samedi 19 avril 2025

Le syndrome de l’Abbé Pierre – Chronique du 20 avril

Bonjour-bonjour

 

Les journalistes Marie-France Etchegoin et Laetitia Cherel viennent de publier un livre intitulé L’Abbé Pierre, la fabrique d’un saint, consacré à la biographie de l’abbé Pierre, de sa petite enfance jusqu’à sa mort, rouvrant et complétant son dossier, et laissant toujours béant son mystère : comment cet homme mi-saint et mi-obsédé sexuel a-t-il pu exister ? Comment une pareille chimère a-t-elle pu nous leurrer pendant presque 60 années ?

Oui, pareil à la chimère de la mythologie grecque qui faisait un seul animal avec trois (lion, chèvre et dragon), cet homme qui a prouvé sa sainteté durant toutes ces années où il soulevait les foules, provoquant « l’insurrection de la charité », pouvait dans le même temps agresser sexuellement des femmes, indifférent à leurs larmes et à leur souffrance.

- On sait grâce à ce livre, que depuis sa toute jeune enfance, le futur abbé était victime de pulsions sexuelles très fortes, alors même qu’il manifestait la volonté de « devenir un saint ». Certes une telle généalogie serait à même de rendre compte de cette chimère morale que fut cet homme durant sa vie entière. Mais nous ne nous en contenterons pas, car outre la mise en évidence, il nous faut une explication : comment une telle contradiction pouvait-elle se maintenir ? 

- La matière de l’Univers a été nous dit-on composée de particules positives et de particules négatives, provoquant lors de leur mise en présence une forte explosion avec annihilation des deux. Dans le cas de l’Abbé Pierre, ces deux réalités ont non seulement continué d’exister chacune de son côté, mais leur performance a été exceptionnelle – au point qu’on en vient à se demander si l’une n’aurait pas tiré une plus grande puissance de la présence de l’autre ?

C’est là que notre compréhension chavire : alors que le bon abbé sauvait ces femmes jetées à la rue avec une tendresse infinie dans le regard, le même homme pouvait leur imposer des attouchements sexuels humiliants et qui les terrorisait.

- On me dira d’aller voir du côté de la physique quantique et de ses superpositions d’états : de même que le chat de Schrödinger est à la fois vivant et mort, de même l’Abbé Pierre est simultanément un saint et un pervers. 

 


Ce qui en physique ne peut exister qu’au niveau des particules, existe pleinement chez l’être humain – au point qu’on va mette à l’étude les cas de « syndrome de l’Abbé Pierre » chez les sujets perturbés.

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