mardi 15 mars 2022

Rôle de la violence dans l’histoire... corse – Chronique du 16 mars

Bonjour-bonjour

 

Tous nos politiques de tous bords et de toutes responsabilités le répètent en chœur et à l’infini : la violence ne mène à rien, elle est anti-démocratique. On doit la condamner.

Là-dessus, Gérald Darmanin arrive en Corse, après des nuits d’émeutes, en faisant précéder sa venue de la déclaration suivante : « Le gouvernement français est prêt à aller jusqu’à l’autonomie ». – Pour faire bonne mesure, il ajoute : « Il y a une responsabilité de l’État en tant que protecteur des personnes qui sont sous sa responsabilité, en l’occurrence des prisonniers. » (Lire ici)

Et voilà les jeunes corses qui ont, nuit après nuit, illuminé le ciel corse de leurs incendies et assourdis les populations endormies des déflagrations de leurs bombes qui se tordent de rire : « nous avons obtenus en quelques jours plus que nos élus indépendantistes en plusieurs années de négociations respectueuses de la loi » disent-ils. Il faut ajouter qu’ils ont, d’ores et déjà, obtenus que les détenus du « commando Erignac » soient réincarcérés sur l’île.

 

- Les citoyens lambdas dont je suis se grattent la tête : faudrait-il donc accepter de reconnaitre le caractère constructif de la violence de rues – avoir un graphique des blessés, des véhicules incendiées, des commissariats mis à sacs, pour décider des mesures à prendre ?


Vu ici


La politique, ce n’est pas seulement une affaire de convictions ; c’est aussi une capacité à prendre en toute responsabilité ce à quoi la situation engage en fonction de ces convictions. On connait la formule de Max Weber ; « l'éthique de la conviction et l'éthique de la responsabilité ne sont pas contradictoires, mais elles se complètent l'une l'autre et constituent ensemble l'homme authentique, c'est-à-dire un homme qui peut prétendre à la vocation politique » (1)

Alors, la violence a toute sa place dans la vie publique, et les Gilets jaunes l’ont abondamment illustré.

C’est bien regrettable – mais c’est comme ça. 

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(1) Pour ceux qui n’auraient pas en tête la formule de Max Weber, voici comment cet article de Wikipédia la commente : « L'éthique de responsabilité relève de la rationalité téléologique : elle est rationnelle par rapport à une fin, c'est-à-dire un but poursuivi. Cette éthique se caractérise par son attention aux moyens et à leur efficacité dans l'atteinte du but1. Cette éthique a un souci de pragmatisme et cherche à réajuster les moyens aux finalités. Weber la qualifie parfois d'« éthique du succès » (Erfolgsethik) ou d'« éthique d'adaptation au possible ». Afin d'atteindre ce succès, l'éthique de responsabilité met une emphase toute particulière sur la prévision et la prédiction.

L'éthique de conviction, elle, relève de l'axiologie. Elle se soucie de ne pas trahir une valeur ou de ne pas transgresser une norme. Elle considère ainsi comme condamnable de ne pas dire la vérité, et comme louable de dire la vérité pour la vérité. Elle vise à ce que toutes les actions menées soient en cohérence avec une conviction. L'acteur moral n'a pas à se soucier des conséquences, dès lors que son intention est pure, et ses valeurs respectées. Cette éthique est, pour Weber, celle des scientifiques »

On peut aussi lire ce précédent Post.

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