vendredi 17 novembre 2023

Faut-il virer Guillaume Meurice ? – Chronique du 18 novembre

Bonjour-bonjour

 

Certains d’entre vous, chers amis vont protester : « Quoi ? Encore cette polémique du prépuce nazi ? N’en a-t-on pas déjà suffisamment parlé comme ça ? »

Je répondrai que les effets de cette polémique courent toujours avec la mise en retrait de Charline Vanhoenacker. Mais aussi – et surtout – je souhaite y revenir en raison de ces propos tenus par Adèle Van Reeth, la directrice de France inter : « On ne vire pas un humoriste pour une mauvaise blague faite à un mauvais moment. Ce serait délétère. Qu’est-ce que défendre la liberté d’expression si, à la minute même où des propos nous choquent, nous choisissons de nous débarrasser de la personne les ayant tenus ? La liberté d’expression n’est pas un mot creux ! C’est dans ces moments-là qu’elle est mise à l’épreuve. » (Article référencé)

Autrement dit, c’est dans les moments où elle est menacée qu’il faut défendre cette liberté, quoiqu’il en coûte. Ce qui me rappelle cette affirmation de Proudhon concernant la justice : « La justice c’est le respect spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstances qu’elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. » (1) 

=> De même que l’humanité ne se détaille pas en plus ou moins de dignité humaine suivant les agissements des fripouilles qui l’ont déshonorée, la liberté ne se module pas selon l’usage qu’en ont fait ceux qui nous choquent par leurs propos.

J’irai même plus loin : ce sont ces circonstances extrêmes qui permettent de définir la nature véritable de l’institution que l’on veut défendre. Ainsi la justice doit être évaluée selon le sort qu’on réserve aux plus abominables criminels. Quant à la liberté nous devons en effet la respecter y compris vis-à-vis de ceux qui en usent autrement qu’on ne le souhaiterait.

o-o-o

J’entends les protestations : « À ce compte-là il faut tout tolérer ! Les insultes, les propos haineux, et aussi l’anarchie délétère des réseaux sociaux : vous bénissez tout ça ! »

Pas tout à fait : ce que je réclame c’est qu’on vérifie si un abus a été commis, par exemple dans le cas qui nous concerne, si l’humour justifie l’accusation à l’encontre du 1er ministre israélien d’être un nazi, c’est-à-dire quelqu’un qui propose la « solution finale » à l’égard des palestiniens. Et là, oui : si c'est bien cette accusation qui a été portée, il parait difficile d’imaginer que le rire puisse supprimer le dégoût. 

--> Faudrait-il faire un référendum auprès des auditeurs de France inter pour savoir s’il faut virer Guillaume Meurice ? 

Peut-être. En tout cas ça ne serait pas lui faire trop d’honneur.

--------------------------

(1) Proudhon – De la justice dans la Révolution et dans l’Église.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire