vendredi 25 octobre 2024

Le bras d’honneur de Sandrine Rousseau à l'Assemblée Nationale – Chronique du 25 octobre (1)

Bonjour-bonjour

 

Ce vendredi 25 octobre après-midi, alors qu'un amendement défendu par le Rassemblement national visant à réduire de 5 milliards d'euros la contribution de la France à l'Union européenne venait d'être voté, la députée écologiste Sandrine Rousseau a esquissé un bras d'honneur dans l'hémicycle. Ce geste interrompu en cours d’exécution a scandalisé : Bryan Masson, député RN des Alpes-Maritimes, est ainsi intervenu à la tribune pour déplorer « un triste spectacle /…/ Madame Rousseau a fait un bras d'honneur à la représentation nationale. Je trouve cela particulièrement indigne et nous exigeons des excuses de (sa) part ». L'élu a estimé que la députée de Paris devait être « sanctionnée ». A la suite de quoi la députée écologiste, reconnaissant que ce geste n’avait pas sa place dans l’Assemblée nationale a présenté ses excuses.

- Après cet étonnant geste de Sandrine Rousseau en plein hémicycle, je souhaite revenir sur le rôle de l’expression gestuelle dans les relations humaines. (Lire ici l'article cité)

D’abord savoir en quoi il consiste :


Image qui permet d’imaginer qu’on présente une figure du sexe masculin, associé l’idée de sa pénétration.

On peut s’arrêter un instant sur cette signification sexuelle, car depuis l’antiquité et un peu partout sur terre on retrouve des gestes comme ceux-là avec une signification identique. J’en veux pour preuve la célèbre « figue » 

 


Figue, représentant le sexe masculin à l’intérieur du sexe féminin, que, selon Rabelais (Pantagruel IV, 45), des ennemis du Pape ont fait à titre d’injure à un portrait du Souverain Pontife.

 

Belle continuité historique, pour un geste de dérision qu’on attendrait limité aux couches les plus populaire du pays. Mais surtout preuve que le geste a plus de force que le verbe. On peut dire en effet la même chose avec des paroles, mais on perd alors tout le contexte injurieux. Si les gestes obscènes ont cette force, c’est qu’ils portent avec eux le contexte des circonstances dans lesquelles ils ont été utilisés. Dire en un geste ce que plusieurs phrases peineraient à dire : voilà le tour de force auquel on assiste.

Après, il y a comparaison entre le contexte usuel et la circonstance dans laquelle il a été utilisé : c’est là que l’hémicycle de l’Assemblée nationale apparait comme décalé.

J’ajouterai aussi que ce geste de camionneur exécuté par la belle et bourgeoise madame Rousseau laisse sans voix.

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