vendredi 11 octobre 2024

L’État, entre perception et allocation – Chronique du 12 octobre

Le gouvernement a un bras long et l’autre court : le long sert à prendre, et il arrive partout ; le bras court sert à donner et il n’atteint que les plus proches.

(Citation d’Ignazio Silone – Le Pain et le Vin)

 

Bonjour-bonjour

 

Cette citation parait n’être qu’un commentaire de la situation actuelle, tant l’État nous semble n’être qu’un prédateur avide de l’argent de l’impôt et avare de celui des prestations sociales. La France est réputée à l’étranger pour la longueur de son bras qui fouille les poches des contribuables avec une efficacité qui émerveille – d’ailleurs, le maintien de la note AA- par l’agence Fitch obtenu hier soir parait un effet de cette réputation.

 

Je ne parais intéressé que par le bras long ; ce serait une erreur, car il est dit aussi que le bras qui donne est un bras court parce qu’il ne sert que les plus proches. Le clientélisme n’est pas loin comme le laissent supposer les campagnes électorales et leur kyrielle de promesses ciblées sur les bénéfices promis à chaque groupe de pression – les fonctionnaires, les retraités, les commerçants, les entrepreneurs, etc… L’art est de faire croire que chacun est proche de la main qui donne, sachant que le citoyen lambda est déjà persuadé que l’État n’est là que pour donner. D’où la stupeur quand il découvre le bras long qui vient piquer dans ses poches.

 


Le bras protecteur de Louis XV (Statue place royale à Reims) avec le monarque, le bras (court ?) étendu, qui protège les sciences et les arts pendant que le commerce prospère (à ses pieds)

 

Et nous, où en sommes-nous ?

- Le bras long ? Taxe-carbone, Tarifs du gaz et de l’électricité, impôts, que sais-je encore ?

Cette statue de Louis XV illustre notre très long passé historique, qui nous conduit à voir l’État comme celui qui donne ou qui refuse les moyens de subsistance, car c’est très exactement ce que les sujets des rois ont toujours vu dans leur souverain. Non pas qu’il leur eut donné quoique ce soit. Mais plutôt que par une sorte de pouvoir magique on le croyait en capacité d’attirer la prospérité sur eux. (Cf. Image ci-dessus)

Finalement, si nous, français, nous avons fait la révolution, ce n’est peut-être pas pour que la liberté et les lumières se répandent à flot sur le bon peuple.

Mais plutôt pour que, grâce à la Démocratie, le peuple souverain puisse piquer dans la caisse…

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