Le policier
suspecté d’avoir mortellement touché un automobiliste au terme d’une
course-poursuite mardi soir à Paris a été mis en examen pour «violences
volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», a annoncé le
parquet de Paris.
Monté à
l’arrière du scooter d’un particulier auquel il a demandé d’engager une
course-poursuite, le policier a poursuivi jusque dans le IXe arrondissement le
jeune automobiliste qui avait refusé de se soumettre à un contrôle.
Bloqué par un
autre véhicule rue Condorcet, l’automobiliste fuyard aurait enclenché la marche
arrière et percuté le deux-roues. L’agent, positionné du côté passager de la
voiture, aurait alors ouvert le feu, atteignant mortellement le conducteur de
26 ans au thorax. (A lire ici)
Ebouriffant,
n’est-ce pas ? Vous commencez à lire intrigué par le titre évoquant des « poursuites »
après une « course-poursuite », vous vous retrouvez à l’arrière d’un
scooter qui passait par là à tirer sur un jeune fuyard ! Et pourquoi donc
cette mise en examen ?
- Procédons
par ordre : déjà si vous étiez sur le scooter, que feriez-vous si un agent
de police vous arrêtait et vous disait en montant derrière-vous :
« Suivez cette voiture ! » voilà une injonction à la quelle sur
le moment vous ne penseriez peut-être pas à vous dérober, mais en réalité, cela
se discute : « Monsieur le
policier, selon les textes que j’ai consultés vous ne pouvez pas réquisitionner
mon véhicule et encore moins moi-même, et, à moins que je sois une personne
particulièrement qualifiée, ce que je ne crois pas être. Je ne suis donc pas du tout
tenu de répondre favorablement à votre sollicitation. »
Or voici que
notre pilote de scooter non seulement ne s’est pas dérobé, mais a vraiment pris
en chasse à travers Paris le véhicule indiqué, jusqu’à le rejoindre dans un
embouteillage.
Belle
performance, n’est-ce pas ? Mais performance mal récompensée, puisque le
fuyard a mis la marche arrière percutant le deux-roues.
Et c’est là
que le policier descend du scoot’, rejoint le véhicule et, à travers la vitre
baissée du passager, tire sur le conducteur le tuant d’une balle dans la
poitrine. Ouf ! Votre scooter est sûrement endommagé, mais vous avez quand
même la vie sauve !
Mais ce n’est
pas fini : le policier est mis en examen pour avoir tiré sur un homme qui
ne représentait pas un danger manifeste pour lui. Oui, mais vous alors ?
N’allait-il pas vous réduire en bouillie en reculant pour s’enfuir à
nouveau ?
Et vous voilà
conduit à faire une déposition à décharge en faveur du policier qui pourtant
vous avait mis lui-même en danger en vous réquisitionnant avec votre
scooter : « Messieurs les enquêteurs, représentez-vous la
situation : le policier armé n’était pas lui-même menacé, mais moi,
n’est-ce pas, je risquais d’y passer. Ne devait-il pas user de son arme
pour me protéger ? »
Alors bien
sûr vous ne direz peut-être pas cela, parce que l’avocat du policier l’aura dit
avant vous. Mais vous aurez peut-être envie de le répéter ?
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