Bonjour-bonjour
Les faits divers sont parfois très instructifs : c’est lorsqu’ils offrent une vue sur des points importants de la vie en société, qui resteraient invisibles autrement.
Tel est le cas du procès pour violences conjugales mutuelles à l’encontre de l’ancien directeur de Science-Po et de son ex-compagne.
« L’originalité est « qu’ils sont tous deux à la fois victime et mis en cause ». L’épouse se retrouve avec un poignet facturé et le mari des coups au visage – avec néanmoins 30 jours d’ITT pour séquelles psychologiques. Mais ça ne s’arrête pas là : « Ni l’un ni l’autre ne voulait porter plainte. La justice a décidé de se saisir de leurs malheurs conjugaux sans leur consentement, ainsi que le droit le permet. »
C’est là que se révèle la nature de la loi. Quand un délit est commis, il n’est pas nécessaire que la victime ou ses ayants-droit portent plainte, la société peut elle-même demander réparation pour le dommage occasionné à la loi.
Il ne suffit pas donc que les pugilistes du couple Vicherat (nom du directeur de Science-Po) s’estiment satisfaits du résultat de leur empoignade ; encore faut-il qu’elle ne soit pas coupable devant la loi. Or, celle-ci interdit les violences – de même qu’on doit dénoncer les actes de viols quand bien même la victime ne le ferait pas.
On se rappelle de la répartie de Martine la femme battue du Médecin malgré lui : Et s’il me plait à moi d’être battue ? laissant entendre que c’est là une affaire privée – voire intime – et que, pas plus qu'on n’a le droit de s’occuper de ce qui se passe dans le lit d’un couple, on n’a le droit d’intervenir si le mari bat sa femme dès lors que celle-ci ne s’en plaint pas.
L’intime n’a donc pas d’existence devant la souveraineté de la loi : nul acte même voulu et accepté par ceux qui s’y livrent ne vaut s’il offense la loi. Raison pour la quelle Big Brother et ses caméras qui fouillent l’intimité des logements n’était qu’un cas extrême de l’exercice du pouvoir.
Qu’on se le dise !
… Et cette image de la société patriarcale pour ceux qui la regrettent encore :
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