jeudi 31 octobre 2019

QUEL EST CE VISAGE DE « MONSTRE SPATIAL » IMMORTALISÉ PAR HUBBLE ?

Toussaint, jour des monstres et des fantômes… Jusque dans l’espace ils nous surveillent, braquant leurs gros yeux sur nous.
« Si en regardant cette image, vous n’arrivez pas à gommer la sensation de voir un visage, c’est normal : il s’agit d’un phénomène que l’on nomme paréidolie. Ce mécanisme provient de la faculté du cerveau à rendre logique le monde qui l’entoure à partir de certains référentiels. On aura alors tendance à percevoir un visage humain dans un objet dont l’agencement donne l’impression de comporter des yeux, un nez, une bouche. Sur Internet, il existe de nombreux classements des meilleures paréidolies, y compris celles que l’on croit voir sur les images de Mars. » (Voir ici)



« Évidemment, il n’y aucun monstre dans cette photo, seulement le système d’Arp-Madore, c’est-à-dire deux galaxies en train de fusionner. Pour autant, c’est une observation précieuse. Photographiées par Hubble en juin 2019, les galaxies se situent à 704 millions d’années-lumière de chez nous » 

Il n’y aurait pas forcément beaucoup d’intérêt à évoquer ces « paréidolies » si elles n’avaient pris une importance considérable par l’intermédiaire … de l’astrologie ! Car voyez les constellations : on hésite (souvent) identifier les images intitulées « Grande ourse » ou « Scorpion », etc. Mais après tout qu’importe l’image qu’elles produisent, le tout est de reconnaitre qu’elles constituent une image. Car alors il faut dire également que chaque étoile qui forme une constellation est solidaire de toutes les autres, qu’elles forment à elles toutes une entité véritable, reconnaissable (qui hésiterait à  identifier la Grande Ourse ?) dotée éventuellement de pouvoir spécifiques. D’ailleurs la plupart du temps ces étoiles n’ont rigoureusement rien à voir les unes avec les autres, car c’est seulement un effet de perspective vu de notre terre qui les fait apparaitre réunies dans un même amas.
On objectera peut-être que cette interaction peut être réelle comme avec ces deux galaxies unies dans une fusion mortelle, cette interférence n’a rigoureusement aucun sens en rapport avec nous, puisque qu’elle obéit qu’aux lois de la gravitation universelle. 

mercredi 30 octobre 2019

PORT DU VOILE : LE CFCM CLARIFIE SA POSITION

A l'issue de la réunion, le président du Conseil Français du culte musulman, Dalil Boubakeur, a indiqué que "le port du voile est une prescription religieuse", mais que les femmes de confession musulmane étaient libres de le porter ou non sans que cela porte atteinte à leur foi. "Celles qui ont décidé de s'en affranchir ne sont pas moins musulmanes et restent dans la communauté des croyants", a complété le CFCM dans un communiqué ultérieur. (Voir ici)

Je suis de ceux qui comme Jean-Michel Blanquer estiment que la question du port du voile par les musulmanes ne peut être disjoint des pratiques et des valeurs qui règlent la vie des femmes musulmanes et principalement de leur rapport aux hommes. Mais faute d’ouvrir ce débat, je note avec satisfaction la prise de position de CFCM. Car en accordant aux femmes le droit de régler elles-mêmes cette question tout en restant dans la communauté des croyant.e.s musulman.e.s – même en s’affranchissant de ce signe religieux, le Conseil se démarque fortement des extrémistes musulmans de toute obédience. (1) Car c’est cela qui fait le plus de mal aux musulmans : ce sont ces confusions que nous autres non-musulmans faisons entre les extrémistes et les autres. Je comprends bien que chez eux comme chez nous (les chrétiens) il y ait de multiples variantes dans la pratique de la foi, les uns exigeant un respect scrupuleux des textes sacrés, les autres admettant qu’on puisse les faire évoluer selon le cours de l’histoire. Seulement il y a quand même des frontières derrières les quelles on retrouve les intégristes de tout poils, et l’important est de savoir à quelles caractéristiques ces frontières sont reconnaissables.
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(1) Reconnaissons aussi qu’en donnant au port du voile le statut de « prescription religieuse » le Conseil donne à celui-ci un statut officiel qu’il n’avait pas jusqu’alors. Cf. ici

mardi 29 octobre 2019

LES DÉPUTÉS BRITANNIQUES S'ACCORDENT ENFIN… SUR LA DATE DES ÉLECTIONS ANTICIPÉES

« A la quatrième tentative, le conservateur Boris Johnson a finalement arraché des élections aux parlementaires après une nouvelle journée de rebondissements plus ou moins compréhensibles à la Chambre des communes. Les députés ont voté à 438 voix pour et 20 contre. Le Parlement sera dissous le 5 novembre, pour cinq semaines de campagne électorale. » (Lire ici)

Je me permets de revenir sur les votes du parlement britannique pour montrer combien les votes successifs sur un même texte de loi sont courants… et fructueux ! Car voilà qu’après 3 votes perdus, le 1erministre gagne lors d’un 4èmetour (sur le même texte évidemment) à une écrasante majorité. Inutile de dire que ce serait tout à fait vain de vouloir comparer le système britannique avec le nôtre. Les britanniques ont un très ancien système démocratique, modelé par toutes sortes d’évènements qui ont laissé leurs traces dans le processus, alors que nous avons eu des constitutions successives, formées de lois intangibles qu’on ne pouvait changer si ce n’est qu'en annulant la totalité pour mettre en place une nouvelle république. 
Retour à zéro, tel est notre devise. Cohérence et immaturité, tel est aussi notre principe.
Au fond le débat porte sur la question adaptation ou tradition en politique. Chez nous, l’adaptation se fait au détriment de la tradition, et lors du vote de la constitution de la 5èmerépublique en 1958 un journal américain a publié cote à cote une photo du texte de la constitution américaine, vieille de bientôt 200 ans, et la nôtre dont l’encre était encore humide ; quant aux anglais ils auraient été bien en peine de le faire, n’ayant même pas de constitution.
Chez les anglais comme on vient de le dire, la tradition est tellement prégnante qu’elle repose sur un souvenir immémorial, mais avec des adaptations constantes. Idem chez les américains qui appellent cela des « amendements ».

L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ AURAIT COMMENCÉ AU NORD DU BOTSWANA, RÉVÈLENT DE NOUVELLES RECHERCHES.

C'est une analyse multi-source qui a conduit Vanessa Hayes, de l'Institut Garvan à l'Université de Sydney (Australie), à la conclusion que l'humanité est née au sud du bassin du  Zambèze,(…) plus précisément, les premiers humains auraient évolué dans le pan de Makgadikgadi qui est aujourd'hui un désert de sel. À l'époque, la région était beaucoup plus propice à l'épanouissement d'une communauté de Sapiens : un immense lac en cours de morcellement occupait la zone qui était également garnie de forêts luxuriantes et de zones marécageuses particulièrement fertiles. (Lire ici)

Ne nous excitons pas : il s’agit de l’Humanité au sens restreint, c’est à dire de la variété « sapiens-sapiens ». Exit donc les spéculations sur l’« Homme » de Neandertal, de Denisova, etc…
En suite, notons qu’il s’agit de spéculations sur les raisons qui ont permis ou imposé la migration hors de la zone en question. En particulier le fait qu’elle soit devenu un affreux désert salé, tout juste fréquentable à la saison des pluies. 



Sauf qu’une partie des hommes en question seraient restés sur place et qu’on retrouverait une part de leurs gènes dans les hommes habitants le secteur actuellement. Faut-il donc les considérer comme nos ancêtres absolus, que c’est parmi eux que s’est trouvé l’Adam africains qu’on recherche depuis bien longtemps ? En tout cas, si c’est le cas, on voit que la malédiction du Seigneur après le péché d’Adam : « la terre sera maudite à cause de toi, Elle te fera pousser des épines et des chardons » (Genèse 3, 17-18) est vérifiée !
Mais alors, ça voudrait dire que le Jardin d’Eden est resté dans le coin ? Qu’il suffirait de bien le rechercher pour réintégrer le Paradis perdu ?
Allez, Vanessa Hayes : au boulot !

lundi 28 octobre 2019

LA SALLE DE CINÉMA EN 4DX OUVRE MERCREDI AU GAUMONT DE REIMS-THILLOIS

« Les spectateurs ressentent physiquement ce qui se passe à l’écran, dévoile Philippe Gasmi, directeur du cinéma du parc Millésime. Déjà, les fauteuils vibrent, mais en plus, ils pourront éprouver des effets sensoriels spécifiques tels que le vent, la pluie, l’orage, le brouillard, la neige, la fumée, les odeurs et la lumière. » Prenez une scène d’orage par exemple, ils sentiront les vibrations de la foudre, seront éblouis par l’éclair et ébranlés par le tonnerre. Ils risquent également de sentir la pluie, même s’il s’agira d’une « pulvérisation très légère », assure le directeur qui tient à rassurer le public : « Nous fournirons des protections à ceux qui le demanderont et il sera possible de désactiver le “mode pluie” individuellement. »
Pour cette nouvelle expérience cinématographique, comptez environ « 6 € de supplément », selon le directeur du cinéma. (Lire ici)

Alors on n’en peut plus du virtuel, on veut du réel ? Non pas des images de pluie, mais de la pluie qui mouille le visage ? Non pas des bruits d’explosion, mais le souffle de la déflagration ? Pas seulement des éclairs mais du tonnerre qui ébranle le siège ? Tout doit être réel – sauf pour le moment des odeurs, mais j’imagine que des vaporisateurs de senteurs doivent déjà être prêts à fonctionner… De telles annonces ne doivent pas être banalisées. Car nous voilà entrain de faire marche arrière par rapport au numérique, au tout-virtuel, à ce qui peut se transmettre à la vitesse de la lumière. Et donc nous voilà revenus à l’époque du spectacle vivant, non reproductible par des procédés techniques (1) puisqu’on doit bricoler ça à chaque séance avec des procédés mécaniques.
On se demande qu’est-ce qu’on va y gagner ? On sait que la 3D a lamentablement échoué et a été abandonnée faute de spectateurs. Je suppose que le spectacle en « 4DX » sera également en 3D, mais si ça passionne le public ce sera parce qu’il pourra oublier qu’il est au cinéma au point de sortir de là trempé comme une soupe pour autant que les Zombie sortaient sous la pluie de novembre (2). Le train fantôme des fêtes foraines de notre enfance n’est pas très loin.
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(1) Se reporter à l’ouvrage de Walter Benjamin L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique.
(2) Ce qui risque de se produire à Reims, puisque la première projection 4DX prévue ce mercredi 30 octobre au Gaumont Parc Millésime s’intitule « Retour à Zombieland ».

dimanche 27 octobre 2019

DONALD TRUMP : ABOU BAKR AL-BAGHDADI EST MORT “COMME UN CHIEN”, “IL EST MORT APRÈS AVOIR COURU DANS UN TUNNEL SANS ISSUE, GÉMISSANT, PLEURANT ET CRIANT”

Dans un style mêlant vantardise, approximations et digressions incessantes, le président américain Donald Trump a confirmé ce dimanche 27 octobre la mort du chef du groupe État islamique, qui s’est fait exploser dans un tunnel lors d’une opération américaine dont il était la cible dans le nord-ouest de la Syrie.




- Au cours de cette déclaration, le Président américain a fait exactement ce que les terroristes de Daesh font: il insulte un mort, il le traite de chien, animal impur auquel les musulmans comparent les infidèles, il en fait un individu aussi faible qu’un petit enfant au moment de mourir ; à l’opposé exact du héros auquel chaque djihadiste veut être identifié. Ce manque de dignité du Président fait rejaillir sur lui-même l’ignominie dont il cherche à éclabousser le chef du groupement « Etat islamique ». 
Je me demandais autrefois combien de temps les américains supporteraient (1) un homme comme Donald Trump à la tête de leur pays, avec ses erreurs grossières, ses vantardises ridicules et ses insultes à ses ennemis. Hé bien ils sont très content de l’entendre et de le voir, même si certains d’entre eux le haïssent vraiment. C’est qu’il y a une majorité pour l’approuver, et ce ne sont pas que des paysans du Middle-west ; on en trouve aussi dans les villes de la côte est, et sans cela il n’aurait pas pu se faire élire en 2016. 
Car, on le voit aujourd’hui, si déçu que j’en sois, les américains le supportent parce qu’ils n’en ont rien à faire de ses paroles, seuls ses actes comptent. Voilà la leçon qu’il faut retenir dans cette période où un peu partout les chefs politiques ne parviennent plus à se faire entendre parce que le peuple descend dans la rue et ne la quittent qu’après avoir obtenu non pas des promesses, mais exactement ce qu’il voulait.
Et si la tolérance accordée au président américain de tenir ces propos déshonorant était l’effet d’une maturité populaire ? Si c’était un progrès des citoyens qui les rendait sourds aux promesses électorales et indifférents aux sifflets et aux quolibets qui accablent  les discours du chef ?
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(1) A prendre aussi dans le sens anglicisant du verbe to support

LE TROU NOIR AU CENTRE DE LA VOIE LACTÉE EST-IL UN TROU DE VER ?

Sgr A*, notre trou noir supermassif n'en serait peut-être pas un, mais bien un trou de ver entre deux univers parallèles.
Les trous de ver sont des objets hypothétiques censés relier deux régions distinctes de l’espace-temps. Formant un raccourci, ils permettraient à la matière, et peut-être aux humains, de se déplacer plus rapidement. Futura-Sciences a interviewé Roland Lehoucq, astrophysicien, pour qu’il nous parle plus en détail de ce concept.
Les membres de la collaboration Event Horizon Telescope ont cherché à savoir si M87* n'était pas en fait un trou de ver car l'image que l'on pouvait obtenir n'est pas la même selon que l'on est en présence d'un trou noir de type Kerr ou d'un objet ayant des caractéristiques de trou de ver. Il semble que, dans le cas de M87*, cette dernière possibilité soit peu probable comme l'expliquait Katie Bouman dans son séminaire à Caltech (Lire ici)

OhOh…. Attention ! Le trou noir supermassif de notre galaxie pourrait être en réalité un trou de ver, capable de nous faire passer en moins de deux milliards d’années de notre Univers à un autre, parallèle à celui-ci et resté caché depuis l’origine des temps ?
Est-ce sûr ? Comment le savoir ? En lisant Alfred de Musset, pardi ! Car voici ce qu’il dit : « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ». Hé bien de la même façon, un trou noir doit être ouvert ou fermé, c’est à dire en langage d’astrophysicien, qu’il ait un « horizon des évènements » ou bien qu’il n’en ait pas. Car, s’il n’en a pas, ça veut dire qu’il n’a pas de fond, autrement dit qu’il est un couloir, un passage, ou tout simplement un vulgaire trou comme j’en ai un au bout de ma chaussette.
Je sens que je choque… Il faut quand même un peu plus de respect avec les grands mystères de la Nature et de l’Univers, garder grand ouvert à notre imagination ces formes obscures qui font rêver, comme l’existence d’un univers parallèle…
Oui, mais moi, je ne fais que vulgariser, libre à vous de continuer à rêver. Mais pour cela évitez de lire la fin de l’article, car voilà ce qu’on y lit :   « Il semble que, dans le cas de M87*, cette dernière possibilité ( = trou de ver) soit peu probable »
Bref, on nous a chauffé les neurones pour rien du tout. De qui se moque-t-on ?

samedi 26 octobre 2019

A LA RÉUNION : EMMANUEL MACRON PRIS À PARTI PAR UNE RÉUNIONNAISE QUI NE PEUT PLUS CHANGER SA CULOTTE.

"Je n'ai pas de travail, commence ainsi cette Réunionnaise très sérieusement. Je m'ennuie", ajoute-t-elle à l'attention d'Emmanuel Macron, avant que celui-ci ne lui demande si elle est au chômage. Après avoir répondu par l'affirmative, la femme en question continue : "Oui et je n'aime pas ça moi... je ne peux plus m'acheter mes petites culottes aussi !" lance-t-elle, au président de la République. "Mais qu'est-ce que je vais faire moi ? Les culottes ça s'use au fond", poursuit-elle, toujours avec beaucoup de sérieux. (Lire ici)

Je crois que le déplacement du Président dans les territoires d’outre-mer a été largement récompensé par les découvertes qu’il a pu y faire – comme de savoir que les dames réunionnaises tout comme celles de métropole désirent changer de culottes régulièrement, que leur lingerie tout comme la nôtre s’use, mais qu’à la différence de nos épouses celles de ce lointain territoire n’ont pas l’argent nécessaire pour s’en acheter – et on pourrait ironiser en prétendant qu’il s’agit de petites choses, que lorsque les femmes se sacrifient c’est plutôt pour leur progéniture et que c’est pour « acheter l’entrecôte, qui nourrira les chères têtes blondes » (sic) que ces mamans renoncent à se payer la culotte qui remplacera la leur dont le fond est percé. Mais nous ne le ferons pas, car c’est sérieux et pour mémoire, je rappellerai que le magasin Tatia construit sa renommée sur la lingerie à très bas prix dont il s’était fait la spécialité avant tous les autres magasins. Oui, pour nous aussi il fut une époque au tournant des années 50-60 où le prix des culottes était un indice de pouvoir d’achat. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, n’oublions pas que ça reste une marchandise de première nécessité, et que de toute façon ce n’est pas à nous d’en décider, mais aux femmes de la Réunion qui sont confrontées à la situation.
Déjà en 1762, dans le Contrat social, Rousseau écrivait que dans une démocratie le peuple était le seul compétent pour décider de l’action politique parce que lui seul avait la connaissance de ses besoins réels. Mais alors même aujourd’hui il n’est pas besoin de voyager aussi loin que Notre Président. L’an dernier, la fréquentation des ronds-points suffisait à savoir de quelles satisfactions le peuple était frustré.

vendredi 25 octobre 2019

MACRON : "LE PORT DU VOILE DANS L'ESPACE PUBLIC N'EST PAS MON AFFAIRE"
"Le port du voile dans l'espace public n'est pas mon affaire. Dans les services publics, à l'école, c'est mon affaire. (...) Dans les services publics, il y a un devoir de neutralité. Quand on éduque nos enfants, on demande qu'il n'y ait pas de signe religieux ostentatoire. Après, ce qui se passe dans l'espace public, c'est pas l'affaire de l'État ou du président de la République", a-t-il dit sur la chaîne Réunion la 1ère.
Le chef de l'État n'a cependant pas directement évoqué le cas des mères voilées accompagnantes de sorties scolaires, que Les Républicains et le Rassemblement national veulent faire interdire. (Lire ici)
Il est rare qu’on ait lors d’une polémique sur le port du voile musulman tant de clarté dans le débat. Car voilà : le voile n’est prohibé que dans le service public et absolument pas dans l’espace public, contrairement à ce que Julien Odoul, l’élu du Rassemblement national, voulait faire croire (1). Donc, la seule question est : une maman, lorsqu’elle est accompagnatrice scolaire occasionnelle est-elle occupée par le service public ou non ? Dans le premier cas, elle transforme « l’espace public » qui l’environne en « espace de service public » et alors son voile est interdit ; dans le second elle est en compagnie des petits écoliers comme au supermarché, et donc elle se voile comme elle veut. Donc ou bien on s’en remet au ministre pour en décider (ce que J-M Blanquer a fait) ; ou bien on attend la prochaine élection présidentielle et on vote pour le candidat qui aura tranché de façon claire le cas des mamans-accompagnatrices.
Maintenant, revenons un instant sur cet usage de la laïcité à la française qui étonne tant nos amis d’outre-Manche (et d’outre-Atlantique), qui ne comprennent pas qu’on s’énerve tant quant à la façon dont certaines personnes s’habillent. Mis à part l’ignorance de la fonction de signe religieux du voile, il faut encore réexpliquer que la laïcité peut s’entendre de deux façons différentes : l’une comme chez les Anglo-saxons, signifie à peu près « tolérance religieuse ». Mais chez nous, la laïcité signifie « domaine sécularisé », en rappelant que la sécularisation signifie « Soustraire une fonction, une institution sociale à la domination, à l'influence religieuse, ecclésiastique; la mettre entre les mains des laïcs, des pouvoirs publics. » (Lire ici)
Ça aussi c’est très clair.
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(1) Lire le résumé de la situation ici.

jeudi 24 octobre 2019

SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON: LES FLORISSANTES ET DISCRÈTES ACTIVITÉS DU COMPAGNON DE LA MINISTRE ANNICK GIRARDIN

Jean-François Vigneau est le compagnon de la ministre des Outre-Mer, à Saint-Pierre-et-Miquelon. "C'est dans cette île léchée rugueusement par les ondes de l'Atlantique nord, à peu de distance des rivages canadiens, qu'Annick Girardin a établi son fief.
Trois appels d'offres publics ont été remportés entre 2013 et 2019 par Jean-François Vigneau. Cumulés, ces contrats représentent 2,5 millions d'euros, sans que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ne soit informée."
Lui et Annick Girardin ne sont "ni mariés ni pacsés" et chacun a une "résidence principale et un foyer fiscal différent". Toutefois, la maison dont ils partagent la propriété à Saint-Pierre-et-Miquelon pourrait bien représenter "une proximité suffisante" pour un contrôle (voir ici)

Encore des conflits d’intérêts ? Encore des affaires mêlées à des positions de pouvoir ?
Oui, bien sûr… Mais je ne vois pas là de quoi nous surprendre. Car, que voulez-vous aller faire à Saint-Pierre-et-Miquelon, si ce n’est de la thune ? Relisons l’article de BFM : il s’agit « d’une île léchée rugueusement par les ondes de l'Atlantique nord, à peu de distance des rivages canadiens » : malgré la tournure poétique de la phrase, on comprend que c’est blizzard en hiver et pluie froide en été. De quoi déprimer et, tant qu’à faire d’être dans une île, rêver à Tahiti ou à Saint Barth’…
Voilà. Maintenant, s’il n’y a pas de honte à faire des affaires à Saint-Pierre-et-Miquelon, on peut quand même reconnaître qu'on en fait et se demander pourquoi ces deux-là ont pris tant de soin pour dissimuler leur proximité financière. Nous faire croire qu’ils partagent tout, y compris le même lit, mais que les affaires de l’un ne viennent pas aux oreilles de ministre de l’autre ; la quelle, voit défiler les appels d’offres sur son bureau de ministre sans même imaginer que ça pourrait intéresser son homme ? Auraient-ils alors dû dire : « Elle ou moi, doit abandonner son activité, pour ne jamais mettre ensemble le pouvoir politique et celui de l’entreprise » ?
Peut-être, mais je comprend combien ce choix est cornélien : mais après tout, on ne leur a rien promis, et surtout pas que la loi ne s’applique pas à leur cas. 

mercredi 23 octobre 2019

BREXIT : LE PARLEMENT BRITANNIQUE RANGE L’ACCORD AU « PURGATOIRE »

Les britanniques nous enfumeraient-ils avec des procédures incompréhensibles pour qui n’est pas né de l’autre côté du Channel, ou bien sont-ils passé maitres dans l’art de jouer avec les procédures législatives contradictoires ? Voyez donc cet épisode de mardi 22 octobre. On lit en effet dans le Figaro : « Les députés ont voté positivement sur le texte qui traduit dans la loi britannique son accord de retrait de l’UE, le WAB (Withdrawal Agreement Bill (= projet d’accord sur le brexit)). Ils l’ont soutenu par 329 voix contre 299, soit une confortable majorité. Boris Johnson a perdu un deuxième vote tout aussi important. Les députés ont rejeté par 322 voix contre 308 son calendrier d’examen du WAB). Or, de ce «programme» dépendait la possibilité ou non pour Boris Johnson de tenir sa promesse de sortie de l’UE au 31 octobre, alors que l’on est à huit jours de l’échéance. » (Lire ici)

Autrement dit, les députés britanniques ont répondu à 2 questions : 1èrequestion : cette loi est-elle bonne pour le pays ? Réponse : Oui. 2èmequestion : Allons-nous la voter ? Réponse : Non.
Voilà qui est bien étrange ? Les députés britanniques seraient-ils schizophrènes ? Peut-être pas. Peut-être, plus simplement, se moquent-ils des gens ? C’est bien possible. En tout cas, mieux vaut avoir potassé les œuvres complètes de Machiavel pour décrypter ce qui se passe là-bas. Comment ne pas voir que tout cela nourrit le populisme et montre les élus du peuple comme des politiciens de métiers, qui nous donnent juste envie de les dégager ?
Toutefois, inutile de nous draper dans une morale courroucée. Car que faisons-nous, lorsqu’après avoir voté une loi – déclarée bonne et utile donc – nous « oublions » de prendre les décrets d’applications sans les quels elle n’a tout simplement pas d’existence ?

N.B. Remarquons tout de même que si le même conflit avait été déclenché en France  le Premier ministre aurait déclenché le 49.3 et à moins que les députés aient voulu se faire hara-kiri, ça aurait été résolu immédiatement.

mardi 22 octobre 2019

SNCF : L'INSPECTION DU TRAVAIL D'ALSACE DEMANDE LA SUSPENSION DE LA CIRCULATION DES TRAINS AVEC UN SEUL AGENT À BORD

L'inspection du travail d'Alsace évoque un rapport de 2015 sur le stress généré par l'isolement, notamment en cas d'accident. "Ces événements bien qu'exceptionnels ne sont pas improbables, écrit-elle, à ce titre ils doivent être anticipés en terme d'évaluation des risques professionnels".
Aujourd’hui la même inspection du travail, rappelant que la conduite  des trains avec un seul agent à bord est bien source de stress lié à l’isolement, juge raisonnable de suspendre cette pratique en attendant qu’un second agent soit à bord. (Lire ici)

Voilà donc le stress devenu justification de l’usage du droit de retrait. Pourquoi pas en effet ? D’autant que ce stress est signe d’autre chose, comme d’un risque d’incapacité à faire face à une situation de danger imminent, voire même déjà accompli. Du coup, demandons-nous si cette décision ne devrait pas faire jurisprudence, non seulement au sein de la seule SNCF, mais aussi dans d’autres professions, comme celle des professeurs.
- Je sais bien que ce choix, dicté par une expérience professionnelle personnelle peut choquer  ceux qui estiment que les profs sont des gens qui profitent d’une rente de situation, 18h de cours par semaine + je en sais combien de semaines de vacances, et qu’ils feraient mieux de se préparer à affronter la jeunesse plutôt que de se plaindre. Oui… N’empêche que le stress du prof au moment d’entrer en classe peut atteindre des sommets, surtout quand il s’agit de la 4èmeB, et que justement aujourd’hui, Kévin est venu à l’heure en classe. On ne peut pas décrire l’état affectif du prof, la « boule au ventre », la gorge sèche etc. Je dirai que la preuve de la qualité professionnelle tient alors dans ce que nulle violence à l’encontre de Kévin et de ses semblables n’est exercée alors par l’enseignant, qui intériorise son stress, ce qui explique que les hospitalisations pour dépression et autres troubles psychiatriques soient particulièrement élevé chez eux. 
Le droit de retrait permettrait alors d'éviter d’en arriver à de telles extrémités et ne vaudrait-il pas mieux un ou deux jours à l’écart de sa classe plutôt que deux mois de congés en maison de repos ? A moins d’imposer à Kévin un devoir de retrait ?

lundi 21 octobre 2019

LIBAN: COMMENT UNE TAXE SUR WHATSAPP A LANCÉ L’UN DES PLUS GROS MOUVEMENTS DE CONTESTATION DU PAYS

WhatsApp est le premier outil de communication au Liban : tout le monde l’utilise, du chômeur au chef politique. L’application est également un moyen de communiquer à l’international, sachant qu’une partie de la population libanaise a émigré à l’étranger. Comme beaucoup de services au Liban, les forfaits mobiles coûtent déjà très cher et taxer en plus de 20 centimes cette application gratuite, cela représente beaucoup pour certains. »
Cet Etat est en train de faire faillite à cause de la corruption de ses responsables et de l’accumulation de leurs mauvais choix économiques. Et au lieu de faire des réformes et d’envisager des mesures sérieuses, il ne cherche qu’à imposer plus d’impôts. C’était pour beaucoup une arrogance insoutenable. » (Lire ici)

Alors qu’au Chili c’est l’augmentation du ticket de métro qui a produit des émeutes, faisant 11 morts, au Liban c’est la taxe sur les communications téléphoniques qui jette le peuple dans la rue. De surcroît le gouvernement libanais est accusé d’arrogance insoutenable, issue de l’indifférence qu’il manifeste à l’égard des difficultés et des besoins d’une large partie du peuple. Dites donc, ça vous rappelle quelque chose, non ?

- Il y en a un qui doit se sentir moins seul : c’est Emmanuel Macron.
Rappelons-nous : il y a tout juste un an, le gouvernement français annonçait l’augmentation de la taxe carbone sur le carburant, créant le mouvement qui allait devenir celui des gilets-jaunes. De plus, alors que la crise s’amplifiait, des petites phrases assassines du Président permettaient de le taxer d’arrogance (voire de mépris) à l’égard des manifestants. Comment expliquer cette convergence ?
Ces trois mouvements ont ceci en commun : ils sont à la fois issus de décisions qui portent atteinte à la liberté de communiquer (se déplacer en voiture, en métro, téléphoner sans taxes), et ils paraissent liés au manque d’empathie des hommes du pouvoir. De plus il s’agit à chaque fois de petits détails de la vie : ces taxes sont de quelques centimes, et à chaque fois elles devaient paraître indolores pour le ministre. Elles furent donc prises sans concertation, un peu comme on ajusterait à la marge des frais dans un budget. Et c’est là que l’arrogance apparaît : ces mesures prises l’ont été par des riches qui n’imaginent même pas que quelques centimes sont déjà beaucoup pour les pauvres (1). Ce sont là des symboles de l’indifférence aux souffrances du peuple, des marqueurs de la violence de classe.
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(1) On se rappelle que le gouvernement Macron a débuté avec la contestation populaire lorsqu’en octobre 2017 il réduisait autoritairement les APL de 5 euros. Les députés de l’opposition se sont fait un devoir de rappeler a gouvernement combien 5 euros pesaient dans le budget des pauvres, venant au Palais Bourbon avec un cabas rempli des denrées qu’on peut acheter avec cette somme.

«POURQUOI LES FOURMIS DEVRAIENT-ELLES FINANCER LES CIGALES ?»

Geoffroy Roux de Bézieux (Président du Médef) : « Créer une pension plancher à 1000 euros, pourquoi pas ? – Evidemment sans puiser dans les économies d’autres régimes. Pourquoi les fourmis devraient-elles financer les cigales ? … On ne peut vouloir plus d’équité sans recettes supplémentaires. » (Interview dans Libé du 16 octobre dernier – Lire ici)

On trouvera dans l’article cité tous les détails mais je crois qu’on a ici une déclaration tout à fait explicite : la notion de solidarité est inconnue du Président du Medef, qu’il s’agisse de retraite comme ici ou de santé publique. Soyons plus précis : chaque centime alloué à une personne qui n’a pas produit sa contrepartie par son travail doit être financé par le travail d’autres salariés, et non par l’entreprise. On peut discuter à perte de vue sur le rôle des entreprises et de leurs actionnaires, sur leur participation active à la justice sociale, au lien social qui en résulte et aux bienfaits que le capitalisme doit prodiguer à la société qui lui permet de réaliser ses profits. – On en sera pour ses frais (si j’ose dire !) parce que dès le départ cette idée que chacun a des devoirs envers tous les autres individus faisant partie du même peuple (sans parler de l’humanité entière) est totalement étrangère au monde de l’entreprise que représente monsieur Roux de Bézieux.
On dit en Amérique que pour s’aventurer dans le monde de l’économie il faut supposer que ses partenaires sont à la fois égoïstes et rationnels. Si nous voulons avec un si maigre bagage comprendre comment fonctionne une société capitaliste il faut admettre que la morale ne fait pas partie du voyage ; d’ailleurs on sait bien qu’en Amérique l’assistance publique est dans une large partie financée par des dons issus de la bienfaisance de groupes charitables liés à la religion. Ce que la morale ne fait pas, le pasteur l’obtient. Et encore : peut-être que ce minimum de justice sociale est in fine justifié par le besoin de maintenir au calme les bas-fonds de la société : quoi de plus rationnel pour qui veut continuer à prélever un profit maximum sur le produit du travail ?

dimanche 20 octobre 2019

LE TRAFIC DES TRAINS EN FRANCE EST COMPLÈTEMENT DÉSTABILISÉ PAR UN MOUVEMENT SOCIAL ATYPIQUE.

La direction et le gouvernement dénoncent une « grève » illégale tandis que les syndicats mettent en avant la question centrale de la sécurité.
Samedi, au premier jour des vacances de la Toussaint, un nombre important de cheminots a choisi d'exercer son droit de retrait à la suite de l'accident grave d'un TER, mercredi, dans les Ardennes, qui a fait 11 blessés, dont le conducteur. L'ampleur de la mobilisation a pris tout le monde de court.
Quand la circulation des trains va-t-elle revenir à la normale ? La direction de la SNCF était dans l'incapacité, samedi 19 octobre au soir, de répondre à cette question. « Nous sommes privés de la possibilité d'informer nos clients et c'est un crève-cœur », constatait une porte-parole, alors que des dizaines de milliers de passagers, au moins, avaient vu leur train annulé depuis la veille. (Lu ici)

Encore une fois le prétexte du mouvement social est moins important que l’ampleur qu’il prend, sans doute parce qu’on définit la cause en évaluant le mécontentement. Et on se dit : la présence des contrôleurs à bord des trains suffit-elle à expliquer que tous ces cheminots aient débrayé ? Non ? Mais alors, c’est quoi ?
La menace sur les retraites ? Peut-être mais ce n’est pas encore définitivementent négocié. La rancœur contre un pouvoir qui les a piétinés en 2017 ?  Peut-être, même si dans cette affaire tout soit déjà plié – reste que  ce  coup-ci, à la différence de la grève  et de ses pertes de salaires, le mouvement (droit de retrait)  est « gratuit » pour les cheminots du moins pour le moment…

En tout cas on se dit que les principales décisions dans notre démocratie sont issues d’un rapport de forces, que le fameux « débat démocratique » dont on nous dit tant de bien n’est en réalité pas si important que cela, et qu’en plus en s’en fiche complètement. Voyez donc le « grand débat » par le quel le Président a repris la main dans la tourmente des gilets-jaunes. Simulacre de démocratie ? Si on s'en tient au résultat : oui – mais de toute façon aucune importance, parce que le peuple du grand-débat n’avait rien de très essentiel à dire. Lui, il avait fait son boulot en votant en mai 2017, alors qu’on le laisse tranquilles !

samedi 19 octobre 2019

LA MAISON-BLANCHE DE TRUMP EN PLEINE CRISE DE NERFS

- Depuis un mois, l’affaire de l’«Ukrainegate» déstabilise de façon inédite la présidence Trump et la procédure de destitution exceptionnelle lancée contre lui déchaîne les passions. 
- Le retrait précipité des forces spéciales américaines du nord de la Syrie, décidé sans préavis par Trump, et qui a permis l’offensive éclair de l’armée turque contre les Kurdes du Rojava, est venu ajouter à l’impression de désorganisation d’une Administration soumise aux foucades d’un président fantasque et isolé.
- La Maison Blanche a confirmé ce jeudi que le prochain sommet du G7 aura lieu dans l'un des clubs de golf de la "Trump Organization".
- Jerry Nadler, président démocrate de la commission judiciaire à la Chambre des représentants s'est dit scandalisé, voyant dans cette décision "un exemples éhonté de la corruption du président". (Voir ici)


« L’atmosphère politique à Washington n’a jamais été aussi volatile » conclut cet article.
« Volatile » : c’est le mot juste tant il est difficile de se focaliser sur un point en particulier
--> Que préférez-vous ? La trahison du Président par entente avec un pays étranger, comme l’Ukraine ? Ou bien sa décision de retirer inconsidérément les forces américaines de Syrie, rendant l’Amérique traitresse par abandon des kurdes à leur bourreau turc ? Et aussi l’affront infligé à cette pauvre « super-puissance » qui se laisse humilier par les Présidents Erdogan et Vladimir Poutine réunis ? Mais attendez avant de répondre : il y a encore le conflit d’intérêt avec le G7 installé sur le territoire d’un Golf… de la « Trump Organization » ! 
Les Etats-Unis sont devenus un laboratoire d’essai du populisme où les politiciens incompétents mais néanmoins adulés par l’opinion publique peuvent constater concrètement ce que devient un pays soumis à un dirigeant qui gouverne exactement comme ils pensent le faire. Portés au pouvoir par le désir des électeurs de « changer la donne » pour que leurs électeurs puissent être entendu et obéi, ces élus ne seront jugés que sur les résultats immédiats de leurs décisions. Qu’importe que l’avenir proche soit obéré par leurs décisions ? Qu’importe que le pays soit humilié à l’international ? Seul le local et l’immédiat  et de l’importance, et quand au ricanement des élites, il ne fait que confirmer l’horreur que le peuple – ce peuple – a de ceux qui prétendent juger par compétence. Car eux aussi – cancres-citoyens – ont été des écoliers humiliés par la maitresse, et ils excusent à l’avance les hommes qui montrent leurs fesses à l’institutrice – comme celle qui a coiffé d’un bonnet d’âne le petit Donald.


vendredi 18 octobre 2019

ENTREE A L'ACADEMIE FRANÇAISE, BARBARA CASSIN S'EN EST PRISE AU "GLOBAL ENGLISH"


 Barbara Cassin et son « épée laser »

"Ni globish ni nationalisme".
Neuvième femme seulement accueillie à l'Académie française depuis sa création en 1635, la philosophe et philologue Barbara Cassin a profité jeudi 17 octobre de son discours inaugural sous la Coupole pour fustiger le "global English" et plaider pour le plurilinguisme. (lire ici)
Babara Cassin voudrait qu’on parle nos langues nationales, et aussi – pourquoi pas ? – l’anglais de Shakespeare, d'Emily Dickinson ou de Churchill. Voilà une académicienne attachée à la pensée qui peut naitre de chaque langue et des mots qui portent à présent dans leurs flancs des trésors de sens hérités d’une longue histoire des créateurs de pensée : à présent ils ne demandent qu’à nous enrichir l’esprit pour peu qu’on fasse l’effort de les comprendre avant de les utiliser à notre tour.
Seulement voilà : beaucoup de personnes sont nées dans un milieu où les mots ont perdu ces virtualités sémantiques, et on l’a vu récemment quand (pardonnez l’exemple) les supporters de foot ont entendu, éberlués, qu’on leur interdisait le mot « enculé » comme « discriminant homophobe » : eux ils croyaient à une banale insulte du genre de « conard ».
J’ai tout particulièrement apprécié l’interview de Marlène Schiappa par Jean-Jacques Bourdin, éberlué lorsque la ministre lui a fait une explication de texte en analysant l’origine du sens de ce terme. Monsieur Bourdin voulait croire que la banalité de l’usage éliminait le sens des mots, l’usant pour le rabaisser à la simple intention d’humilier. Marlène Schiappa faisait le travail que Barbare Cassin souhaite que chacun fasse : utiliser les mots en se souciant de ce qu’on dit réellement.
Voilà : c’est exactement ça ; et si nous parlons globish nous devrions avoir encore et toujours le même souci – même si ça devient plus difficile avec un pareil langage.

jeudi 17 octobre 2019

LES PHOTOS DE KIM JONG-UN ÀCHEVAL SUSCITENT D'INTENSES SPÉCULATIONS




Des images de Kim Jong-un se promenant sur un cheval blanc dans un paysage enneigé du mont Paektu, montagne sacrée pour les Nord-Coréens, ont suscité des spéculations sur l’imminence d’une annonce politique majeure.
Par ailleurs, ces images qui évoquent le thème impérial d’un dirigeant protecteur de la pureté de la nation face aux forces corruptrices venues de l’extérieur peuvent aussi s’interpréter comme évocation des difficultés économiques subies par le peuple et qui seraient dûes non à la gestion calamiteuse du pouvoir mais à la méchanceté et au cynisme des américains. (Lire ici)


Qu’une telle image soit diffusée en interne, pour renforcer la confiance en un pouvoir calamiteux, passe encore : le peuple nord-coréen peut bien chercher la continuité entre la tradition coréenne et le gouvernement actuel – même si c’est au prix d’une surévaluation fantastique de ce dernier. Mais qu’elle annonce aussi des décisions qu’on suppose destinée à l’international, comme la menace de la reprise et du perfectionnement de l’arme nucléaire, voilà qui surprend beaucoup plus. Et puis, qui donc parmi les dirigeants occidentaux pourrait être impressionné par ce personnage à la coiffure grotesque, juché tant bien que mal sur un cheval qui semble aller au pas, alors que sa crinière s’envole au vent comme dans une chevauchée héroïque ?
Toutefois, restons prudents : ceux qui se croient personnalité-chérie des français et qui prennent la posture dans les médias pour le faire croire cherchent eux aussi à nous faire gober n’importe quoi.

mercredi 16 octobre 2019

AURÉLIEN TACHÉ : « JULIEN ODOUL RÉCUPÈRE LES MOTS DE JEAN-MICHEL BLANQUER »

Suite aux déclarations de Julien Odoul (voir ici), Aurélien Taché déclare : « Je regrette d'entendre Jean-Michel Blanquer dire que la loi protège le droit de ces accompagnatrices à participer aux sorties scolaires – comme l'a rappelé plusieurs fois la justice – et, dans le même temps, dire qu'elles feraient mieux d'enlever le voile. Cela revient à dire que, finalement, il ne faudrait peut-être pas respecter la loi. » (1)

Là dessus chacun se lamente devant le laxisme ou la confusion attribuée au gouvernement.
Et pourtant ce n’est pas si compliqué : on peut et respecter la loi et regretter qu’elle ne soit pas différente : c’est ce que dit J-M Blanquer en toute simplicité. Chacun a le droit de militer pour le remplacement de la loi, tout en la respectant scrupuleusement comme il y est tenu. De telles subtilités ne devraient pas surprendre en démocratie, sauf à s’en servir pour décrypter l’engagement réel du ministre en question et de lui faire un procès en islamophobie – ce que nous n’avons pas observé.
Reste que chacun a en effet le droit de critiquer les lois, et même de réclamer leur abrogation : la liberté de la pensée et de son expression, quand elle ne s’accompagne pas de l’appel à la sédition sont totales et nul ne peut y contredire.
Reste quand même que cet épisode a mis aussi en lumière l’extraordinaire confusion qui règne dans les esprits dès qu’il s’agit de l’islam et des coutumes que respectent les musulmans. Veulent-ils que les femmes soient voilées pour respecter une coutume ancestrale et qui ne concerne que leur rapport à Allah ? Ou bien cela leur permet-il de les encager pour qu’elles n’affolent pas des cerveaux dérangés par la vision d’une mèche de cheveux ?
Au moyen-âge on prétendait que les mahométans refusaient de manger du porc, mais qu’en revanche ils mangeaient de la chair humaine. – Mais quoi ? C’était le Moyen-âge !
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(1) Le premier Ministre a toutefois rappelé la réalité : « L'accompagnant scolaire est un collaborateur occasionnel du service public. Dans le droit actuel, il n'est pas tenu au principe de neutralité. »

mardi 15 octobre 2019

GRETA THUNBERG EST-ELLE FINANCÉE PAR UNE RICHE HÉRITIÈRE DE L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE ?

Une critique de plus vise Greta Thunberg : d'après plusieurs médias et publications largement partagées sur les réseaux sociaux, la jeune activiste suédoise serait financée par Aileen Getty, riche héritière de la compagnie pétrolière Getty Oil Company et co-fondatrice de Climate Emergency Fund, favorable à une approche coercitive de lutte contre le changement climatique, comme c'est le cas du désormais célèbre Extinction Rebellion.
- "Le Climate Emergency Fund a fourni des fonds à un grand nombre de groupes d'étudiants dans le monde, mais pas à Greta Thunberg", assure Trevor Neilson, contacté par LCI. Il s'étonne d'ailleurs d'avoir retrouvé cette fausse affirmation. "J'ai remarqué que plusieurs médias français, ainsi que des publications sur les réseaux sociaux, ont déclaré que nous la financions, ce qui est totalement faux. » (Lu ici)

On devrait dire tout de suite que l’idée que Greta Thunberg ait été ou non financée par cette organisation n’a qu’assez peu d’importance : ce qui compte c’est que ce fonds existe et que malgré ses accointances avec une industrie mangeuse de planète il milite financièrement pour contraindre les dirigeants à renoncer à de telles activité.
Mais alors, comment comprendre ? Même pour redorer l’image de ces entreprises, leurs dirigeants ont-ils le moindre intérêt à financer leurs ennemis ? A moins que paraître leurs amis renforce l’attractivité de leurs produits et… encourage à en consommer encore plus ? Ce qui ne se comprendrait qu’à deux conditions :
- d’abord que les consommateurs soient complètement abrutis ;
- ensuite que l’impact de ces militants écologistes soit de toute façon complètement résiduel.
C’est le plus probable et qui suppose que ceux-ci soient aussi velléitaires que les dirigeants concernant la destruction de la planète.
Du coup lorsque Greta s’en prends à nos dirigeants pour leur reprocher de ne rien faire pour sauver notre planète elle manque la cible : parce que ces dirigeants feraient bien plus si seulement cela leur rapportait des voix électorales. Mais non ! Ça leur en retirerait plutôt !

lundi 14 octobre 2019

COMPARÉ AU PARLEMENT BRITANNIQUE, UN SPHINX ÉGYPTIEN EST UN LIVRE OUVERT

« Comparé au parlement britannique, un sphinx égyptien est un livre ouvert », a commenté le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Je ne sais pas si c’est un reflexe de vieux lettré qui a fait ses humanités il y a plus d’un demi-siècle, mais je réagis toujours avec intérêt quand je trouve une référence un peu recherchée à l’histoire ancienne que ce soit celle des mythes ou celle des empires.
Bien sûr Jean-Claude Juncker se trompe en évoquant le Sphinx égyptien car si on veut comprendre cette allusion il faut oublier le Sphinx d’Egypte et se tourner vers le non moins célèbre Sphinx d’Œdipe. Mais qui lui en voudrait ? Après tout il met notre cervelle en mouvement, et ça, c’est quand même l’essentiel.




Reste tout de même à savoir si cette image est pertinente pour caractériser la situation qui prévaut aujourd’hui au parlement Britannique. Et là on a des doutes.
Car que fait le Sphinx ? Il pose une énigme « insoluble » à Œdipe et il attend sa réponse. Comme Œdipe trouve la réponse, le monstre chimérique va se suicider de dépit et les habitants de Thèbes récompensent Œdipe en lui donnant en épousailles la reine.
Si le parlement britannique était un Sphinx, il ne resterait qu’à trouver l’Œdipe  qui pourrait le vaincre par sa perspicacité. Mais ça, ça ne marche pas parce que rien n’est écrit de tout cela. Du coup, la seule pertinence de la comparaison avec la Chambre des communes est que le secret des décisions à venir est aussi bien gardé que le mystère de l’énigme. Reste que dans le cas du Sphinx celle-ci existe et se trouve simplement inaccessible au simples mortels, alors que dans le cas britannique, rien n’existe pour le moment de cette solution miracle que serait une décision simple, forte et claire des élus du peuple..
Sinon, imaginez un peu Boris Johnson en Œdipe qui va vaincre le Sphinx-Parlement et puis qui épouse la reine et lui fait des enfants, puis découvrant sa faute, se crève les yeux et part errant sur les routes britanniques.
Very shoking, isn’t it ?

jeudi 10 octobre 2019

QUI EST LE JEUNE POLICIER QUI A ABATTU MICKAËL HARPON ?

Il fallait s’y attendre : après l’attentat de la Préfecture de police de Paris, les pires propos ont été entendus.
- D’abord, du côté de la presse (ici), qui se précipite sur le jeune policier qui a abattu le terroriste : comment ça s’est passé ? Et comment a-t-il vécu et événement ?
Lisons l’article : « En poste depuis seulement six jours, ce gardien de la paix stagiaire de 24 ans a neutralisé, jeudi 3 octobre, l'auteur de l'attaque qui a fait quatre morts. »
Déjà, relevons l’euphémisme « neutralisé ». En réalité il a tiré sur l’assaillant à 2 reprises avec son fusil d’assaut HK G36. C’est ça :




Ensuite, il a simplement déclaré être « très choqué » - on le serait à moins.
- Maintenant, écoutons les réactions de Sylvain Birembaut, le formateur du jeune policier : 
« Quand vous voyez qu'un fonctionnaire de police fraîchement livré en service opérationnel est capable d'avoir une telle réactivité et un tel discernement en quelques fractions de seconde, vous ne pouvez que vous féliciter de la qualité des enseignements fournis à l'école de police ».
Oui, vous avez bien lu : ce responsable de la formation des policiers à qui on confie un HK G36 chargé pour veiller sur la sécurité des parisiens estime que sa tâche est de les «  livrer en service opérationnel », comme on livre un nouvelle machine à café pour la pause de 10 heures. Tout heureux de voir que ça fonctionne quand on appuie sur le bouton.
On dira sans doute qu’il s’agit d’une parole malheureuse qui ne reflète pas la pensée de son auteur… Voui… Mais je préfère m’en tenir à la déclaration du jeune policier qui m’a paru être mieux conscient de la réalité des évènements, saisissant le regard vide de Mickaël Harpon qui court sur lui le couteau pointé dans sa direction. Et puis ne l’oublions pas : lui, il a vu les balles de HK G36 pénétrer dans la poitrine de l’homme qui lui faisait face.

mercredi 9 octobre 2019

EQUATEUR: CHAOS À QUITO, COUVRE-FEU AUTOUR DES LIEUX DE POUVOIR

Le président équatorien Lenin Moreno a ordonné mardi un couvre-feu nocturne autour des lieux de pouvoir à la suite d'incidents à Quito, où le Parlement a été brièvement envahi par les manifestants protestant contre la hausse massive du prix de l'essence.




Manifestation à Quito le 8 octobre 2019 (Voir ici)

On supposera peut-être que j’ai retenu cette information rien que pour le plaisir de pointer le prénom du Président équatorien : Lenin.
- Que nenni ! Il s’agit pour moi de lui décerner un remerciement pour les mesures qu’il vient de prendre, en particulier le déménagement de son gouvernement à Guayaquil dans le sud-ouest du pays, suite à l’envahissement du parlement par les manifestants. Oui, et on le comprendra facilement en considérant les évènements qui se produisent dans nombre de pays, qu’on pense au Venezuela à l’Egypte ou à l’Irak : partout le gouvernement a donné l’ordre à l’armée de tirer à balles réelles sur les manifestants, faisant des morts, beaucoup de morts. Ici, le pouvoir a décidé de se replier dans le sud du pays, de laisser le palais officiel comme une coquille vide que le peuple pourrait investir sans y rencontrer autre chose que des salons vides.

- Voilà la sagesse : un gouvernement élu pour protéger les citoyens ne fait pas tirer sur eux, même quand ceux-ci se rebellent contre son autorité, car, quoiqu’il en soit de sa légitimité, qu’elle soit toujours active ou bien qu’elle lui soit retirée par la rue, jamais un mandat tel que celui de protéger les privilèges du pouvoir au prix de vies humaines ne lui a été accordé.
D’ailleurs, quand bien même il le déciderait (comme en Irak ou il a fait des centaines de morts et de blessés), on sent bien qu’un cap définitif a été franchi lorsque cela arrive. De même que le gouvernement chinois hésite depuis des semaines à faire tirer sur la foule de Hong-Kong. 

mardi 8 octobre 2019

L’ASSEMBLÉE NATIONALE A ABORDÉ CE LUNDI LA POLITIQUE MIGRATOIRE DE LA FRANCE

L’Assemblée nationale a abordé ce lundi la politique migratoire de la France, comme le président de la République s’y était engagé dans la foulée du grand débat. Mais cet après-midi, dans les couloirs du Palais Bourbon, le projet n’emballe pas vraiment l’opposition.
« Ce débat ne peut être ni celui des postures, ni celui des impostures. Notre responsabilité est de sortir de l’affrontement de deux camps, qui ne brandissent que des symboles, jamais des solutions», résume à sa manière Stanislas Guérini, le patron de La République en marche. (Lire ici)

D’un côté la dénonciation d’une posture électoraliste, de l’autre la réclamation d’une recherche véritable de solution : comme on le voit peu de députés croient à l’intérêt d’un tel débat (sans vote il est vrai). Mais recherchons dans ces déclarations les sous-entendus qui s’y cachent. Laissons de côté les dénonciations de l’opposition, très convenues, et tournons-nous vers celle de la majorité : en l’occurrence celle de monsieur Guérini. Car voilà : on y lit qu’il faut « chercher des solutions » (cf. ci-dessus). Qui dit solution, dit problème. Quel est donc le problème posé par l’immigration en France ? Quel est le scandale qui ébranle jusque aux villages où jamais on ne verra un migrant et pas même un français d’origine exotique ? Quelle vision inquiétante s’infiltre ainsi dans les représentations collectives au point qu’il faille prendre des mesures, faire des lois, pour en éloigner la cause ? Ne s’agirait-il pas des images de musulmans qui font leur prière dans la rue et qui refusent de serrer la main d’une femme ? L’assassin de la préfecture de police se refusait dit-on à le faire : demandons à nos concitoyens ce qu’ils en pensent – je crois que beaucoup se disent qu’un tel homme ne mérite même pas la citoyenneté français.
Le Président s’inquiète de ne pas laisser à l’opposition le thème de l’immigration : ne s’agirait-il pas plutôt de celui de l’islam ? Et si dans les quartiers on fermait les boucherie hallal pour les remplacer par des charcuteries, et si on y célébrait la « Fête des voisins » à coup de pinard et de saucisson : n’aurait-on pas pacifié le pays ?
Eh bien : voilà le problème – il est là. Je veux dire que le problème ce ne sont pas les « étrangers » ; c’est la xénophobie – et l’islamophobie.