mercredi 1 novembre 2023

La pathologie de la vengeance – Chronique du 2 novembre

Bonjour-bonjour

 

Rien ne justifie ce qui se passe en ce moment à Gaza, mais ça ne veut pas dire qu’on ne puisse tenter de l’expliquer. Car entre les massacres du 7 octobre et ceux perpétrés par l’armée israélienne, il n’y a que l’origine géographique et ethnique qui diffère : d’un côté les arabes ; de l’autre, les israéliens.

J’entends déjà les cris d’indignations : on ne peut renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé ; l’inqualifiable des décapiteurs de nourrissons et les malheurs inévitables d’une guerre dont on ne voulait pas. Mais ce n’est pas à ce genre d’arithmétique de l’horreur que je pense ici : il s’agit de la dose de haine et de vengeance inclue dans ces opérations qui ne laissent aucune chance de survie à des civils pris au piège d’un conflit qu’ils n’ont pas vu venir. Et là, les teufeurs de la rave party sont à mettre sur le même plan que les habitants de Gaza.

Que veut dire cela ? Que l’atrocité de leur mort illustre une cause bien connue : la vengeance. Au-delà de la lutte, il faut faire payer l’adversaire : les souffrances infligées doivent être à la hauteur des celles qui ont été subies depuis des dizaines d’années. Et ça vaut bien sûr pour les palestiniens, mais aussi pour celles que subissent les israéliens qui cumulent les effets du terrorisme. Mais – et c’est là que les choses se corsent – quand sera-t-on suffisamment vengés ? A quel moment la haine sera-t-elle épuisée ?

S’il y a une pathologie de la vengeance, comme l’indique notre titre, c’est bien celle d’un cerveau qui se détraque et se met à produire de la violence à partir de lui-même ; un violence auto-centrée.

Alors, qu’on légitime, justifie, sanctifie même tous ces massacres tant qu’on voudra. Moi je demande seulement qu’on me prouve qu’il n’y a pas dans tout cela une once de jouissance. Pas de jouissance à perdre son temps à décapiter des enfants ; pas de jouissance à voir exploser des immeubles dont on sait qu’il abritent des femmes des enfants et des vieillards.

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