Bonjour-bonjour
Cet article du journal l'Opinion se fait l’écho de « L’heure des prédateurs », un livre récemment publié par l’écrivain Giuliano da Empoli, conseiller politique italo-suisse qui, entre autres, enseigne à Sciences-Po Paris.
Bien que ce livre (tel que résumé par l’article cité) paraisse exclusivement axé sur le comportement de Donald Trump donné comme l’archétype de ces hommes politiques qu’il définit comme étant des prédateurs, la généralisation qu’il opère peut donner lieu à quelques réflexions importantes.
En particulier :
- La primauté de l’action : « la première loi du comportement stratégique du prédateur, c’est l’action, qui assoit la légitimité du pouvoir. »
Avant de préciser : « l’action résolue du Prince constitue l’antidote de l’empêchement, de l’entrave, ce grand mal des démocraties modernes. » Il est intéressant de constater que l’inaction est réciproquement l’un des reproches en incompétence à l’encontre des gouvernements français privés de majorité.
- La nécessité de l’action sidérante : ce caractère semble issu d’une observation de la « méthode » Trump : l’action résolue ne suffit pas. Elle doit aussi être irréfléchie, donc imprévisible, seule caractéristique à même de produire l’effet de sidération sur lequel se fonde le pouvoir du prédateur.
==> Cette double singularité produit inévitablement le chaos, là encore simple observation de ce qui se passe en cet instant dans le monde du commerce et de la diplomatie, du fait de l’Amérique. Le chaos est en effet nécessaire pour justifier les rapports de force généralisés imposant un monde fait « d’inattendu, d’instable et de belliqueux ». Car sans cela, l’action qui répondrait simplement à la nécessité « serait proche de l’acte d’un technocrate qui agirait au nom de contraintes supérieures ».
- Faire jaillir l’ordre du désordre, tel est la gageure des gouvernements populistes (proposés comme forme propice aux prédateurs). Pour eux, on ne peut parvenir à un résultat qu'en transgressant les règles formelles et contre le système, rendu inefficace par ses procédures et ses hiérarchies.
Il faut se méfier de ces résumés forcément flous qui permettent de lire les nouveaux évènements à travers de projections subjectives ; toutefois – et quoiqu’il en soit de la compétence de l’auteur – on doit admettre que c’est une grille de lecture capable de relier de manière fort éclairante des évènements politiques.
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