jeudi 2 novembre 2023

La femme n’est pas un homme raté – Chronique du 3 novembre

Bonjour-bonjour

 

« Les filles, ça casse tout ! » Vous connaissez ce principe qui permet, dans les cours de récré, de distinguer les filles des garçons ?

 

 

 

Éh bien une découverte scientifique déterminante va nous obliger à y renoncer, 

Vous ne me croyez pas ? Lisez donc ceci : « Le gène à l'origine du développement sexuel féminin découvert à Nice. L’orientation vers le sexe féminin est initiée par un gène spécifique. Une équipe niçoise abolit le dogme selon lequel on ne devient femme que « grâce » au défaut de déterminant testiculaire. » (lire ici)

On évitera de spéculer sur les conséquences négatives pour les féministes : certes on va devoir renoncer en apparence au jugement de Simone de Beauvoir : « On ne nait pas femme, on le devient ». Mais c’est en apparence seulement, car toute la question est de savoir quel rapport il y a entre le sexe et le genre, ce que cette découverte ne tranche pas.

- En revanche on peut en profiter pour revisiter les dogmes, aujourd’hui disparus, affligeant les femmes de statut d’« homme castré », principe encore porté par Freud et dont la conséquence était que les femmes ne pouvaient sortir de leur condition d’épouse et de mère sans se viriliser. 

--> Ainsi sous la plume d’Edmond de Goncourt, ce jugement à propos de George Sand : « Je suis persuadé que si on avait fait l’autopsie des femmes ayant un talent original, comme Mme. Sand, on trouverait chez elle des parties génitales se rapprochant de l’homme, des clitoris un peu parents de nos verges. »

On ne pouvait alors concevoir un talent véritablement féminin – d’ailleurs le choix d’un prénom masculin pour George Sand qui se prénommait en réalité Aurore vient confirmer ces préjugés (1). Et c’est de partout que ce parti pris a duré jusqu’à aujourd’hui – du moins dans la sphère scientifique – puisqu’il a fallu attendre 2020 pour découvrir le déterminant génétique du sexe féminin. Resterait à savoir ce que ce déterminant détermine outre le développement d’organes féminins.

Car au bout de ça il y a le genre.

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(1) Notez que la graphie « George » sans « s » signe le féminin de Georges (laissant choir Georgette). Reste que George Sand elle-même prétendait que ce nom lui permettait surtout de s’habiller en homme, ce qui était avantageux car les vêtements masculins étaient bien moins chers que les féminins. Mais surtout les livres se vendaient mieux s’ils étaient attribués à des auteurs qu’à des autrices.

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