vendredi 15 mars 2024

L’anthropocène existe-t-elle ? – Chronique du 16 mars

Bonjour-bonjour

 

Ces jours-ci le magazine en ligne Reporterre s'est fait l’écho du débat des géologues sur l’existence de l’anthropocène : existe-t-elle et, si oui, à quoi la reconnaitre ? (Lire ici)

L’impact de nos activités sur la Terre est d’une telle intensité que cela entraîne des bouleversements d’ordre géologique, visibles jusque dans les sédiments. Nous détruisons des équilibres millénaires, justifiant notre sortie de l’Holocène, l’époque interglaciaire dans laquelle nous évoluons depuis près de 12 000 ans, pour entrer dans l’Anthropocène, « époque de l’être humain ».

Le problème est que la caractéristique de cette démarcation est fluctuante selon les chercheurs.

1) Les uns l’ont vu dans des marqueurs tels que plastiques, perte de biodiversité, carbone issu des énergies fossiles. " En 2023, le lac Crawford, au Canada, avait été désigné comme site de référence pour trouver dans les sédiments ce marqueur parce qu’il renferme tous les indices du tournant de la « grande accélération » des années 1950. " (article cité)

Mais sommes-nous bien sûr d’avoir désigné les caractéristiques des l’activités humaines marquantes ? 

Certains chercheurs ont souligné que le bouleversement de la Terre par l’humanité remontait à bien plus longtemps

2) On pourrait ainsi remonter au début de l’ère industrielle, lorsque les émissions de carbone ont commencé à modifier le climat, ou bien à la colonisation de l’Amérique et de l’Australie par l’Occident, source de bouleversements écosystémiques majeurs. 

3) Et pourquoi pas même remonter jusqu’à l’invention de l’agriculture et de l’élevage, déjà source d’émissions de gaz à effet de serre et de modifications profondes de l’environnement ?

 

Pour ma part je crois que le malheur défini par l’anthropocène c’est l’existence de l’homo sapiens. Tant que nous avons été des singes tout justes descendus de l’arbre, nous avions notre place en harmonie avec les autres espèces et avec l’environnement naturel. Mais dès que nous avons, suite à différentes mutations, été capables de prendre le dessus par rapport à la nature, nous l’avons impitoyablement détruite et le cas des espèces animales disparues suite à la colonisation de l’Australie par les humains est bien connu des spécialistes.  

Leroi-Gourhan disait que sans le progrès apporté par les cultures humaines ça ferait longtemps que le dernier homme aurait disparu après avoir mangé le dernier rat cuit avec la dernière poignée d’herbe.

On a fait un vaste détour mais nous y revoilà.

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