vendredi 10 novembre 2023

Le foot : le bonheur pour pas cher – Chronique du 11 novembre

Bonjour-bonjour

 De quoi parle-t-on à Reims en ce 11 novembre ?

De la commémoration de la guerre 14-18 ? De la marche contre l’antisémitisme ? Des bombardements d'Israël sur Gaza ? De la guerre qui se déroule depuis bientôt trois ans en Ukraine ? De l’inondation du Pas-de-Calais ? Du projet d’élargissement de l’Europe à 30 ?

- Vous n’y êtes pas du tout. Le premier titre offert par Googlenews est celui-ci : Où se garer pour le match Reims-PSG ce samedi 11 novembre ?

 

En même temps que la proximité avec les lecteurs s’affirme, les gestionnaires d’info le savent : ce que cherchent les lecteurs, c’est ce qui se passe dans leur jardin, ce qui stimule leurs émotions. Cela valorise les épreuves sportives, qui donnent au gens le sentiment d’être victorieux en même temps que leurs compétiteurs, et aussi de trouver ça à leur porte. C’est ce qui se passe ici avec ce match dont j’entendrai les clameurs si j’ouvre ma fenêtre : quel autre évènement peut rivaliser avec cela ?

On peut néanmoins se gourmander d’être si dépendant des émotions faciles :  après tout le foot n’est qu’un jeu, et si d’aventure l’équipe locale était battue, la vie des rémois n’en serait pas pour autant bouleversée. 

- C’est vrai, n’empêche que ça existe et que ça nous informe de ce que nous sommes et de ce qui nous encourage à vivre. Lorsqu’on a tout le nécessaire pour vivre selon les normes locales (un logement, des vêtements, de la nourriture, une voiture, un travail, un(e) compagn(e)on, des enfants, etc.) il reste peut-être le plus essentiel : quelque chose pour jouir.

Bien sûr, on n’a pas besoin pour cela de plaisirs superflu et extranaturels : le simple abus des satisfactions habituelles suffit. On peut, pour reprendre le mot d’Horace, devenir « des pourceaux d’Épicure »

Certes. Mais le foot est moins toxique pour la santé. Et il est moins cher.

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