vendredi 30 mai 2025

Le bénéfice du doute. – Chronique du 31 mai 2025

Bonjour-bonjour

 

Lu dans une Gazette des tribunaux : « Lors d’une même audience, les juges du tribunal correctionnel de Reims (Marne) ont relaxé deux suspects d’agression sexuelle sur une mineure et de violence intrafamiliale. En cause, la fragilité d’enquêtes négligées. » La suite à lire ici est un catalogue de négligences, de ratées, tel que la date retenue pour les faits incriminés et qui ne correspond à rien.

Depuis la vague #MeToo, en 2017, les violences faites aux femmes sont plus souvent portées devant la justice et condamnées /…/ Toutefois de nombreuses affaires finissent classées sans suite, en raison d’absence de preuves.

La vérité, c’est que nous ignorons le plus souvent les suites judiciaires qui sont données à ces affaires qui, grandes ou petites, ont alimenté la rubrique faits-divers. On se contente de la vérité judiciaire : la relaxe au bénéfice du doute ne signifie pas que le délit n’a pas été commis ; simplement, les éléments matériels font défaut. Car, voyez-vous, « Il n’a a de fumée sans feu »

Indifférence ? Peut-être pas, mais du moins insensibilité au verdict. Car pour l’opinion publique, l’incrimination suffit à déclencher des gestes et des attitudes ostracisantes qui sont insensibles aux insuffisances de la mise en cause aussi bien que de la longueur de la peine prononcée par les tribunaux.

Pour l’opinion publique le délit est constitué dès lors que des présomptions peuvent être réunies – et cela indépendamment de la matérialité des faits. Que vous soyez un homme, que la plaignante soit votre fille (ou belle-fille), que votre peau ne soit pas tout à fait blanche – et vous voilà jugé !

Mais, attention ! Cela marche aussi en sens inverse. Que vous soyez chirurgien, même si vous avez été déjà condamné pour des délits sexuels : vous voilà tranquille, vous pourrez violer tranquillement pendant plus de 20 ans près de 300 victimes.

 


Vous voyez ce que je veux dire…

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