vendredi 31 août 2018

CRISE MIGRATOIRE AU VENEZUELA

Plus de 1,6 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015 fuyant la pauvreté, l’hyperinflation, les pénuries
« … on en revient à la même question que pose la crise migratoire en Europe. La migration d’1,6 million de personnes en trois ans suffit-elle à déstabiliser une région qui compte 400 millions d’habitants si on ne prend en compte que l’Amérique du Sud ? On rentre là dans un débat d’opinions » déclare Christophe Ventura, chercheur à l’Iris (ici)

Si les images terribles de ces hommes et de ces femmes qui partent le long des routes, un balluchon sur la tête et les enfants accrochés aux jupes nous impressionnent, c’est qu’elles nous montrent peut-être ce dont nous avions depuis très longtemps inconsciemment peur : soit le souvenir du récit de notre « exode » de 1940, soit, plus fantasmé, celui de l’invasion de personnes qui, n’ayant plus rien viennent pour nous prendre tout. Nous sommes saisis par la terreur qui nous étreint lorsque nous visionnons « La nuit des morts vivants » avec tous ces zombis qui tendent leurs tristes mains décharnées pour arracher tout ce qui passe à leur portée.
Dans ce film glaçant, pas d’images gores, pas de lambeaux de chairs putrides, pas de combats. Seulement des hommes et des femmes comme vous et moi, retranchés dans leur maison et assiégés par des étranges personnages, venus de nulle part, qui veulent à tout prix entrer chez eux et s’emparer de leurs biens.


 Si nous frissonnons en voyant un tel film, n’est-ce pas qu’avant toute migration, que nous sommes déjà sensibles à ce qui nous paraît être une invasion.
D’ailleurs pour mobiliser leur ardeur révolutionnaire, les soldats de 89 n’avançaient-ils pas en chantant « Ils viennent jusque dans nos bras / Egorger nos filles nos compagnes »

Lorsque Laurent Wauquiez galvanise ses troupe en leur affirmant que c’est un combat pour sauver le civilisation, il va beaucoup plus loin sans raison : leur chanter la Marseillaise suffisait bien.

jeudi 30 août 2018

LE PAPE ACCUSÉ D'AVOIR COUVERT LES ABUS D'UN CARDINAL AMÉRICAIN

Le pape François, appelé à démissionner, est accusé d'avoir sciemment ignoré durant son pontificat tous les signalements sur les agissements du cardinal américain, présenté comme un prédateur sexuel notoire jetant son dévolu sur des jeunes séminaristes et prêtres.
Notez bien au passage qu'il ne s'agit pas d'enfants mais de jeunes séminaristes, dont on peut supposer qu'ils sont des adultes.
"Les réseaux homosexuels présents dans l'Eglise doivent être éradiqués" car "ils étranglent des victimes innocentes et des vocations sacerdotales", écrit Mgr Vigano, en se faisant l'écho des catholiques ultra-conservateurs qui mettent sur un même plan homosexualité et pédophilie et voient le pape comme un dangereux progressiste. Lu ici.

L’histoire est donc un peu différente de celles qu’on nous raconte ces jours-ci : il ne s’agit pas d’un prêtre pédophile (ou alors pas essentiellement), mais d’un prêtre homosexuel qui a dévergondé de jeune séminaristes. Et pour nous, public laïc, ce n’est pas tout à fait la même, chose, parce que nous ne nous demandons pas ce qu’en dit le droit canon, mais si c’est la même chose de tripoter un gamin de 8 ans ou un homme de 18 ans.
Selon l’auteur de l’article cité, le groupe de pression qui agit au Vatican est ultra-conservateur, utilisant l’indignation contre les prêtres pédophiles en mettant dans la charrette les prêtres homos.
Mettons en délibéré la conclusion et demandons-nous si c’est bien de manipuler ainsi l’indignation du public pour obtenir à bon compte la mise en difficulté d’un homme qui dispose du pouvoir. Ce que je trouve scandaleux, c’est de manipuler des croyants sincères qui n’ont pour éclairer leur jugement que leur innocence et leur naïveté – et qui sont trompés par des individus qui n’ont que mépris pour de tels sentiments.

Bien sûr le procédé est trop répandu pour qu’on l’ignore : le règne des fakenews est là pour nous le rappeler. Ce qu’on cherche ce n’est pas la vérité, mais l’émotion bénéfique… pour celui qui diffuse le mensonge.

mercredi 29 août 2018

ORANGE VA ARRÊTER PROGRESSIVEMENT LE RÉSEAU DE TÉLÉPHONIE FIXE À PARTIR DU 15 NOVEMBRE 2018

Moi qui vous parle, j’ai vu disparaître la 4cv Renault, le Solex, le disque « vinyle »…
Et voilà que l’invraisemblable se produit : disparition du téléphone fixe !



Oh, bien sûr on ne va pas jeter notre bigophone à  la poubelle : il servira toujours, alimenté par l’ADSL, qui chemine selon suivant ces fameux fils de cuivre qui depuis plus d’un siècle relient les gens qui veulent se parler sans être à portée de voix. Mais le mal est fait : il n’y a qu’à voir comment ceux qui n’ont pas la fibre exigent que les pouvoir publics leur fournissent l’ultra-haut-débit. Bientôt ces fameux fils de cuivre seront aussi archaïques que les chaudrons à confiture dans la cuisine de nos arrières grand-mères…
Occasion donc de revenir sur le bouleversement que fut le téléphone lors de son invention. Certes ça ne fut pas aussi radical que le chemin de fer – il n’est que de suivre dans les journaux personnels des écrivain : George Sand parle du train mais pas du téléphone ; seul Edmond de Goncourt signale dans son journal (en date ??? je ne sais plus exactement, dans les années 1880 sans doute) qu’un cas de démission par téléphone lui a été signalé. Comment peut-on faire cela sans rencontrer l’employeur face à face ? Certes, on a aujourd’hui encore la même problématique avec ces licenciements annoncés par mails, mais quand même le téléphone a révélé de nouvelles possibilités dans la communication humaine.
Vous vous demandez peut-être comment on faisait avant ?
Oui, on pouvait avoir un besoin urgent de contacter quelqu’un. Eh bien on ne le faisait pas, sauf s’il habitait dans la même ville. Car là on faisait appel à des coursiers, de petits jeunes gens qui trainaient dans la rue et à qui on remettait un pli à porter très vite à son destinataire
… Oui, le téléphone a été le premier dans une longue marche sur la voie de la communication. Avant il n’y eut que le télégraphe par signaux optiques (1) ; depuis on n’arrête plus d’innover, preuve la conférence par hologramme initiée par Jean-Luc Mélenchon.
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(1) Nous n’oublions pas aussi la mythologie grecque : Egée qui devait signaler sa victoire sur le Minotaure en hissant la voile blanche lors de son retour à Athènes. Hélas, ça n’a pas très bien marché… (Voir ici)

mardi 28 août 2018

DÉMISSION DE HULOT : "IL A ÉTÉ TRÈS DUR AVEC LUI-MÊME, IL A CONNU DES SUCCÈS RÉELS" ESTIME B. GRIVEAUX SUR LCI

Comment l’exécutif va-t-il s’y prendre pour dégonfler l’orage suscité par le départ de Nicolas Hulot du gouvernement ?
Déjà il faut bien analyser les causes : il s’agit évidemment des échecs de ses entreprises, qu’il convient bien sûr de mettre en balance avec ses succès. Et c’est là que le pouvoir se place : « Oui, Nicolas Hulot a animé une politique écologique au sein d’un gouvernement qui a plus fait pour l’écologie que tous les gouvernements qui se succèdent depuis 15 ans ! »
(Macron dixit). Du genre à se demander : « qu’est-ce que le ministre pourrait demander de plus, sachant que tout ça ne se fait pas en claquant des doigts ». Notez qu’on ne va quand même pas se risquer à parler de sa fragilité psychologique : on n’abime un homme dont le public raffole, et qui est perçu comme sincère, y compris dans ses larmes.
Mais si on écoute un tout petit peu les propos de Nicolas Hulot, on entend autre chose : « J’ai perdu tous mes arbitrages » dit-il : autrement dit ses choix, ses orientations on été renvoyés dans les tiroirs de son bureau, alors que les autres projets passaient en priorité. Je crois que c’est dans cette compétition des ministres pour obtenir le budget de leur activité que se situe le problème. (1)
On pourrait se dire que l’on a affaire à une fâcherie, comme un dépit d’avoir été oublié – pire même : mal aimé par le Président – et faire de tout ça la conséquence d’une personnalité immature qui veut qu’un ministère se gère comme petit enfant gère l’argent donné par son papa : encore une façon de psychologiser qui tourne au ridicule le ministre.

Mais c’est au tragique qu’on tourne : car derrière le Ministère de l’Ecologie, c’est la nature – notre milieu naturel – qui encaisse. Et il ne faut pas compter sur lui pour démissionner.
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(1) Je laisse de côté la trahison lors de la réunion chasse à l’Elysée. Gravissime, parce que le lobbyiste soi-disant pas invité a quand même été accueilli par le président – donc avec son accord.

LES CHASSEURS OBTIENNENT LA BAISSE DU PRIX DU PERMIS NATIONAL ET UNE NOUVELLE "GESTION ADAPTATIVE" DES ESPÈCES CHASSABLES




Passons sur la réduction de moitié des droits nationaux de chasse. Mais comment passer sur l’autorisation de chasser des espèces aujourd’hui protégées ? Alors que partout la diversité animale est menacée, voilà qu’on s’avise de réduire encore la liste des espèces protégées en supprimant des espèces qui l’étaient ou qui mériteraient de l’être, comme les oies cendrées.
Et comment on appelle cela ? La « gestion des espèces chassables » : joli n’est-ce pas ? Comment appeler à un nouveau regard sur la nature alors qu’on continue de considérer que les espèces animales ou végétales sont des « stock de ressources » (comme pour la pèche) et bien sûr qu’il nous appartient de les gérer.
L’écologie avant d’être un mouvement politique a été une discipline scientifique qui étudiait la relation entre la faune et la flore dans un espace donné. La régulation dans un tel espace se fait naturellement – et s’il y a déséquilibre, c’est par rapport à nos propres besoins et non par rapport au milieu écologique.
Du coup ces propos rapportés par la presse concernant la chasse est un symptôme du mépris pour l’écologie. Je dirais volontiers que démasquer ces abus est un devoir civique et il est dommage que ce devoir s’exerce à l’encontre de notre Président.

Emmanuel Macron : la sarcelle et la tourterelle des bois ne te disent pas merci !

(Nicolas Hulot non plus : voir post suivant)

lundi 27 août 2018

SUCE MA B… ET MES C… JE TRAVAILLE A LA NASA

(Signé : Naomi, prénom féminin pour ceux qui en douteraient encore)
- En lettres capitales, Naomi diffuse cette annonce en appelant tout le monde à “la fermer” pour “écouter” ce qu’elle a à dire (“everyone shut the fuck up”). Son message ne passe pas inaperçu, en particulier par Homer Hickam qui lui demande alors, en un mot, de tenir un langage un peu plus châtié.
Naomi lui répond alors de la sorte : “Suce ma b… et mes c……. je travaille à la NASA”. Si l’insulte gratuite sur Twitter est devenue aussi naturelle que partager sa nourriture sur Instagram, cette femme aurait sans doute dû s’informer sur l’identité de son interlocuteur avant de lui tenir ces propos. Car celui-ci ne va pas manquer de la renseigner à ce sujet : “Et j’appartiens au Conseil Spatial National qui supervise la NASA”. (Lu ici)

Il faut un hasard comme celui-ci pour prendre au sérieux ces petits tweets si curieux : comment une femme peut-elle suggérer qu’on lui suce (en langage châtié) le pénis et les testicules ?
Oui c’est ridicule, mais peut-être pas tant que ça. Si un jeune homme prononce cette phrase, peut-être que lui non plus ne la prend pas littéralement : il ne demande pas qu’on lui fasse une fellation, mais il considère seulement son interlocuteur comme lui étant soumis au point de ne pouvoir refuser de lui faire une petite gâterie. Et idem pour Naomi : Je fais partie de la NASA, et donc tu dois te soumettre à ma volonté !
La question alors est de savoir si ces éléments de langage sont simplement genrés.

Vous ne me croyez pas ? Alors là, ça me fait mal aux seins !

MATTEO SALVINI MIS EN CAUSE POUR « SÉQUESTRATION DE PERSONNES, ARRESTATIONS ILLÉGALES ET ABUS DE POUVOIR »

La justice italienne a ouvert une enquête contre le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini pour "séquestration de personnes, arrestations illégales et abus de pouvoir" dans l'affaire des migrants retenus à bord du navire Diciotti, ont annoncé dans la soirée du samedi 25 août les médias italiens. (Lu ici)

Empêcher des migrants de descendre à terre et de demander un asile pour vivre est-il un délit ? Laissons de côté la question des raisons pour les quelles Salvini fait cela et attachons nous à la question de droit. Si quelqu’un sonne) ma porte, suis-je obligé de lui ouvrir ? Oui, bien sûr si une loi supérieur à la protection de mon domaine privé est en cause : par exemple s’il s’agit d’une personne en danger de mort. Notons justement que 12 migrants ont débarqué pour être hospitalisés : l’obligation de secourir des personnes en danger a été respectée.
Maintenant, l’affaire se complique parce que tous ces gens sont sur un navire des garde-côtes italien : le droit maritime qui réglemente les secours en mer ne s’impose-t-il pas devant le pouvoir public d’un Ministre de l’intérieur ? Sans faire appel à des principes irréfragables, il y a bien des lois ou des règlements qui disent si un garde-côte peut être empêché d’accoster dans un port de son propre pays avec à son bord des naufragés sauvés de la noyade.

Supposons que ce soit le cas – je veux dire : que Matteo Salvini n’a pas légalement pas le droit d’empêcher ce débarquement. Reste qu’il dispose d’un pouvoir qui va bien au-delà de ceux que la constitution donne à un ministre tel que lui : c’est celui de l’opinion publique italienne d’abord, européenne ensuite.
Où sont donc les millions de manifestant déferlant dans les rues de capitales européennes pour bloquer les ambassades d’Italie et manifester ainsi leur indignation devant ces mesures ? Où sont les déclarations des chefs d’Etat européens pour s’indigner et pour ouvrir leurs centres d’accueil ? Oui, nous tous qui étions autrefois si prompts à nous émouvoir des dérives politiques qui se manifestaient (en Autriche avec Jörg Haider), que sommes-nous devenus ? Où sont passés nos principes ?

D’ailleurs ce n’est pas l’Europe qui menace l’Italie,  c’est l’Italie qui menace de couper les vivres … à l’Europe !