Bonjour-bonjour
Depuis quelques mois on ne parle de Tesla que sur le mode : voiture boycottée, firme en chute libre à la bourse, difficultés de mises sur le marché de nouveaux modèles, etc.
Mais pendant ce temps-là la firme américaine poursuit la mise en place de son programme de voitures à conduite autonome. Par exemple avec le test réussi de conduite autonome dans l’un des pires endroits de Paris: « Le constructeur a choisi de traverser la Place de l’Étoile, une artère où la conduite est réputée pour être particulièrement difficile. Une « source de stress pour de nombreux conducteurs visitant la capitale française », selon Tesla (lu ici). Insertion fluide, bon positionnement, dépassement par la gauche, respect des priorités : les mouvements sont propres, sans hésitation. On s’en convaincra en visionnant cette vidéo :
Les plus sceptiques devront avouer combien ils ont serré les fesses lors de leur première expérience de traversée de la Place de l’Etoile. Mais la vérité est là : ce que nous ne saurions pas faire, la machine le fait sans la moindre hésitation.
- C’est justement sur ce point que les plus philosophes d’entre nous voudront s’arrêter : « Cette voiture est une machine : elle est donc incapable d’hésiter, puisque l’hésitation ne fait pas partie de son programme. Pourtant c’est bien ce moment « suspendu » de l’hésitation qui est le moment de la responsabilité. »
Pour s’en persuader on donne parfois l’exemple du conducteur de bus qui se trouve mis en présence de piétons engagés sur la chaussée devant lui, qui ne peut les éviter qu’en jetant son bus sur le trottoir où il va écraser un passant qui attend le feu rouge pour traverser. Que doit-il faire ? Se déporter pour éviter de faire de nombreuses victimes, et du coup « choisir » de tuer un innocent qui sans cela aurait eu la vie sauve ? Ou bien suivre les règles du code et continuer tout droit, car les piétons n’ont rien à faire sur la chaussée au moment où c’est aux bus de passer ? Selon quelle valeur choisir ?
C’est sur ce dilemme, connu sous le nom de « dilemme du tramway » qui est décrit ici, que se base le débat : toute la vie morale suppose ce moment d’hésitation – et le dilemme cornélien du Cid en fait l’illustration. On relèvera aussi que ce décalage entre la sollicitation et la réponse est selon Bergson le signe de la conscience.
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