mercredi 30 avril 2025

Éloge de la copulation – Chronique du 1er mai (2)

Bonjour-bonjour

 

Lu ceci dans le magazine Topsanté : « … les hommes devraient éjaculer 21 fois par mois pour réduire de 31 % le risque de développer un cancer de la prostate (par rapport à ceux qui éjaculent entre quatre à sept fois par mois). Bien que le mécanisme exact de ce phénomène ne soit pas entièrement élucidé, les scientifiques estiment que l'éjaculation pourrait contribuer à éliminer les substances cancérigènes de la prostate. »

Pour ne pas oublier les dames, l’article poursuit : « Cette recherche n'est pas sans rappeler une précédente étude publiée dans la revue Breast Cancer Research. Chez les femmes, une activité sexuelle régulière peut également contribuer à réduire le risque de cancer du sein. Les auteurs de l'étude pensent que l'ocytocine, une hormone libérée lors des rapports sexuels, pourrait avoir un effet protecteur sur le tissu mammaire. »

 

--> Un bon point pour ceux qui « pensent à ça » souvent. Mais aussi une question pour les paresseux du samedi soir qui préfèrent une séance canapé télé-pizza à une soirée de drague en boite : une bonne masturbation pourrait-elle suffire ? 

Pas vraiment. Lisons encore : « En favorisant la libération d'hormones qui renforcent le système immunitaire, en éliminant les substances cancérigènes et en favorisant un mode de vie sain, le sexe peut être un outil précieux dans la lutte contre le cancer ». 

= Il faut en effet prendre en compte le « mode de vie sain » sans lequel ces performances copulatrices ne seraient pas envisageable. 

J’ai eu par le passé un coiffeur qui me disait que faire l’amour c’était comme « faire 4 kilomètres à pied ». Alors, je fais les comptes : 21 fois x 4km = 84 km à pied. Soit 20km par semaine. Faisable ? Oui, mais ça nécessite quand même la volonté de se maintenir en forme. 

En tout cas, ne pas oublier quand on s’envoie en l’air que, si ce n’est pas de l’amour, c’est au moins de la prudence.

Une panne pas vraiment banale – Chronique du 1er mai (1)

Bonjour-bonjour

 

Analysant les causes probables de la panne d’électricité qui a paralysé l’Espagne récemment, les ingénieurs pointent la fourniture de courant par éolienne et panneaux solaires. « Le risque, c'est surtout que la production d'un champ solaire peut tomber rapidement, en cas de changement météorologique » (Lu ici)

C’est que cette panne serait liée à l’incapacité du système électrique à compenser des variations de productions brutales comme le fait que les panneaux solaires soient perturbés par des nuages passant devant le soleil. La perte brutale d’énergie ne peut être compensée par les turbines qui alimentent le réseau : ce sont des grosses machines pesant chacune plusieurs tonnes : une accélération brutale provoquerait des torsions mécaniques énormes sur les turbines risquant de les briser.

 

 

2MW Pelton turbine hydro de roue à eau (vu ici

 

- Cette explication qui vient à contre-courant de la « philosophie de la panne » me ravit tout à fait. C’est que cette « philosophie » nous explique que la panne est une réalité venue avec les techniques modernes qui ont inventé les machines complexes usant de matériaux de synthèse et nécessitant une compétence particulière des usagers. Autrefois lorsque l’outil cassait, le forgeron du village le réparait : personne n’aurait songé à appeler cela une « panne ».

- Or, voici une panne liée à des pales de turbines qui cassent pour être trop sollicitées par un fonctionnement mal maitrisé par les concepteurs eux-mêmes. C’est le retour de la réalité la plus banale, refoulée par une conception audacieuse usant de matériaux sophistiqués tels que les panneaux solaires et les pales d’éoliennes en fibres de carbone. Hi-tech, certes mais capable de causer de dommages sur de vulgaires pales des turbines de générateurs. 

 

On a donc à faire à une panne qu’on aurait trouvée autrefois bien banale : ça relève de la technologie du moulin à eau. Mais ce qui l’est moins c’est qu’elle est mise en cause par une technologie hypersophistiquée.

mardi 29 avril 2025

Aux armes citoyennes ! – Chronique du 30 avril

Bonjour-bonjour

 

Lu ce matin cet article analysant un fait peu contestable : quatre-vingt ans après les premières élues, « la politique française ne considère toujours pas les femmes comme légitimes à exercer le pouvoir ».

Si les femmes sont toujours minoritaires sur les bancs de l’assemblée, elles le sont encore plus si on considère la nature du pouvoir qui leur est accordé et qui est le plus souvent subalterne.

Deux raisons sont évoquées : selon l’une, le capital politique des femmes est moindre que celui des hommes. Raison pour laquelle ce sont eux et non elles qui ont le plus de ressources pour gagner les postes à pouvoir important. Mécanisme courant et qui pourrait sans scandale s’inverser : « Les femmes ne sont pas forcément discriminées en tant que femmes, mais parce qu'elles ont moins de ressources politiques. »

 Mais on ne doit pas oublier le poids d’une certaine tradition pour laquelle les femmes ne sont pas légitimes à exercer le pouvoir.

--> S’agit-il pour les femmes de revendiquer le partage du pouvoir au nom de leur féminité ? 

Pas du tout ! « Le pouvoir ne se donne pas, il se conquiert. Il faut donc que les femmes se battent, qu'elles investissent les partis politiques et qu'elles conquièrent des postes. » Tel est la conclusion de l’article cité.

Rappelons-nous le discours d’Elisabeth Borne lors de son investiture comme 1ère Ministre : « Ma nomination est la preuve qu’il faut que les femmes croient en la possibilité de conquérir le pouvoir. »

-  Allez-y les copines ! Continuez à toquer à la porte. Elle finira par s’ouvrir. Et si elle ne s'ouvre encore pas, enfoncez-la !

lundi 28 avril 2025

Renouvelez votre stock de chandelles – Chronique du 29 avril

Bonjour-bonjour

 

Lu ce matin (ici) ceci : « Trains à l’arrêt, métros fermés, trafic routier paralysé, vols annulés, communications partiellement coupées… la péninsule ibérique a subi une coupure /de courant/ inédite, lundi, peu après midi. Ses causes n’ont pas encore été établies. » Avant d’ajouter : « C’est dingue de se sentir si vulnérable »

L’Espagne a connu hier ce qu’on aurait cru impossible, sauf à subir un bombardement nucléaire : la mise à l’arrêt du pays entier, l'ensemble de ses moyens de circulation bloqués.

Et en effet : tout ça pour une panne électrique gigantesque affectant le pays et paralysant également le Portugal. 

 

A tout hasard, c’est le moment pour nous aussi de vérifier notre stock de chandelles 

 


 

A noter :

* Afin d’éviter les émanations de fumée, toujours tailler la mèche à 10mm de longueur avant d’allumer vos bougies.

* Afin d’éviter qu’elles coulent, toujours placer les bougies allumées loin des courants d’air, quels qu’ils soient.

* Attention ! Pour éviter que vos « bougies piliers » se consument en tunnel au centre, laisser brûler le pilier au moins 1 heure par pouce de diamètre. Ceci permettra au bain de cire d’atteindre le rebord de la bougie et d’en augmenter la durée de combustion

* Pour redonner de l’éclat à vos bougies de couleur, frottez-les avec un tissus doux ou un bas de nylon.

 

Il n’est peut-être pas encore temps de philosopher sur l’extraordinaire fragilité des pays développés en observant combien notre arrogante super-technique est une idole aux pieds d’argile. On peut néanmoins regarder en arrière pour voir si des phénomènes semblables se sont déjà produits pour d’en tirer la leçon : il y a des années les Etats-Unis et le Canada ont subi également une gigantesque coupure d’électricité en fin de journée ; on découvrit plus tard un sursaut dans le nombre des naissances. Comme quoi quand on ferme la télévision…

dimanche 27 avril 2025

Le pire pour éviter le « pire du pire » - Chronique du 28 avril

Bonjour-bonjour

 

Vous qui êtes au fin fond d’un désert médical, rassurez-vous. Désormais vous pourrez consulter un médecin deux jours par mois. A vous de faire preuve de bonne volonté en n’étant malade que ces jours-là.

C’est le sens de l’annonce faite par le Premier ministre « Chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont les plus en difficulté »

L’article consulté précise en effet : « Alors que 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant en 2024, l’exécutif veut imposer à tous les médecins jusqu’à deux jours de consultation par mois dans les zones prioritaires du territoire. »

Cette mesure dont on devine qu’elle sera mal accueillie par les jeunes praticiens soucieux de préserver leur liberté d’installation, est justifiée par l’exécutif au nom d’un « principe de solidarité » du corps médical comme une alternative à la « fin de la liberté d’installation » des médecins dont la menace ne cesse de planer sur la réduction des déserts médicaux.

- Moi, quand j’entends le mot « solidarité » je cours à l’abri le plus proche. Car enfin, comment ne pas voir la limitation autoritaire au droit de choisir librement son lieu d’implantation dès lors qu’on a le devoir de s’installer deux jours par mois (du moins tel que promis, aujourd’hui) dans un lieu prédéfini ?

Qu’on me permette d’évoquer un cas personnel. Il s’agit de la 1ère nomination des jeunes profs de philosophie en début de carrière – en particulier ceux qui venaient de la région parisienne, particulièrement nombreux dans cette discipline. Comment vivre une existence simplement normale lorsqu’on est obligé de quitter ses parents, ses amis, les lieux où l’on a installé sa vie, dès lors qu’il faut partir à plusieurs centaines de kilomètres ? Certains conservaient leur logement, mais faisaient la navette en train : on les appelait les « turbo-profs » - je suppose qu’aujourd’hui on choisirait la dénomination de « prof-TGV ». Ils avaient deux vies, l’une faite de leur vie familiale et personnelle ; l’autre d’un turbin concentré sur quelques jours et vécu comme une aliénation dans un monde irréel et inconnu. Quant aux malheureux issus du sud de la France et régulièrement nommés dans le nord, c’était le déracinement total, assorti de la rupture irrémédiable avec la compagne ou le compagnon.

Alors, voilà : c’est cette vie-là que vous allez proposer à des gens qui ont fait 8 années d’études à fort intensité et qui plus est sont possesseurs d’une arme absolue : celle de la rareté.

Concluez vous-mêmes.

samedi 26 avril 2025

La queue du paon - Chronique du 27 Avril

Bonjour-bonjour

 

Selon Darwin les organismes les mieux adaptés à leur environnement survivront et se reproduiront. Mais de qui s'agit-il ? Des plus forts ? Des plus cruels ? Ou alors des mieux positionnés dans la hiérarchie sociale ? En tout cas, la fonction reproductrice qui assure la survie de l’espèce semble n'être qu'une simple conséquence de cette position dominante – comme si la seule question était de survivre assez longtemps pour pouvoir se reproduire.

- Il est vrai que les néodarwiniens ont fait du désir de préserver son génome un mystérieux ressort supposant un calcul fort savant des partenaires à rechercher pour une meilleure diffusion de son hérédité. Mais en tout état de cause, il restait à intégrer à la théorie le fait que l’individu qui excite un désir sexuel plus fort que les autres avait aussi la meilleurs chance d’avoir des descendants.

D’accord. Mais alors : quels sont les éléments qui dans l’espèce constitue un avantage pour être sélectionné en vue de la copulation reproductrice ? Et comment cet avantage a-t-il influencé l’évolution de l’espèce ?

L'exemple classique est la queue flamboyante du paon mâle. Aide-t-elle l'oiseau à survivre ? Pas vraiment. Mais est-ce que ça aide à vivre une sexualité ? Absolument.

 

On sait que les espèces animales ont un registre de caractéristiques sélectives extrêmement étendu. On en arrive alors à la question qui importe ici : qu’en est-il de l’espèce humaine ? Quel est chez l’homme et chez la femme, l’élément physique ou le comportement qui détermine le choix du (de la) partenaire sexuel(le) ?

L’article publié ici répond de façon claire et nette : ce qui chez l’homme correspond à la parade nuptiale des oiseaux, ce sont certaines interactions humaines, comme le langage ou d'autres formes de créativité : « Dans ce cadre, le langage humain pourrait être vu comme une sorte de « lek » social (= territoire sur lequel se rassemblent les oiseaux pour la parade nuptiale et l'accouplement), où les individus rivalisent à travers des démonstrations verbales pour attirer l'attention et séduire. » Et d’ajouter ceci qui me semble capital : « L'humour, le récit captivant, l'éloquence et l'esprit sont autant de moyens par lesquels les humains peuvent se démarquer, à la fois dans un contexte romantique et social. Ces compétences, souvent subtiles, jouent un rôle clé dans le choix des partenaires. »

Ces comportements auraient été ainsi sur-représentés dans les aptitudes inscrites dans le patrimoine héréditaire de l’espèce.

Dont acte. On reprochera peut-être à cette théorie d’être fragile dès lors qu’on se confronte à la bêtise crasse et à la cruauté dont l’histoire apporte la preuve.

Qui donc est le mieux armé pour assurer sa reproduction ? Le frêle orateur ou le brute épaisse ?

 

 

 

Et le choix des femmes : quelles compétences vont-elles privilégier ?

vendredi 25 avril 2025

Et maintenant : l’intelligence arrive dans les caddies – Chronique du 26 avril

Bonjour-bonjour


Les grandes surfaces françaises prennent un tournant technologique inédit. En 2025, les chariots traditionnels commencent à être remplacés par des solutions résolument innovantes. 

Voyez plutôt :

 


Chariot connecté 


Ceci est un chariot connecté en test à l’Intermarché de Provins équipé d’un boitier alimenté par une technologie avancée de « computer vision ». Ce chariot est ainsi transformé en un chariot intelligent capable de reconnaître des milliers d’articles sans avoir besoin de les scanner.

Au terme du test actuel, différentes opération seront ainsi automatisées :

- Reconnaissance des produits : les chariots intelligents utilisent des caméras équipées d’intelligence artificielle pour identifier instantanément les articles.

- Affichage en temps réel : Ils montrent les prix et les informations nutritionnelles directement sur l’écran intégré.

- Paiement automatisé : Un système de paiement automatique évite désormais les longues files d’attente. (Lu ici)

 

Mais ce n’est évidemment pas tout. Car tout en poussant votre chariot, celui-ci va vous interpeler via son écran pour vous faire des propositions personnalisées basées sur l’historique de vos achats ou sur des achats connexes couramment faits dans ce magasin.

Sous couvert de maitrise de vos achats avec la facture connue en temps réel, vous allez être sollicité pour encore plus d’achats.

On n’arrête pas la conso.

jeudi 24 avril 2025

Vers une volonté artificielle – Chronique du 25 avril

Bonjour-bonjour

 

Le pont digital : vous savez ce que c’est ? Non ? 

Alors écoutez bien. Il s’agit d’une technologie de contrôle des membres par la pensée, permettant à un patient paraplégique... de marcher à nouveau.

 


Alors qu’on ne parvenait jusqu’à présent qu’à utiliser les signaux cérébraux pour activer une machine, comme dans le cas de l’exosquelette, cette fois les stimulations cérébrales sont simplement transmises par un dispositif numérique … au corps lui-même, par-delà la rupture de la moelle épinière. Il est vrai que la donne se complique avec les parkinsoniens dont il faut restaurer les signaux embrouillé émis par le cerveau. Mais on y arrive également.

Ce dispositif qui est déjà commercialisé aux USA et sans doute très bientôt en Europe, institue une démarche tout à fait révolutionnaire et très différente de ce que proposait jusqu’ici le transhumanisme. Il s’agit en effet de capter les signaux cérébraux (sans même avoir besoin d’implanter des électrodes dans le cerveau pour le « pont digital »), de les décoder pour les adresser non pas à une machine-relai mais à leur point d’action dans le corps – éventuellement après les avoir reformulés. 

On voit bien qu’une telle maitrise ouvre la voie à un contrôle du cerveau par la machine. Car, pourquoi ce pont digital ne servirait-il pas, en retour, à stimuler non plus la moelle épinière, mais de façon symétrique, le cerveau lui-même ?  Après l’intelligence artificielle, aurons-nous un jour une « volonté artificielle » ?


Un exemple ? Supposons que je haïsse quelqu’un. Mon cerveau émet alors des signaux venus du centre émotionnel en question. 

Normalement, j'en reste là: on ne va pas étrangler quelqu'un simplement parce qu'on ne l'aime pas.

Mais supposons qu'on soit doté de ce pont digital. La machine capte ces signaux et réémet un signal stimulant le centre cérébral du passage à l’acte : j’agresse alors cet homme comme si j’étais submergé par l’émotion et que la zone cérébrale imposant de délibérer avant d'agir n’existait plus. Alors, certes il ne s’agit plus d'un passage qu’on restaure mais d’une zone que l’on contourne ; mais c’est, du point de vue technique la même chose.

mercredi 23 avril 2025

On n’enseigne que ce que l’on est – Chronique du 24 avril

Bonjour-bonjour

 

La nouvelle de la modification des conditions d’accès au concours d’enseignants fait un effet considérable dans les milieux concernés. Écoutez plutôt : « Dès le printemps 2026, les concours de recrutement, dans le premier comme dans le second degré, seront ouverts aux étudiants titulaires d’une licence (bac+3), au lieu d’un bac+5 aujourd’hui. » (Lire ici)

Les cris d’effroi et d’angoisses d’une déqualification suite à cette réduction de l’importance accordée à la formation « scientifique » (sans parler de la suppression de l’écrit pour les étudiant possédant une licence de professorat des écoles) ramène au premier plan le rôle attribué aux études universitaires dans la spécialité enseignée. Certes toutes les spécialités ne sont pas comme la philosophie où l’on considère qu’elle ne peut s’enseigner que comme ouverte sur une interrogation critique ; toutefois les profs d’anglais qui font étudier les sonnets de Shakespeare ou les profs de français qui commencent en commentant des tragédies de Racine : ça doit exister encore.

Contre quoi, du temps où j’enseignais j’avais pour boussole cette phrase de Jean Jaurès : « Messieurs, on n’enseigne pas ce que l’on veut ; je dirai même qu’on n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir : on n’enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est. » Et ça, ce n’est pas sur les bancs de l’Université qu’on peut l’apprendre.

 

- Ce raccourci peut sembler hors sujet : après tout il y a bien une spécialité à enseigner ; et puis des élèves qu’on doit prendre là où ils en sont du cursus scolaire vécu dans tel ou tel établissement, ça doit exister aussi : on n’enseigne pas de la même façon dans un collège du 5ème arrondissement parisien et dans le collège Youri Gagarine de La Garennes-Colombes.

Mais comment faire « aller ensemble » ces réalités si ce n’est en inventant avec son « génie » personnel des voies de communication ? Certes, il existe une science appelée « pédagogie » - je la respecte en tant qu’instrument utile pour atteindre son but. 

Mais sûrement pas comme boussole pour indiquer le cap.

mardi 22 avril 2025

Les protecteurs de vaches – Chronique du 23 avril

Bonjour-bonjour

 

On connait les apéros « pinard et saucisson » des nationalistes français chargés de discriminer les musulmans. Les nationalistes hindous quant à eux font beaucoup plus fort avec leur gangs de « protecteurs de vaches » comme l’indique cette information : « Qui tue une vache ou mange du bœuf risque la mort. Le 24 août dernier, Aryan Mishra, 19 ans, a été tué d'une balle dans la tête par un gang de « protecteurs de vaches » qui l'ont pris pour un musulman transportant du bétail. Ce jeune, de confession hindoue, voyageait à bord d'une voiture en direction de Faridabad, une ville de l'État de l'Haryana, dans le nord du pays, quand son véhicule a été pris d'assaut par les «gau rakshak», des fondamentalistes de la protection des vaches, animal sacré dans la religion hindoue, qui patrouillent et fouillent les véhicules suspects. »

 


Il faut dire que tout comme chez nous, les tabous alimentaires sont des marqueurs d’appartenance religieuse, les impies mangeurs de vaches étant suspectés d’être des musulmans – ce qui est un cas particulier d’interdit religieux. Rappelons-nous d’ailleurs la révolte des cipaye, ces soldats indigènes en Inde au 19ème siècle (alors sous la domination des britanniques) qui, étant végétariens par conviction religieuse, refusèrent d'utiliser de nouvelles cartouches enduites de graisse animale et se mutinèrent pour cela.

En tout état de cause, on peut observer que les tabous alimentaires sont à l’œuvre partout dans les sociétés humaines. Il existe sans doute une branche de l’anthropologie consacrée à ces tabous : les hommes ont toujours voulu contrôler les aliments ingérés par le groupe humain.

Et nous ? N’aurions-nous donc aucun tabou – à part ceux du dégout, certes culturels eux aussi, mais soutenu par aucun mythe ? 

Ce serait faire comme si l’anthropophagie ne posait aucun problème parmi nous.

Erreur – souvenons-nous : suite à l’accident d’avion Uruguayen de 1972 dans les Andes où les survivants affamés n’ont eu d’autre possibilité pour survivre que de manger les corps de leurs compagnons morts dans l’accident. Le tabou sur le cannibalisme était puissant au point qui ne fut levé que par une mise en perspective religieuse – Ainsi que le montre ce récit d’un des naufragés : «… le jour est arrivé où nous n’avions plus rien à manger, et nous nous sommes dit que si le Christ, pendant la Cène, avait offert son corps et son sang à ses apôtres, il nous montrait le chemin en nous indiquant que nous devions faire de même : prendre son corps et son sang, incarné dans nos amis morts dans l’accident… Et voilà, ça a été une communion intime pour chacun de nous… C’est ce qui nous a aidés à survivre… »

C.Q.F.D.

lundi 21 avril 2025

Bon voyage, pape François ! – Chronique du 22 avril

Bonjour-bonjour

 

Le pape n’est pas mort : il est « parti ». Ce vocabulaire souvent utilisé pour éviter de prononcer le mot fatal de « mort » est ici une information utile : un chrétien ne connait la mort que comme une phase de transition, tout juste une porte ouverte sur un au-delà promis par les saintes écritures.

Seulement voilà : si la pape est parti, quelle est donc sa destination ? Certains disent qu’il est parti pour la « vie éternelle » - on peut supposer que c’est un voyage sans retour ? Par contre, d’autres sont plus engagés : selon eux, sa mort le jour de Pâques (car le lundi de Pâques, c’est un dimanche-de-Pâques-bis), signifie qu’il est en route vers la Résurrection. On risque donc de le revoir un de ces jours ? Verrons-nous un fantôme de Pape François planqué derrière l’autel à l’Église ? 

Non, bien sûr et si on parle de « résurrection » c’est pour désigner la permanence de son message de charité et de secours apporté aux pauvres – tels que les sans-abris, les réfugiés, les naufragés de la vie.

Et là, on peut penser que c’est une cause qu’il a certes beaucoup défendue, mais aussi qu’il a la plupart du temps prêchée dans le désert.

Comme ce vendredi 27 mars 2020, où, sur le parvis désert de la basilique Saint-Pierre à l'époque du covid, le pape François a présidé la traditionnelle et très solennelle bénédiction Urbi et Orbi.




dimanche 20 avril 2025

L’argent des vieux – Chronique du 21 avril

Bonjour-bonjour

 

A plus de 80 ans je me croyais à l’abri du bras armé du fisc. Erreur ! C’est Amélie de Montchalin qui est passée à l’attaque : la ministre des Comptes publics n’écartant pas la suppression de l’abattement fiscal de 10% bénéficiant aux retraités a déclaré : « Je pense, à titre personnel, qu'on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement » avant d’ajouter : « Ce n'est pas votre âge qui doit définir votre contribution, mais aussi les moyens dont vous disposez. »

Jusqu’alors il semblait évident que les vieux qui ont porté sur leur dos la génération active d’aujourd’hui étaient exemptés de financer les dépense de l’État. Tout ce qu’on leur demandait, c’était de survivre sans trop embêter leurs enfants et leurs petits-enfants, d’être disponibles pour les fêtes, autour de la table sous le cerisier – le temps de faire la photo de la famille réunie avec la petite dernière sur les genoux de Mamie.

- Et puis, même en les voyant comme des tiroir-caisses, on croyait que leur rôle était seulement de faire marcher le commerce avec les jouets de Noël et les chocolats de Pâques ? Mais pourquoi en rester là ? Ce sont des citoyens comme les autres, ils doivent aussi financer la Sécu et les EHPAD - c'est tout ? Pourquoi pas les crèches et les écoles aussi ? De toute façon, un euro est un euro, et peu importe qu’il sorte du salaire d’un actif ou du bas de laine d’un vieillard. 

Après tout, pourquoi pas ? Notre époque reste celle de l’argent roi, le quel comme on le sait n’a pas d’odeur – même celle de la naphtaline.

Reste que si les séniors ne sont plus sanctuarisés par rapport aux impôts, on ne voit pas pourquoi on en resterait là. Plus de caisse dans les supermarchés pour les porteurs de canne ; plus de places dans les transports urbains non plus. Après tout, ils vivent si longtemps qu’un peu de compétition ne ferait pas de mal à la démographie.

Allez hop ! Qu’ils grimpent aux cocotier !

samedi 19 avril 2025

Le syndrome de l’Abbé Pierre – Chronique du 20 avril

Bonjour-bonjour

 

Les journalistes Marie-France Etchegoin et Laetitia Cherel viennent de publier un livre intitulé L’Abbé Pierre, la fabrique d’un saint, consacré à la biographie de l’abbé Pierre, de sa petite enfance jusqu’à sa mort, rouvrant et complétant son dossier, et laissant toujours béant son mystère : comment cet homme mi-saint et mi-obsédé sexuel a-t-il pu exister ? Comment une pareille chimère a-t-elle pu nous leurrer pendant presque 60 années ?

Oui, pareil à la chimère de la mythologie grecque qui faisait un seul animal avec trois (lion, chèvre et dragon), cet homme qui a prouvé sa sainteté durant toutes ces années où il soulevait les foules, provoquant « l’insurrection de la charité », pouvait dans le même temps agresser sexuellement des femmes, indifférent à leurs larmes et à leur souffrance.

- On sait grâce à ce livre, que depuis sa toute jeune enfance, le futur abbé était victime de pulsions sexuelles très fortes, alors même qu’il manifestait la volonté de « devenir un saint ». Certes une telle généalogie serait à même de rendre compte de cette chimère morale que fut cet homme durant sa vie entière. Mais nous ne nous en contenterons pas, car outre la mise en évidence, il nous faut une explication : comment une telle contradiction pouvait-elle se maintenir ? 

- La matière de l’Univers a été nous dit-on composée de particules positives et de particules négatives, provoquant lors de leur mise en présence une forte explosion avec annihilation des deux. Dans le cas de l’Abbé Pierre, ces deux réalités ont non seulement continué d’exister chacune de son côté, mais leur performance a été exceptionnelle – au point qu’on en vient à se demander si l’une n’aurait pas tiré une plus grande puissance de la présence de l’autre ?

C’est là que notre compréhension chavire : alors que le bon abbé sauvait ces femmes jetées à la rue avec une tendresse infinie dans le regard, le même homme pouvait leur imposer des attouchements sexuels humiliants et qui les terrorisait.

- On me dira d’aller voir du côté de la physique quantique et de ses superpositions d’états : de même que le chat de Schrödinger est à la fois vivant et mort, de même l’Abbé Pierre est simultanément un saint et un pervers. 

 


Ce qui en physique ne peut exister qu’au niveau des particules, existe pleinement chez l’être humain – au point qu’on va mette à l’étude les cas de « syndrome de l’Abbé Pierre » chez les sujets perturbés.

vendredi 18 avril 2025

Lucy vivait à poil, mais sans poils – Chronique du 19 avril

Bonjour-bonjour

 

Lors de sa découverte, Lucy, un spécimen d’Australopithecus afarensis vieux de 3,2 millions d’années, a été souvent décrite comme étant poilue. 

Aujourd’hui, de nouvelles reconstitutions suggèrent qu’elle ne l’était pas : l’absence de poils a peut-être été un facteur décisif pour la survie de l’espèce.

- Cet article, après avoir rappelé l’utilité pour la vie en milieu tempéré de l’absence de pilosité, note que (je cite) : « La réduction de la pilosité … pourrait être liée à des facteurs d’attraction sexuels et sociaux. » Et de généraliser : « Une peau nue aurait en effet pu permettre une meilleure reconnaissance des signaux visuels et olfactifs entre individus, facilitant ainsi les interactions sociales et renforçant les liens au sein des groupes sociaux. », concluant alors que : « l’idée que les premiers humains étaient en grande partie nus pendant une période significative de l’évolution remet en question notre compréhension des interactions sociales et des comportements de ces ancêtres »

Bref : puisqu’il s’agit avant tout d’être un meilleur reproducteur, on admet qu’il y a 3 millions d’années la libido des premiers « hominines » aurait été, tout comme la nôtre, sensibles aux grain de la peau plus qu’au lustré du pelage.

Mais qui nous dit que l’homme glabre était à l’époque plus séduisant – donc un meilleur reproducteur – que l’homme velu ?

D’ailleurs de nos jours, qu’est-ce qui dit que ce serait aussi le cas ?

 

 

 

… Demandons d’abord aux dames ce qu’elles en pensent ?

jeudi 17 avril 2025

L’emballage, c’est emballant – Chronique du 18 avril

 

 

« Le vrac j’aime tellement ça que j’en ai mis plein dans ma cuisine. »

 

 

Bonjour-bonjour

 

Voici un article assez réjouissant (du moins pour les âmes sarcastiques), même s’il ne concerne pas une actualité brûlante. Il s’agit d’un bilan assez poussé de la vente en vrac, devenue obligatoire partout, y compris dans les grandes surfaces.

Or, ce bilan est loin d’être tout à fait positif. Après avoir listé les services de l’emballage industriel que le vrac ne reprend pas (tels que les informations sur le produit), les auteurs indiquent que la clientèle du vrac adopte parfois un comportement curieux et absolument pas raccord avec sa finalité écologique : « Les consommateurs sont nombreux à acheter beaucoup de contenants et tout ce qui va avec pour les customiser – étiquettes et stylos pour faire du « lettering », etc. »

--> Et d’ajouter ceci (écoutez bien) : « La priorité de certains consommateurs n’est pas tant de réutiliser d’anciens emballages, mais plutôt d’en acheter de nouveaux… fabriqués à l’autre bout du monde ! Il en résulte donc un gaspillage massif, au total opposé des finalités initiales du vrac. » Autrement dit la société de consommation n’a pas de souci se faire : même quand on nous propose des comportement économes et vertueux, on trouve quand même le moyen d’en faire une occasion de réitérer nos achats.

Voilà : même si vous ne trouvez pas ça très réjouissant, on peut quand même noter que le gaspillage, on a ça dans notre ADN.

mercredi 16 avril 2025

L’heure des prédateurs – Chronique du 17 avril

Bonjour-bonjour

 

Cet article du journal l'Opinion se fait l’écho de « L’heure des prédateurs », un livre récemment publié par l’écrivain Giuliano da Empoli, conseiller politique italo-suisse qui, entre autres, enseigne à Sciences-Po Paris.

Bien que ce livre (tel que résumé par l’article cité) paraisse exclusivement axé sur le comportement de Donald Trump donné comme l’archétype de ces hommes politiques qu’il définit comme étant des prédateurs, la généralisation qu’il opère peut donner lieu à quelques réflexions importantes. 

En particulier : 

- La primauté de l’action : « la première loi du comportement stratégique du prédateur, c’est l’action, qui assoit la légitimité du pouvoir. »

 Avant de préciser : « l’action résolue du Prince constitue l’antidote de l’empêchement, de l’entrave, ce grand mal des démocraties modernes. » Il est intéressant de constater que l’inaction est réciproquement l’un des reproches en incompétence à l’encontre des gouvernements français privés de majorité.

- La nécessité de l’action sidérante : ce caractère semble issu d’une observation de la « méthode » Trump : l’action résolue ne suffit pas. Elle doit aussi être irréfléchie, donc imprévisible, seule caractéristique à même de produire l’effet de sidération sur lequel se fonde le pouvoir du prédateur.

 

 ==> Cette double singularité produit inévitablement le chaos, là encore simple observation de ce qui se passe en cet instant dans le monde du commerce et de la diplomatie, du fait de l’Amérique. Le chaos est en effet nécessaire pour justifier les rapports de force généralisés imposant un monde fait « d’inattendu, d’instable et de belliqueux ». Car sans cela,  l’action qui répondrait simplement à la nécessité « serait proche de l’acte d’un technocrate qui agirait au nom de contraintes supérieures ».

-  Faire jaillir l’ordre du désordre, tel est la gageure des gouvernements populistes (proposés comme forme propice aux prédateurs). Pour eux, on ne peut parvenir à un résultat qu'en transgressant les règles formelles et contre le système, rendu inefficace par ses procédures et ses hiérarchies.

 

Il faut se méfier de ces résumés forcément flous qui permettent de lire les nouveaux évènements à travers de projections subjectives ; toutefois – et quoiqu’il en soit de la compétence de l’auteur – on doit admettre que c’est une grille de lecture capable de relier de manière fort éclairante des évènements politiques.

mardi 15 avril 2025

Je ne sais pas que je sais – Chronique du 16 avril

Bonjour-bonjour

 

Il y a eu Socrate avec sa devise : « Je suis le plus savant de tous les hommes : eux, ils sont ignorants mais ils ne le savent pas ; tandis que moi, je sais que je ne sais pas ». Et puis il y a les psychologues qui ont aidé les malheureuses victimes du chirurgien Joël Le Scouarnec et qui disent : « Même sans souvenirs, les victimes peuvent souffrir, car il est possible de savoir sans savoir » … 

Comment cela ? Lisons cet article : « Depuis le début du procès devant la cour criminelle du Morbihan en février, les témoignages des très nombreuses parties civiles ne laissaient pas vraiment de place au doute : oui, même sans souvenirs, les victimes pouvaient avoir gardé des séquelles de leur agression. Bon nombre d’entre elles ont évoqué des troubles inexpliqués, des dépressions, des blocages sexuels ou encore une crainte du milieu médical. »

- Admettons. Mais alors, étendons ceci à notre existence entière : il y a eu très certainement au cours de notre existence beaucoup de traumatismes qui ont laissé de telles traces, des situations dans lesquelles nous éprouvons nous aussi, comme affirmé ci-dessus « des troubles inexpliqués, des dépressions, des blocages sexuels ou encore une crainte du milieu médical ». Supposons que vous ayez la phobie des piqûres, au point que vous ayez refusé le vaccin pour vous protéger du covid : cela signifie que dans votre petite enfance vous avez eu un monsieur en blouse blanche qui, avec un gentil sourire a planté une aiguille dans votre petit bras.

- Soit : mais comment ça marche ? Le traumatisme a été oublié, mais la réaction que vous avez eue alors est restée imprimée dans votre mémoire : il y a eu élision du traumatisme mais pas de ses effets. Comme si, prenant un marteau, votre main se mettait à trembler et un malaise vous envahissait, alors même que vous avez oublié le moment où vous vous étiez flanqué un bon coup sur le doigt. 

Concluons que ces troubles manifestés par les victimes endormies au moment du viol ne sont pas si exceptionnels que cela, au point qu’on est en droit de se demander s’il ne faudrait pas mieux ne jamais révéler ces traumatismes qui risquent d’aggraver ces symptômes ? A moins de croire comme les psychanalystes que le souvenir restauré, ce sont les symptômes qui disparaissent ? 

Malheureusement, les témoignages du procès Le Scouarnec font apparaitre un redoublement des souffrances : celles dues au traces de l’agression s’ajoutant à présent à celles de l’agression elle-même. 

Au point qu’on se dit qu’il vaudrait mieux « ne pas savoir qu’on sait »

lundi 14 avril 2025

Les petits hommes verts bientôt à la Maison-Blanche ? – Chronique du 15 avril

Bonjour-bonjour

 

Avec Trump à la maison Blanche, ça devait arriver ! Un ovni filmé par la marine américaine relance les spéculations sur la vie extraterrestre.

Sur une vidéo, filmée depuis un navire de la marine, on distingue effectivement un objet se déplaçant à une vitesse impressionnante, largement supérieure à celle des avions de ligne conventionnels (Lu ici).

 

 

Vue d'artiste

 

 Solidement ancré dans l’imaginaire collectif périodiquement accélérées par les médias, les apparitions d'ovnis sont devenues objets d’étude de ce que certains considèrent comme une science : l’ufologie.

Influencés par des facteurs multiples – religieux, culturels, médiatiques – près de 43% des Américains croient en la présence d'ovnis sur Terre, selon un rapport de l'IFOP publié en 2023. Et à l’heure de la post-vérité trumpienne, cette croyance devrait proliférer.

 

- L’article cité conclut avec une modération toute philosophique : « À ce jour, rien ne permet d'affirmer qu'une présence extraterrestre existe quelque part sur Terre »

Moi, philosophe, je serais tenté de conclure comme Socrate « Je suis le plus savant des hommes, parce que je sais que je ne sais rien ».

… Mais quand même : je sais le temps qu’il faudrait à un tel vaisseau, dont la masse serait loin d’être nulle, et venant nécessairement d’une exoplanète, pour franchir les années lumières qui nous séparent d’elle. On dit que ces extra-terrestres viendraient attirés par la curiosité pour les signes de civilisation (fréquences radios, images télescopiques) ; mais a-t-on songé que l'humanité était encore dans les limbes lorsqu’ils auraient fait décoller leurs soucoupes volantes, avec des millions d’années de voyage devant eux ? Et encore à condition de vaincre la masse confinant à l’infini de leurs vaisseaux s’ils approchaient de la vitesse de la lumière ?

- Mais à quoi bon ? La philosophie américaine vient d’accoucher d’une conception de la vérité qui en fait une simple arme dans le combat pour la suprématie exercée sur les autres. 

Et je dis qu’on a là une création philosophique car il s’agit d’inventer une nouvelle variété de concepts capable de résister à la tension d’une contradiction interne, telle que : « La vérité nous donne la force de dire le réel, mais n’a pas de rapport contraignant avec lui »

 

Bref : quelque chose comme une loi de la physique quantique.

dimanche 13 avril 2025

Des massacres indécents – Chronique du 14 avril

Bonjour-bonjour

 

Lu ce matin : « « L’attaque des forces russes contre des cibles civiles à Soumy dépasse les limites de la décence. En tant qu’ancien responsable militaire, je sais ce que sont les frappes ciblées et ceci est inacceptable », a pour sa part écrit sur X Keith Kellogg, l’émissaire américain pour l’Ukraine. (Lire ici)

Ainsi Moscou "dépasse les limites de la décence", avec une frappe qui a tué au moins 34 personnes et en a blessé une centaine ce dimanche, dans le centre de la ville ukrainienne de Soumy. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, « L’attaque a eu lieu un jour où les gens vont à l’église : le dimanche des Rameaux… Seuls des salauds peuvent faire cela » (voir ici)

 

On s’en doute : une telle déclaration mettant l’indécence sur la même ligne qu’une frappe qui prend pour cible des civils allant à la messe fait sursauter. On attendait « sauvagerie », « barbarie », « inhumanité », mais pas l’indécence qu’on imagine rattachée au respect des normes morales et des convenances. 

Il est vrai Keith Kellog (ou son traducteur) nous donnent ici une leçon lexicale, le terme « indécence » signifiant initialement « Réserve et mesure dans le comportement ». Bon – Admettons. On reproche alors aux russes de manquer de mesure : tuer 34 civils : c’est beaucoup trop ! Ou encore « Quand même : pas des gens qui vont à la messe ! »

 

On me reprochera peut-être de faire de l’ironie là où la réserve serait la seule manifestation acceptable de l’indignation. 

- Mais enfin, cette déclaration n’a pas été faite au hasard ; elle doit avoir un sens et elle doit rendre manifeste qu’en matière de guerre il y a des normes à respecter, des « lignes rouges » au-delà desquelles on se sent affranchi du respect à manifester vis-à-vis de l’ennemi.

Car là est le danger avec de telles déclarations : faire des massacres de civils quelque chose qui, au final, pourrait devenir acceptable.

Question de mesure.

samedi 12 avril 2025

La guerre, combien ça coûte ? – Chronique du 13 avril

Bonjour-bonjour

 

Aujourd’hui les nouvelles viennent d’Italie, dont l’opinion publique parait se dresser contre l’effort de guerre qui doit coûter des milliards. C’est le Mouvement 5 étoiles qui mène la danse, mais il intervient dans le prolongement d’une tradition implantée en Italie depuis 1948 et la Constitution dont l’article 11 dispose que « l’Italie répudie la guerre ». « Ce qui signifie à la fois qu’elle y renonce comme moyen d’imposer ses intérêts à des pays tiers, mais aussi qu’éthiquement, elle condamne le recours à celle-ci.  /…/ À partir des années quatre-vingt-dix, l’hégémonie des chrétiens-démocrates s’écroule, mais la culture antimilitariste reste profondément inscrite dans le paysage italien » explique Xavier Tabet. (Lu ici)

 

- Il est vrai qu’en dehors des risques de conflit que comporte le réarmement de l’Europe, il faut aussi faire le compte des équipements sociaux, hôpitaux écoles ou logements sociaux qui ne verront pas le jour au moment où sortiront des usines ces machines à tuer que sont les canons, les chars et les avions.

  


- Seulement, rien n’y fait : lorsque le clairon sonne, de partout jaillissent les soldats, les armes et le sang. Est-ce à dire que les hommes aiment la guerre ? Sans doute, oui, mais pas tous. Mais comment se défendre lorsque l’ennemi est à votre porte ? Êtes-vous prêt à lui abandonner votre famille, vos bien, votre vie ?

Oui, est-il un moyen – un seul – qui soit disponible pour repousser les assauts des barbares qui viennent dans vos bras égorger vos fils et vos compagnes ? On a pourtant cru que c’était possible avec la non-violence de Jésus, et puis celle de plein d’autres religions et puis celle de Gandhi. Malheureusement les religions ont enfanté des guerres de religion très cruelles, et Gandhi est bien oublié de nos jours. 

Les héros dont nous portons le souvenir sont morts les armes à la main et non les mains tendues en signe de paix.