Bonjour-bonjour
Cet article publié dans le Point s’attaque à l’épineuse question du goût pour le travail, sorte de tendance spontanée à consentir des efforts. En être dépourvu c’est subir la flemme, attitude illustrée par cette image :
… où l’on voit une jeune femme sommeillant, un smartphone dans les mains, un ordinateur ouvert à ses pieds tandis que ses lunettes et une tasse de café reposent sur des livres entassés au sol.
Teddy Mayeko, maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université de Cergy Paris et auteur de l'ouvrage « Le goût de l'effort. Cette chose essentielle avec laquelle il nous faut renouer » observe : « On opère une forme de cloisonnement mental entre d'un côté le travail qui nécessite rigueur, sérieux, abnégation et de l'autre, le plaisir, exclusivement réservé au domaine du jeu et de la distraction. »
Pour lutter contre cette dichotomie, « un conseil à donner aux parents est de relier très tôt l'effort à la notion de curiosité et de découverte » selon David Gourion. « Transmettre l'idée, par exemple, qu'il y a du plaisir à faire des mathématiques, à faire du codage informatique, à jouer aux échecs ou que la littérature est un formidable terrain de jeu, ouvrant des champs considérables pour développer sa compréhension du monde ».
L’article cité détaille ces plaisirs éprouvés au cours des efforts liés au travail intellectuel qui développe les capacités artistiques, intellectuelles, physiques, cognitives, etc.
- Le philosophe se souviendra à cette occasion de l’opposition opérée par Freud entre le plaisir, purement gratuit, et le travail lié au besoin et soumis à la dure loi de la nécessité.
Suffirait-il donc de déplacer la frontière qui sépare le plaisir du travail, à la faire empiéter sur ce dernier pour que du coup l’activité laborieuse devienne aussi légère qu’une plume au vent ?
De son côté la position de l’Église depuis Léon XIII et sa célèbre encyclique Rerum Novarum (1891) souligne la nécessite de réglementer le travail et de faire du plaisir ce qui vient pardessus-le-marché. Quant au capitalisme nous le voyons encore aujourd’hui juger le travail comme un moyen de s’enrichir – passion jugée fondamentale chez les hommes.
Après tout si comme le suggère cet article la recherche du plaisir peut s’accorder avec l’exercice d’un travail pourquoi ne pas en profiter ? Mais alors soumettons la recherche d’un travail à ce souci de le rendre compatible avec la réjouissance et faisons-lui une place dans les items de parcoursup.
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