mardi 31 mai 2022

70 ans sur le trône – Chronique du 1er juin

Bonjour-bonjour

 

Rappelez-vous : c’était il y a dix ans :

 

60 ans- et bientôt 70 - sur le trône

… Oui, il y a dix ans, c’était le jubilé de diamant de la reine Elizabeth II

Aujourd’hui, dix ans plus tard, le diamant s’est mué en platine et Elizabeth n’a plus que 4 années à tenir pour avoir un règne comparable à celui de Louis XIV, qui resta en effet 74 années sur le trône de France. 

Pouvoir être comparé au Roi soleil, même s’il ne s’agit que de la durée du règne, voilà qui en dit long sur le prestige de sa personne.

Pourtant ça ne suffira pas pour soutenir la comparaison. Regardez à nouveau la photo ci-dessus. Que voyez-vous ? La reine d’Angleterre, culotte baissée sur des cabinets. What else ?

- Rien, pas l’ombre d’un courtisan venu admirer la situation. Or savez-vous ce qui se passait quand Louis XIV montait sur sa chaise percée ? Une foule était là – rien que des privilégiés élus pour assister au lever du Roi. Ces déchets qui seraient par ailleurs dégoûtants sont admirables dès lors qu’ils viennent du corps du souverain.

Le pouvoir est un alchimiste qui certes change le plomb en or, mais qui en plus fait du moment de l’exonération une apothéose.

Elisabeth en est-elle là ? Nous en doutons.

lundi 30 mai 2022

Êtes-vous Stone (et Charden) ? – Chronique du 31 mai

Bonjour-bonjour

 

J’ai écouté ce matin les news de la variété et du showbiz : je me disais que c’était le moyen radical pour écarter la noirceur des infos quotidiennes – ce matin, en vrac : journaliste tué en Ukraine, augmentation des prix du 1er juin, émeutes au Stade de France, brutalités policières, etc.

Et je tombe sur la nouvelle suivante : on réédite les enregistrements de Stone et Charden. Bien vu, me dis-je : l’optimisme de la France de Pompidou-Giscard incarné par ce couple, c’est ça qu’il nous faut. Et savez-vous ce que l’on donne comme extrait de leurs chansons ? Le seul bébé qui ne pleure pas, c’est celui qu’on est en train de faire. (1) 

 


Bingo ! Ça, c’est de l’optimisme ! S’il y a un moment de bonheur dans la vie, c’est bien celui de l’accouplement quand on oublie tout autour de soi pour ne plus être que jouissance.

 

Oui… Mais, allez savoir pourquoi, juste après le refrain : /Le seul bébé qui ne pleure pas/ C’est celui qu’on est en train de faire/ me viennent à l’esprit ces mots qui le complètent : /À condition d’oublier/ Les larmes de sa future mère/

 

Pas cool… C’est qu’aujourd’hui on se soucie de la femme aussi : aura-t-elle au moins sa part du plaisir de la procréation, avant d’avoir les déplaisirs post-partum ? Je sais : on me reproche régulièrement mes généralisations : qu’une femme soit abusée et qu’elle procréée dans la souffrance ou l’indifférence, ça ne veut pas dire que ce soit ça qui donne son sens à tout cet épisode. Je sais – Oui mais : de quoi notre époque se soucie-t-elle ? Des couples qui prennent leur pied en copulant ou de ceux qui n’existent que dans la violence ?

En tout cas une chose est certaine : quand Stone et Charden chantaient ce refrain – en 1971 – on ne se souciait pas des femmes violées, ni des épouses soumises, mais seulement de savoir s’il y avait dans l’air des parfums de lilas et du chèvrefeuille sur la barrière.

La voilà la recette de l’optimisme !

---------------------------------

(1) A voir iciParoles ici

dimanche 29 mai 2022

Malentendu – Chronique du 30 mai

Bonjour-bonjour

 

On sait combien la communication, principalement quand elle est écrite, prête à confusion. Les mêmes mots, écrits par l’un, lus par l’autre, engendrent parfois des significations différentes. Non pas des incompréhensions, comme lorsque le sens échappe radicalement ; mais des fausses compréhensions, quand on ne soupçonne même pas qu’il puisse y avoir erreur. C’est alors que nait le malentendu, ressort comique de bien des pièces de théâtre de boulevard.

Tout ceci est bien banal et je n’en parlerais pas sans cet exemple qui m’a sauté aux yeux :

 

Vu ici

 

« Sans issue, sauf celle du cimetière » : étrange n’est-ce pas ? D’autant qu’en bon français « issue » signifie « sortie », c’est-à-dire quelque chose derrière laquelle il y autre chose. Si la mort est anéantissement, le cimetière ne peut être une issue, car derrière le néant, il n'y a rien d'autre : en s’éteignant dans la mort, on s’anéantit – et le néant n’est rien d’autre que cet anéantissement. En supposant malgré tout qu'elle soit une issue on évoque ironiquement une porte qui ouvrirait sur le vide.   En revanche si la mort est un passage vers un autre monde – quel que soit ce monde – alors oui, l'indication du panneau « sans issue sauf celle du cimetière » est valide.


Le malentendu est donc non pas une ratée de la communication mais son enrichissent. Quand deux sens persistent en se superposant, la discussion est possible voire même nécessaire. C’est elle qui met en route la pensée, laquelle est, comme dit Platon, un dialogue de l’âme avec elle-même.

samedi 28 mai 2022

C’est ça le cinéma ! – Chronique du 29 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

Toutes les cérémonies d’auto-congratulation, qu’il s’agisse de la chanson, du théâtre ou du cinéma m’ennuient - ces gens sont contents de faire ce qu’ils font : on est contents pour eux, mais on ne voit pas pourquoi il faudrait assister 3 heures durant à leur auto-satisfaction. Mais parfois il arrive qu’ils nous intéressent un peu plus en nous montrant en quoi consiste leur métier et en quoi ils sont différents de nous.


C’est ce qui s’est passé hier à Cannes lors de la cérémonie du Palmarès.  Lisons cet article :  « Alors qu’elle s’apprêtait à remettre le prix du 75e anniversaire aux Frères Dardenne pour Tori et Lokita, l’actrice a demandé une faveur au président du jury. « Je me sens un peu seule là. Vincent, tu ne veux pas venir m’embrasser ? »

Le quel n'a pas hésité longtemps à obtempérer :

 


« C’est ça le cinéma », a ajouté Carole Bouquet, avant de poursuivre son discours. (Article cité)

Nous, on avait cru que c’était un baiser profond – entendez un de ceux qui vous font oublier où vous êtes, au point qu’il faut quelques instants pour retrouver dans quel espace on se trouve et avec qui. Eh bien non : on embrasse Vincent Lindon en claquant des doigts et puis on reprend le taf comme si de rien n’était.

 

- Alors c’est vrai, l’heureux récipiendaire du baiser a quand même déclaré : “C’est un président en nage qui va donc annoncer le prix...”, avant d’être interrompu par Carole Bouquet : “Moi je suis enchantée.” Mais tout cela reste quand même bien édifiant : ce n’est pas parce que c’est du cinéma que ça ne met pas en jeu le corps. Simplement on fait comme si ça n’existait pas.

Ce baiser à supposer qu’il ait eu lieu sur un plateau de cinéma, le réalisateur aurait pu dire : « Allez on le refait. Un peu plus d’entrain, les enfants » Et puis au lieu du baiser on aurait pu avoir une gifle ; ou un verre d’eau jeté à la figure.

Bref : malgré tout ce qu’on peut imaginer, le cinéma c’est avec son corps – pour ne pas dire : avec ses tripes – qu’on en fait. Alors on peut certes mimer la tristesse ou la joie ; mais quand il faut embrasser, pleurer, courir, ou même tout simplement exister : c’est avec son corps qu’on le fait ; et le corps on n’en a pas deux – un pour la vie réelle et un pour le cinéma. Vincent Lindon n’a pas deux bouches pour embrasser. Et c’est avec la même qu’il embrasse sa chérie et qu’il embrasse Carole Bouquet.

Raison pour laquelle, même au cinéma, quand on embrasse Carole Bouquet, on est en nage.

vendredi 27 mai 2022

Secundinus l’emm*** – Chronique du 28 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

 

Gravée sur une des pierres du site archéologique de Vindolanda (Royaume-Uni), une inscription vieille de 1700 ans a retenu les spécialistes de l'épigraphie romaine. Aussi inattendu qu'amusant, le message, assorti d’une représentation phallique,  mentionne : « Secvndinvs Cacor » qui, traduit en français, donne : « Secundinus, l'emmerdeur », à droite du dessin d’un pénis.

 

 


Vu ici

Un simple graffiti… Est-ce que ça vaut la peine d’en parler ? Certes c’est un fait minuscule, mais venu du fond des siècles (1700 ans) il nous ouvre une petite lucarne sur la vie quotidienne des romains – ou peut-être des légionnaires romains, qui du coup nous paraissent plus authentiques que chez Astérix.

- D’abord, ce graffiti a été gravé dans la pierre par un bon artisan du ciseau. Alors qu’on l’aurait « bombé » à la peinture en 5 secondes il a fallu sans doute plusieurs heures au soldat romain pour faire ça : on suppose une rancœur solide pour s’imposer ce travail. Secundus était donc un véritable emm*** !

- Ensuite, le pénis gravé, profondément avec des détails qui le rendent reconnaissable à tous les coups, ne parait pas être là par hasard. Et pourtant quel rapport entre Secundinus et le phallus ?

J’hésite à vous faire part de mon hypothèse. Pourtant il le faut bien si l’on veut alimenter la réflexion. Voilà la traduction que j’imagine : « Secundinus l’emmerdeur, je t’encule »

 

- Aie ! Ne me tapez pas ! Pas sur la tête ! 

D’ailleurs ce n’est pas moi qui dit ça : c’est le légionnaire romain qui surveillait le mur d’Hadrien il y a 17 siècles. 

jeudi 26 mai 2022

Capitaine courageux – Chronique du 27 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

Rappelez-vous : c’était il y a un an ou un peu plus ; le samedi après-midi sur le coup de 18 heures, au lieu de l’apéro-terrasse avec les amis, c’était l’heure du canap’-télé devant le point presse d’Olivier Véran. Et de sortir les graphiques, et de disserter sur l’évolution probable de la pandémie : oui, monsieur Véran était devenu « monsieur covid ». Serviteur déterminé et fidèle de la santé publique, il faisait face avec courage quand il devait affronter l’impopularité du reconfinement ou les furies des anti-vax. Nous, les séniors, on l’aimait bien ce monsieur qui n’avait pas beaucoup de charisme (de ce côté-là on était déjà bien servi avec monsieur Raoult), mais qui était toujours là, fiable et précis.

Et voilà qu’on apprend qu’il n’a retrouvé une place dans le nouveau gouvernement qu’après avoir bataillé et accepté d’être rétrogradé dans la hiérarchie.

 - « Olivier Véran, débarqué de la Santé, s’est battu pour obtenir un ministère » disent les conseillers de l’Elysée. « Certes, il n’a pas démérité. Ce n’est pas un échec. Mais il est “contaminé”. » (Lu ici)

Traduction : autre fois il était de coutume de mettre à mort les messagers qui portaient de mauvaises nouvelles : ils étaient contaminés par le malheur. Aujourd’hui on craint que le public par un réflexe « pavlovien » n’assimile un personnage aux fonctions qu’il avait anciennement occupées, un peu comme le ministre de l’Intérieur qui reste un « Superflic » partout où il passe.

Ce n’est pas tout : certains colporteurs d’informations « confidentielles » prétendent que ce n’est pas du tout cette explication qu’il faut retenir, mais plutôt que c’est au contraire sa popularité en aurait fait un rival à écarter.

Peut-être… Mais pour nous, petits citoyens pour qui la conquête du pouvoir est une chimère sans consistance, il reste que monsieur Véran a incarné le capitaine courageux qui affronte l’adversité sans défaillir. Quelqu’un qui fait penser un peu à Georges Pompidou, qui a fait face aux émeutes parisienne et a gouverné la France pendant que le Général était aux abonnés absents – raison pour laquelle il fut élu Président un an plus tard. 

On n’en espérait pas tant pour Olivier Véran ; mais avouez que la comparaison n’est pas sans fondement.

mercredi 25 mai 2022

Peine de mort préventive – Chronique du 26 mai

Bonjour-bonjour

 

Lu ce matin ceci : « La Biélorussie légalise la peine de mort pour « tentative d’acte de terrorisme » (1) 

En Biélorussie la peine de mort peut donc être infligée à des personnes pour une simple intention, ce qui fera frémir les jeunes époux qui découvrent en eux des velléités homicides à l’encontre de leur belle-mère. – Et si nous étions jugés non pas sur nos actes, mais sur nos pensées, ou plus précisément sur celles qui ont un but criminel ? On dira que le crime puni de mort en Biélorussie suppose des préparatifs, une tentative représentant un début d’exécution ; mais en réalité, rien de tangible hormis l’évidence de l’intention. En poussant à l’extrême on en arriverait donc à punir les intentions délictueuses, ces désirs secrets où s’accomplissent des rêves inavouables. Ainsi des fantasmes sadiques ; ainsi des pulsions éveillées par une forme ou une odeur de femme.

La Biélorussie a ouvert une voie dangereuse parce qu’elle mène au contrôle des intentions, ce qui nous ramène à Orwell et à son Big-Brother qui veut imposer à tous ses sujets de l’aimer. On se rappelle que c’est même là l’ultime fin de son livre, quand le rebelle vaincu sent monter en lui l’amour du tyran.

Mais, tous comptes, faits la Biélorussie n’a pas innové tant que cela : la propagande, les lavages de cerveau, tout cela montre que gouverner les cœurs est le but ultime des tyrans.

N’est-ce pas là le fantasme de la puissance absolue ?

-----------------------------

(1) Selon l’agence russe Interfax, le texte, qui a été publié mercredi, stipule qu’aucune « préparation ou tentative » de crime n’est passible de peine de mort à l’exception de ceux qualifiés de « terroristes ». (Lire ici)

D’ailleurs le fait n’est pas si étrange, puisque la police de la Drôme vient d’interpeler un homme soupçonné de préparer un acte terroriste (lire ici)

mardi 24 mai 2022

Aux États-Unis on défend ses opinions au fusil d’assaut – Chronique du 25 mai

Bonjour-bonjour

 

21 morts dont 19 enfants (chiffre publié ce matin à 6 heures) lors d’une fusillade dans une école du Texas (vu ici)  : difficile de lire cet effroyable bilan sans se demander quelle est la folie qui s’empare des Américains pour défendre toujours le port d’armes – et donc leur vente libre, y compris s’agissant de fusils d’assauts. Quel danger court donc la Constitution américaine pour la défense de la quelle la détention d’armes à feu est autorisée ?

 

… Et bien sûr on pense aux cow-boys des westerns traditionnels pour lesquels le port d’un colt était aussi nécessaire qu’un pantalon ou un Stetson.

 

Le cow-boy est plus un porteur de colt que le gardien d’un troupeau de vaches, image bien moins romantique que celle de l’aventurier. Mais au fait de quelle aventure s’agit-il ? La défense des pionniers contre les hordes d’Indiens ? Sans doute, mais ce genre de western n’est plus forcément celui qui domine dans les mémoires. Par contre l'image de la lutte des shérifs contre les bandits qui cherchent à prendre le contrôle des villes naissantes ou bien celle des redresseurs de torts qui rétablissent manu militari la justice est sans doute celle qui règne à présent. 

Du coup on ne pense plus au second amendement ni à la menace sur la Constitution : la défense les faibles contre les agresseurs est une mission que revendiquent les porteurs d’armes aux Etats-Unis.

Pourtant défendre les citoyens pacifiques contre les agresseurs c’est à la police et à personne d’autre de faire ce travail. Mais quand la police n’a pas le temps d’intervenir, il est bon que le citoyen s’auto-défende – allons plus loin : la police ne devrait intervenir que lorsque les individus ne peuvent le faire eux-mêmes – c’est le principe de subsidiarité (bien connu en Europe) à l’américaine.

Why not ? Sauf que le plus souvent (et peut-être ce matin encore), c’est pour affirmer la suprématie de la race blanche (caucasienne) qu’on tire dans le tas (des afro ou des hispano-américains).

lundi 23 mai 2022

Êtes-vous tératophile ? – Chronique du 24 mai

Bonjour-bonjour

 

Hier, je me suis refusé à aborder l’évènement médiatique touchant Damien Abad et l’accusation de viols perpétrés sur deux femmes. Ce sujet pourtant brûlant me paraissait trop répugnant pour qu’on puisse en parler avec la distance qu’impose la réflexion.

Et pourtant, pince à linge sur le nez et gants de caoutchouc pour fouiller ces poubelles, les journalistes des chaines 24/24 en rajoutaient, allant même jusqu’à s’interroger sur les dangers que le fait de maintenir monsieur Abad au ministère faisait courir à ses collaboratrices.

 

Pourquoi refuser de traiter ce sujet ? En quoi serait-il plus odieux que les scandales d’abus sexuels régulièrement dénoncés à propos d’hommes de pouvoir ? 

- Parce qu’avec Damien Abad, il ne suffit pas de surmonter tabou de la sexualité pour évoquer le viol : Quand ? Comment ? Dans quelle circonstances ? – Pire : dans quelle position ? Où (dans le lit ? Sous la douche ?) – Par où ? (Bucal ? Vaginal ? Sodomie ?)…

- Tout cela est bien certes obscène, mais dans le cas de monsieur Abad il faut aussi imaginer comment il peut assouvir ses pulsions sexuelles malgré son handicap physique

 

 

Et ça, c’est ce qui nous parait encore plus répugnant que tout le reste : la sexualité des handicapés physique est encore plus tabou que la sexualité « ordinaire ». Ce sur quoi le ministre n’a pas hésité à appuyer : "Toutes les relations sexuelles que j'ai pu avoir dans ma vie ont toujours été mutuellement consenties", ajoutant que, du fait de son handicap qui entrave sa mobilité, les faits qui lui sont imputés étaient "matériellement impossibles".

Pour comprendre ce qui se passe dans notre réaction de dégoût, il nous faut alors pénétrer au plus intime de l’intime, nous représenter le moment où l’accouplement se réalise et concevoir s’il peut se faire sans l’assistance sexuelle du partenaire. Imaginer non seulement les organes qui s’interpénètrent mais encore l’enlacement des corps qui les portent. Corps dont l’un est tordu et difforme, corps dont on détournerait le regard si on le croisait dans la rue et qu’il faut à présent imaginer se collant au corps de l’autre, s’insinuant en lui, bras sans mains s’agrippant, jambes difformes l’enserrant maladroitement, sexe errant, pénétrant comme ça peut.


... Et là, chers amis lecteurs, si vous n’avez pas déjà abandonné votre lecture, le malaise qui vous prend vous donne l’explication du dégoût provoqué par les détails imaginés pour ce cas : il stimule en effet une perversion profondément refoulée qui s’appelle la tératophilie

« La tératophilie fait référence à l'attirance sexuelle envers les monstres ou les personnes déformées. » Cette définition est donnée (ici) par Wikipédia en anglais, la version française n’ayant pas été enregistrée.

Heureusement le cas Abad est là pour nous faire réparer cet oubli. Mais du coup il tape sur nos refoulements, là où ça fait mal.

dimanche 22 mai 2022

L’homme de Menton était une femme – Chronique du 23 mai

Bonjour-bonjour

 

A la suite du changement d'attribution sexuelle du corps de la sépulture gravetienne de la grotte du Cavillon (cf. ici) on peut admettre que le rôle des femmes de la préhistoire est grandement différent de ce que l’on avait imaginé.

Sophie Janneau, productrice d’un documentaire sur cette question, déclare : « Les femmes préhistoriques chassaient aussi. Elles pouvaient également avoir des rôles importants et être respectées au sein des groupes d’individus. On peut évaluer ce degré d’importance par rapport à la richesse de leurs sépultures. La dame de Vix est un parfait exemple d’une femme avec du pouvoir : il a été possible d’établir qu’elle appartenait à une élite du fait de la préciosité des objets retrouvés à côté de son corps. On est bien loin des représentations stéréotypées voulant que « l’homme préhistorique tirait sa femme par les cheveu. » (lire ici)

 

- Récapitulons : à gauche la préhistoire à papa ; à droite celle qu’on imagine aujourd’hui.

 

 

La leçon d’une telle évolution de nos représentations ? C’est que là où l’information manque (et on se doute que s’agissant de la préhistoire elle manque presque partout) notre science n’est que la projection de notre présent sur le passé. Que les femmes chassent et soient honorées comme chef de clan, tout cela signifie que les rôles attribués jusqu’ici uniquement aux hommes sont à présent partagés avec les femmes. 

Un peu comme aujourd’hui lorsqu’une femme devient PDG d’une entreprise du CAQ ou première ministre.

La question intéressante est : comment verrons-nous les femmes de la préhistoire dans 50 ans ?

samedi 21 mai 2022

Prière de prendre l’ascenseur– Chronique du 22 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

Le futur premier ministre d’Australie dont le parti vient de remporter les élections se distingue par la modestie de ses origines : son père étant parti à sa naissance, il fut élevé par sa mère dans des contions économiquement très précaires. « Que quelqu'un avec mes origines puisse se tenir devant vous aujourd'hui, en espérant être élu Premier ministre de ce paysça en dit long sur ce pays » avait-il déclaré durant la campagne.

Du coup on se rappelle les propos de monsieur Ndiaye, nouveau ministre de l’éducation nationale : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine » : faudrait-il donc être passé par l’ascenseur social pour devenir ministre ?

Ne poussons pas trop loin la comparaison puisque notre nouveau ministre n’a pas eu une enfance nécessiteuse – et tant mieux pour lui – mais qu’il a simplement usé des filières d’excellence de l’éducation nationale ouvertes à tous sous condition de réussite. Toutefois on voit bien qu’il n’est pas né « avec une cuillère d’argent dans la bouche » comme disent nos amis anglais, et qu’il partage avec le futur premier australien la particularité d’avoir dû gravir les échelons sociaux sans bénéficier de l’assistance familiale. 

Ces deux nouveaux responsables font de leur réussite un test de l’excellence de l’organisation sociale : ils sont la preuve que dans leurs pays respectifs la réussite est liée à l’excellent personnelle et non au rang occupé par la famille.

Cette cette "mise en blason" a été également l’objet de la première déclaration d’Elisabeth Borne lors de son intronisation comme Première Ministère : « Que toutes les petites filles me regardent pour savoir qu’il faut poursuivre leur rêve parce qu’ils sont réalisables. » 

- Quand ze serai grande, ze serai première ministre !

vendredi 20 mai 2022

Ne rien changer pour tout changer – Chronique du 21 mai

Bonjour-bonjour

 

Après la nomination du chef du gouvernement, voici qu’hier nous avons eu celle des nouveaux ministres. Occasion de voir que les nouveautés radicales promises en cours de campagne électorale aboutissaient bien plus sagement à un gouvernement qui était dans le droit fil du sillon creusé déjà depuis cinq ans.  « Alors qu’il a promis une « méthode nouvelle », le chef de l’Etat a nommé une équipe loin de la « disruption » de son précédent quinquennat » précise cet article du Monde (1). Un peu plus tôt le Président nous avait également promis un quinquennat de dépassement (2). 


Disruption/dépassement/nouvelle méthode : Nous voici avec trois possibilités : la quelle choisir ? Et comment comprendre l’évolution de l’une à l’autre ? 

- Nous sommes en apparence en présence de l’alternative banale continuité/rupture, et on pourrait en effet considérer que le dépassement est du côté de la rupture - avec la disruption ; alors que le simple changement de méthode constituerait un « replâtrage » qui ne change rien au fonds. Toutefois à bien y regarder les choses ne sont pas si simples.

            1° La disruption est une notion issue de la physique et reprise par le marketing. « Le disruptif se dit de la décharge électrique qui éclate avec étincelle et, au sens figuré, de ce qui tend à une rupture. En marketing, être disruptif, c'est être pionnier dans son domaine, devenir incontournable rompre avec d'anciens schémas, d'arriver là où personne ne l'attend, tout en créant un phénomène. » Cette définition (donnée ici) montre qu’il ne faut pas ses contenter de changer, ni d'être seulement brillant, mais qu’il faut en plus être créatif.

Reste que pour l’essentiel il y a rupture : ce qui était avant ne sera plus après, même si on a de surcroît l’exigence d’y gagner quelque chose.

            2° Il en va tout autrement avec le dépassement. Comme nous avons un Président-philosophe nous devinons qu’il ne parle pas du « dépassement » d’une voiture par une autre, mais bien du « dépassement hégélien » (aufhebung). Ce concept qu’on renonce généralement de traduire en français faute d’avoir un mot adéquat, contient trois idées. 

a) celle d’évolution qui marque un progrès ;

b) celle de rupture, voire même de révolution au sens où il s’agirait du surgissement d’une radicale nouveauté et non du simple déploiement de ce qui est déjà contenu dans le stade antérieur. 

c) Mais aussi celle de conservation puisque – par exemple chez Marx – le prolétariat ne cesse pas d’exister après la révolution, mais qu’il change de nature en cessant d’être une classe opprimée. 

            3° Entre la disruption qui détruit le passé au profit de l’innovation, et le dépassement qui rompt avec le passé mais qui voit en lui la condition sur laquelle s’appuyer pour faire « bouger les choses », il y a la continuité incarnée par le simple « changement de méthode »

o-o-o

Ne rien changer pour tout changer : ça suppose que la disruption et le dépassement ont eu lieu avant le présent quinquennat. Et donc, comme l'affirme le Président Macron dans son discours du 2 avril (cf. infra note 2), le dépassement et la disruption signifieraient simplement qu’on a piqué des ministres à droite et à gauche. 

Quant au contenu politique, circulez, y rien à voir.

---------------------------------

(1) Qui ajoute « Sauf sur un portefeuille important : l’éducation nationale ».

(2) Le 2 avril le candidat-président avait vanté le dépassement politique, faisant valoir qu’« aucun /de ses deux premiers ministres/ n’était à [ses] côtés il y a cinq ans », comme « beaucoup de ministres » l’ayant rejoint après sa victoire. Mais nous l’avons fait. Nous avons agi, dépassé » Lire ici.

jeudi 19 mai 2022

Ma femme est black – Chronique du 20 mai

Bonjour-bonjour

 

« Candidat de la 3e circonscription du Rhône, Gérard Vollory participait à un débat avec ses opposantes LR, Renaissance et Nupes.

Alors que le débat abordait la question de l’extrémisme politique, visant implicitement Gérard Vollory, le candidat du RN, celui-ci s'est défendu d'être "extrême", brandissant sur le plateau une photo de sa femme afin de montrer qu'elle est noire. Le geste du candidat semble vouloir justifier le fait de ne pas être un extrême. » (Lu et vu (photo ci-dessous) ici)

 


Gérard Vollory 

A l’heure où l’album de famille se trimbale plutôt dans les smartphones, certains s’étonneront que ce monsieur ait une photo-papier de sa femme dans sa poche : durant un débat politique ça fait un peu suspecte, non ? Quelque chose comme « J’attends juste le moment où on me traite de raciste et hop ! je défouraille mon épouse-black ! »

 

- Oui, peut-être. Mais c’est un peu court comme débat ne trouvez-vous pas ? Peut-être faudrait-il plutôt s’interroger sur le fait que, pour montrer qu’on n’est pas raciste, il faut avoir des noirs dans sa famille ? Le fait d’avoir un couple métissé empêche-t-il qu’on vote des lois hostiles aux minorités de couleur ? Avant-guerre certains antisémites avaient parmi leur amis « leurs bons juifs » dont ils citaient les noms pour montrer leur attachement à l’égalité des hommes – heu… de « certains » hommes c'est-à-dire ceux qui parvenaient à transcender leur appartenance à une race honnie. « Monsieur Blum ? C’est mon ami. Et pourtant vous savez, il est juif ! »

Alors, si monsieur Vollory n’a pas voulu faire un « coup politique » peut-être a-t-il simplement montré que l’amour est un moment de folie, qu’il est tombé sous le charme de sa femme nonobstant sa couleur de peau ; mais que ça ne vaut pour aucune autre.

mercredi 18 mai 2022

Le périph’ : une ceinture verte pour Paris – Chronique du 19 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

À Paris la chaleur pousse les habitants à rêver d’air pur, de prairies, de gazon vert et de forêts – Fontainebleau, Brocéliande, l’Amazonie…

 

« Anne Hidalgo a promis, mercredi 18 mai, lors d’une conférence de presse, de végétaliser dix hectares du périphérique à Paris et d’y planter 70 000 arbres en réduisant le nombre de voies de circulation. La maire PS de la capitale veut faire du périphérique un boulevard urbain comme les autres, ainsi que le suggérait une note rédigée pour le think tank progressiste Terra Nova en 2019. » (Lire ici)

Pour qui l’a déjà pratiqué, le périphérique parisien ressemble au dernier cercle de l’enfer selon Dante : ce projet est mirifique. Sauf qu’aussitôt surgit la question : que faire des voitures qui ne pourront pas rouler sur des voies transformées en allées forestières ? (1)

Voyons d’abord à quoi ça pourrait ressembler :

 

 

Capture d’écran art. cité


Le compte est facile à faire : là où en 2022 il y a 4 voies de circulation dans chaque sens, il n’en reste plus que 3 en 2030. Quand on sait que la circulation sur le périphérique est rarement aussi aérée que dans ce dessin des promoteurs, on se doute bien que ou bien ces voitures ont été remplacées par d’autre modes de déplacement (vélo, trottinette, et pourquoi pas taxi-drones), ou bien on va les retrouver dans d’autres autoroutes, plus loin de Paris, des super-périphériques genre A86.

Oui, c’est sûrement ça : les parisiens qui estiment que la province commence de l’autre côté du périph vont peu à peu se le réapproprier, faisant de cette autoroute urbaine une voie verte où on promènera les bébés dans leurs poussettes. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le dégout des parisiens pour la province ne va pas disparaitre : il sera simplement repoussé de quelques kilomètres.

-----------------------------

(1) Mme Pécresse avait organisé une consultation en ligne dans laquelle 90 % des votants s’opposaient à la « suppression » d’une voie sur le périphérique

mardi 17 mai 2022

A quand une première ministre incompétente ? – Chronique du 18 mai

Bonjour-bonjour

 

Jusqu’à maintenant la présence de femmes à un niveau important de responsabilité dans une institution ou dans une entreprise était repérée comme un marqueur de leur rôle dans la société. Plus de femmes dans les conseils d’administrations d’entreprises du CAQ40 et voilà la cause féministe en progrès ; des femmes dans les palmarès des universités, des polytechniciennes en bicorne - voire même des capitaines de gendarmeries dans les fictions télé en tête de l’audimat, et voilà que le féminisme triomphait.

- Alors, une femme à la fois polytechnicienne, préfète galonnée et première ministre, voilà de quoi émouvoir les salles de rédaction. Non ? 

Éh bien non. La nomination d’Elisabeth Borne qui possède toutes ces caractéristiques n’émeut pas vraiment le public, au point que certains chroniqueurs se battent les flancs pour trouver un peu de sensationnel - allant jusqu'à ressortir des séquences de 1991 avec les micros-trottoirs ridicules concernant la présence d’Edith Cresson à la tête du gouvernement. Mais justement : ce qui domine aujourd'hui, c’est l’incompréhension totale devant ces propos naïfs concernant la capacité des femmes à gouverner la France.


Le progrès du féminisme se traduit par l’effacement du sexe comme marqueur de la personne. C’est Roselyne Bachelot qui a le mieux résumé la situation actuelle en déclarant :

« Le fait qu'une femme soit nommée au poste de Premier ministre devrait être un non-événement ». A mon avis c’est là le meilleur marqueur de l'égalité homme-femme : non pas que l’importance des fonctions occupées par des femmes ne soit essentielle ; mais c’est le reflet sur la société de cette présence qui importe ici. Que personne ne se préoccupe du fait qu’Elisabeth borne soit une femme, pas plus d’ailleurs qu'on ne faisait état du fait que Jean Castex ait été un homme (ou alors autant et pas plus que cet homme ait eu l’accent du sud-ouest) voilà ce qui indique le niveau d'égalité des femmes avec les hommes.

Ce progrès est-il arrivé à son terme ? Rappelons la prophétie de Françoise Giroud qui, en 1983 déclarait : « La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. » 

Devrions-nous espérer qu’Elisabeth Borne, dont les journalistes répètent ad nauseam « qu’elle coche toutes les cases », sera en plus la première femme à ce niveau de responsabilité qui soit aussi incompétente que certains de ses prédécesseurs hommes ?

lundi 16 mai 2022

Burkini ou monokini : faites votre choix ! Chronique du 17 mai


  


 

Bonjour-bonjour

 

Alors, c’est fait : après un vote municipal serré, Grenoble autorise le burkini dans les piscines.

- Aussitôt Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, se prépare à saisir le tribunal administratif de Grenoble pour contester cette modification. Quant à lui, le préfet de l'Isère a fait savoir dimanche soir qu'il saisirait le tribunal administratif de Grenoble, sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour bloquer la mesure dès qu’elle serait adoptée. 

- Alors que laïques et féministes se mobilisent pour contester cette mesure, Céline Mennetrier l'adjointe aux Sports désamorce la polémique en déclarant que « le règlement intérieur des piscines désormais remanié prévoit que la longueur des maillots ne sera plus limitée. Il permettra ainsi aux femmes de se baigner seins nus et à tous les baigneurs de porter un maillot les protégeant du soleil ». (Sur tout cela, lire ici)

 

Résumons-nous : le burkini n’est plus du tout spécifique puisqu’il peut être rangé au rayon des maillots qui protègent du soleil. Et dans le même temps, voilà le « monokini » qui devient autorisé au nom du bon plaisir des femmes. Comment est-ce possible ?

Lisons la déclaration d’Éric Piolle : « Il s'agit d'un combat pour qu'on arrête de poser des interdits sur le corps des femmes, mais qui porte aussi sur la santé, permettant à chacun de se protéger du soleil, et sur la laïcité, rien n'interdisant dans la loi le port de vêtements religieux dans l'espace public. »

Il s’agit dans le même mouvement

1° de libérer les femmes des interdits portant sur leur corps tels que l’interdiction de se baigner seins nus. Droit, soit dit en passant, que personne ne réclamait – du moins dans cette circonstance.

2° de préserver la santé des baigneurs (même celle des messieurs) en autorisant dans les piscines les maillots longs qui protègent du soleil. 

3° parmi ces maillots longs se trouvent également les burkinis – Ah bon ? Ils sont donc permis ? Mais qu’importe : ils n’enfreignent pas la loi, puisqu’aucune loi n’interdit le port d’un vêtement « religieux » dans l’espace public. Une carmélite pourrait en effet aller dans le grand bain émouvoir la maréchaussée.

 

- Faire accepter un droit que beaucoup de femmes contestent en le soumettant au même principe qu’un autre que personne (ou presque ?) ne réclame ? C’est malin. Mais encore plus malin c’est de faire oublier l’origine religieuse du burkini, ce qui permet d’évacuer la polémique sur le rôle de la laïcité là-dedans.

dimanche 15 mai 2022

Comme un lundi – Chronique du 16 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

- Alors, ça va les amis ?

- Ouais, comme un lundi…

- Je vous sens un peu grognons ce matin, seriez-vous malades par hasard ? 

- …

- Oui, malades, non pas parce que vous auriez choppé un virus ou que vos agapes du week-end auraient laissé des traces dans votre organisme, mais parce que vous vous sentez psychologiquement mal – ou alors mal à l’aise dans votre milieu social du fait du redémarrage de la semaine de travail.

Ça vous parait exagéré de dire qu’on peut être malade pour cela ? Pourtant c’est bien la définition de la santé donnée par l’OMS : « /Santé/ : état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité »

Autrement dit, même si vous êtes en pleine forme physique, prêt à courir un marathon ou a grimper au 12ème étage sans reprendre votre souffle, si vous êtes en colère ou si votre bonne amie vous a quitté, alors vous n’êtes pas en bonne santé.

- Oui, justement cette petite s*** m’a plaqué samedi soir pour aller coucher je ne sais où.

Alors je peux demander une prise en charge par la Sécu ? Comme une subvention pour aller à Ibiza histoire de renouveler mon couple ? Ou au moins une tournée des bars de Saint Germain pour rencontrer des fêtards en mal de « soirée vieux-garçons » ? 

- Ah, les amis ! La santé est un état d’équilibre, non de paroxysme. C’est dans la durée que la santé existe, non dans l’excès d’un soir. Quand vous aurez fait la fête le week-end votre état mental sera peut-être au maximum de sa joie… le dimanche soir. Mais voyez ce que ça devient le lundi matin.

- Bon, alors j’ai compris : un joint le matin avant de partir au travail, et voilà l’équilibre rétabli. C’est ça que la sécu doit me payer.

- Sauf que la sécu ne va pas financer la prise de substances nocives pour votre organisme histoire de rétablir votre santé mentale. 

- Ouais, comme si ça la gênait de prendre en charge plein de médocs qui ruinent notre foie été nos reins – c’est vrai qu’en même temps ça rempli les caisses des Big pharma.

samedi 14 mai 2022

Meurtre à la madeleine – Chronique du 15 mai 2022

Bonjour-bonjour

 

L’info du jour : à Tours, l'ancien pompier accusé d'avoir étouffé une retraitée avec une madeleine a été acquitté.

Les faits : Yvette B, 92 ans et résidente d'une unité Alzheimer d'un Ehpad tourangeau, avait été retrouvée morte le 13 mai 2019 dans son lit, des morceaux de madeleine dans la bouche. L'accusé lui avait rendu visite quelques minutes avant, apportant un paquet de pâtisseries industrielles d'une célèbre marque. Il avait verrouillé la porte de la chambre, un comportement qui avait suscité des interrogations chez le personnel soignant présent ce lundi-là en fin d'après-midi.

L’état de santé de la vieille dame ne lui permettait pas de se servir seule. Elle ne mangeait que des aliments coupés en très petits morceaux. Lors de ses interrogatoires, l'accusé a cependant assuré ne pas avoir porté de madeleine à la bouche de la victime qui était, selon lui, encore en vie au moment de son départ de l'Ehpad.

Le mobile : l'ancien pompier détenait, une maison de la victime, en viager, depuis 1995. Une forme d'achat qui ne lui permettait pas de revendre la demeure pour se lancer dans un projet immobilier à l'approche de la retraite. Au moment des faits, le sexagénaire avait pris contact avec des agences immobilières dans le but de vendre cette maison et d'acheter un terrain à Bléré (Indre-et-Loire).

Le procès : Les jurés n'ont pas suivi les réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé 20 ans de réclusion pour cet ancien pompier de Paris, au motif que "L'instruction ne définit pas les conditions ou le mode opératoire selon lequel il aurait étouffé cette dame avec une madeleine" (Tout ça lu ici)

o-o-o

Meurtre à la madeleine : Les téléfilms dont nous sommes abreuvés brillent souvent par l’originalité du modus operandi. Pas plus tard qu’hier je voyais un téléfilm où le meurtre était commis grâce à un pace maker dont le criminel prenait le contrôle par un logiciel espion. Le petit appareil explosait dans la poitrine de la victime entrainant son décès en apparence accidentel. 

En face de la sophistication de ce crime, on est étonné de la naïveté du moyen utilisé pour commettre ce meurtre ; n’empêche que le pompier a fait 3 ans de prison préventive sur la base de cette accusation avant d’être acquitté. 

vendredi 13 mai 2022

Cachez de nombril que je ne saurais voir – Chronique du 14 mai

Bonjour-bonjour

 

Dans les Hauts-de-France, une lycéenne obligée de se changer avant le bac pour cause de « tenue indécente ». Selon cet article de Libération elle portait un mini-short, des collants résille troués, un crop-top  et une veste en jean.

On notera que, même si dans le cas de la jeune lycéenne d’aujourd’hui on incrimine également le style général de ses vêtements (bas résille troués, mini-short), son crop-top reste l'élément principal de la discorde

Qu’est-ce exactement qu’un crop-top ?

 

 

Ce vêtement passe aujourd'hui pour être d’une très grande banalité dans nos pays non soumis à la loi islamique. Pour l’essentiel, le crop-top laisse apparaitre le nombril des jeunes filles, et c’est lui qui a déstabilisé le proviseur du lycée de Saint-Omer. 

Étant donné que le nombril n’intervient pas (sauf fétichisme particulier) dans la sexualité, on peut s'interroger sur la raison pour la quelle le montrer serait mal.

- Montrer son nombril, c’est montrer une partie de son corps qui est intime et unique, car personne n’a le même nombril (1). Toutefois comme nous avons aussi chacun un nez différent sans que ça nous trouble particulièrement, on est bien obligés de passer par une symbolique plus subtile pour comprendre l’interdiction de son exhibition.



On peut soit regarder son nombril, soit le montrer.

            1° Considéré comme le centre du corps, faire attention à son nombril serait se concentrer sur soi au point d’en oublier les autres. 



 2° On peut aussi le montrer (cas du crop-top) : si notre nombril symbolise notre singularité et notre toute première enfance, le montrer aux autres c’est nous mettre à nu et créer avec eux une proximité extrêmement troublante

 

--> Reste que le crop-top répond exactement à la définition donnée par Roland Barthes du vêtement érotique.

« L'endroit le plus érotique d'un corps n'est-il pas là où le vêtement bâille ?... Celui de la peau qui scintille entre deux pièces ( le pantalon et le tricot), entre deux bords ( la chemise entrouverte, le gant et la manche) ; c'est ce scintillement même qui séduit, ou encore : la mise en scène d'une apparition-disparition. » Roland Barthes – Le plaisir du texte

On ferait donc fausse route en impliquant le nombril dans le scandale du crop-top. Peu importe ce qui apparait, la question est de savoir comment ça apparait. Le crop-top a été justement inventé pour  mettre-en-scène de ce « scintillement » de la peau. 

Bref : le proviseur du lycée de Saint-Omer a sûrement lu Barthes. 

-----------------------------

(1) Le fait est confirmé selon ce site des ostéopathes.