samedi 5 octobre 2024

Est-ce que « plus » c’est « moins » ? – Chronique du 6 octobre

Malthusianisme, 1


Bonjour-bonjour

 

A quelque chose malheur est bon dit le proverbe. N’est-il pas judicieux de le rappeler en cette période où, alors que sans croissance notre économie vacille et menace de s’effondrer, les courbes de l’environnement ne cessent quant à elles de se redresser, un peu comme lors des confinements anti-covid l’air devenait plus respirable, le ciel plus pur, et que les espèces sauvages regagnaient l’espace des centres villes. Tout se passe comme si entre la nature et l’espèce humaine un combat était engagé, de sorte que lorsque l’un gagne, l’autre perd nécessairement.

Allons bon ! Nous voici à pleurnicher sur la nature dont on sait qu’on ne peut survivre qu’à son détriment, en sorte qu’on ne la retrouve que là où les hommes sont exclus – soit expulsés manu militari, soit qu’on ait trouvé un endroit particulièrement inhospitalier. Comment pacifier les rapports, faire que les petits lapins de Blanche-Neige puissent cohabiter avec nous ? 



--> On pourrait réduire drastiquement le nombre des humains : autorisons un seul enfant par couple : mécaniquement la population devrait diminuer avant de se stabiliser lorsque le moment serait venu avec la permission du 2ème enfant. C’est la solution la chinoise.

--> On peut aussi laisser faire la compétition pour la survie : les ressources étant stables, ce sont les plus forts et les mieux doués qui survivront en excluant les individus moins bien dotés pour la survie. C’est la solution darwinienne.

--> Soit on institue un quota de biens consommables alloués à chaque foyer, supposant que les couples auto-limiteront leur fécondité selon les ressources disponibles. C’est la solution malthusienne.

 

Si on ne fait rien, alors comme le disait Leroi-Gourhan, bientôt le dernier homme mourra de faim après avoir mangé le dernier rat cuit avec la dernière poignée de foin.

- Beurk ! Vous n’avez pas mieux ?

- La réponse opposée consiste à compter sur les miracles du progrès qui permettrait de faire mieux en consommant moins – ou pas plus, suivant le principe que personne ne peut dire à combien il faudra limiter notre consommation dans 1 ou 2 siècles. Par exemple, lorsque les premiers colons arrivèrent en Australie on estime que le nombre d’habitants était limité à un demi millions d’humains : autant dire que ce semi-continent ne pouvait, compte tenu de l'environnement, en nourrir d’avantage. Aujourd’hui l'Australie compte 22 millions d'habitants qui n’ont aucune difficulté de subsistance. Si les recherches concernant la fusion nucléaire aboutissent – et pourquoi n’aboutiraient-elles pas ? – la ressource d’énergie non polluante deviendra inépuisable. Notre casse-tête de faire coïncider conservation de la planète et ressource énergétique appartiendra au passé.


L’idéologie écologique s’est bâtie sur la certitude que tout progrès était une régression pour la conservation de la nature. Et si l’inverse était possible ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire