il en dit ?

Hé bien, il rappelle que le philosophe du confinement c’est Pascal, qui a écrit : « Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » ((Les textes de Pascal sur le divertissement sont compilés ici)

C’est que le confinement nous privant des occupations qui nous tournent vers l’extérieur et ses occupations nous oblige à penser à nous-mêmes et à notre finitude (non seulement une vie limitée par la mort, mais aussi corrompue par le péché).

Ainsi, pouvoir prendre l’apéro à la terrasse du bistrot avec nos amis, c’était là le modèle du petit bonheur dont l’attente suffisait à combler nos cœurs. Pour Pascal, ces joies n’en sont que grâce à leur pouvoir de nous faire oublier la vie quotidienne – la nôtre en l’occurrence.

C’est cette disproportion entre le plaisir recherché et le bonheur véritable qu’épingle Pascal : « Mais qu’on juge quel est ce bonheur qui consiste à être diverti de penser à soi ». 

 

Si Pascal était revenu parmi nous, il nous aurait fait remarquer que le confinement nous a fait découvrir que nos joies recherchées n’étaient que des moyens de nous oublier nous-mêmes.

Il est vrai que pour lui, la véritable source d’espérance c’est la foi en Dieu qui nous l’apporte :pour nous, hommes-sans-Dieu, faute de pouvoir chercher à devenir celui qu’Il attend, il ne nous reste plus qu’à devenir celui que nous espérons.

Et tant pis si c’est minuscule.

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