samedi 31 mars 2018

NORMANDIE : À UN AN DU BREXIT, LA DRÔLE OFFENSIVE DE CHARME DE LA RÉGION POUR ATTIRER LES ANGLAIS

« Pour nous, l'important est de sortir un peu de l'image fromagère de la Normandie –camembert, pont-l'évêque, les falaises d'Étretat, les pommes, les vaches– et assumer le côté extrêmement pro-business. » (Alexandre Wahl, directeur de l'Agence de développement de Normandie – Lu ici)
En lisant ça, je sursaute. Comment ! Nous voilà en 2018, en pleine époque de retour aux « fondamentaux » de la vie humaine, à rechercher nos racines et pas seulement culturelles, mais aussi biologique, celles qui nous unissent intimement et mystérieusement à notre environnement naturel – et voilà donc un monsieur qui, pour inviter les investisseurs pro-business, met une bâche sur les verts pâturages du bocage normand pour cacher la belle nature et inviter ainsi les usines et les tours de 50 étages à pousser à place des pommiers ?



Le bocage normand, entre Caen et le Mont saint-Michel (voir ici)
« Pas de ça chez nous, Monsieur ! Nous refusons faire pousser les cheminées d’usines en lieu et place de nos pommiers ! Nous garderons notre livarot et notre Pont-l’Evêque – nous n’échangerons pas notre cruche de cidre contre les piscines des ingénieurs de Google ! »
Car, voilà la vérité : le progrès ne peut se faire sans destruction. Autrefois, on trouvait normal de démolir un monument vénérable (château, prieuré, vieux remparts) pour construire de nouveaux édifices. Et aujourd’hui, de la même façon on stérilise des terres agricoles en les recouvrant de bitume pour les parkings de nos supermarchés. On a même forgé un mot pour dire ça : l’innovation disruptive (voir ici). Simplement il s’agit d’un procédé de « mercatique » qui fait disparaitre et nos pâturages et nos belles vaches normandes ; et les élus normands ont allègrement troqué ces beaux pâturages contre des promesses d’emplois. Tant pis pour leurs électeurs : après tout ils n’avaient qu’à faire attention aux programmes des candidats pour les quels ils votaient !
Mais on dirait que le vent vient de tourner : après l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, voici que le projet de parc d’activité près de Cergy-Pontoise a du plomb dans l’aile :

« Nouveau coup dur pour le très contesté méga-projet Europacity. La justice vient d’annuler la création de la zone d’aménagement qui devait accueillir ce projet de 3 milliards d’euros. Il prévoyait d’implanter d’ici à 2024 un parc d’activités à vocation touristique et culturelle sur 80 hectares de terres encore agricoles du Val d’Oise. » (Ici)

vendredi 30 mars 2018

PROCÈS TARNAC : DES CONDAMNATIONS SYMBOLIQUES RÉCLAMÉES CONTRE LES HUIT PRÉVENUS

Une peine de 4 ans, dont 42 mois avec un sursis et une mise à l'épreuve de 24 mois, a notamment été requise à l'encontre de Julien Coupat. (Europe1)
A rapprocher des déclarations de madame Michèle Alliot-Marie affirmant lors de leur interpellation qu’il s’agissait d’un complot terroristes d’ultra-gauche et qu’il fallait d’urgence démanteler leur réseau coupable entre autre de saboter les lignes TGV. (Pour se fraîchir la mémoire voir ici)
Certains ironiseront : « Ah… C’était l’époque où il fallait saboter les caténaires pour empêcher les trains d’arriver à l’heure ? La SNCF est maintenant capable de faire ça toute seule – et à moindre frais » D’autres se gausseront du ridicule d’un pouvoir politique désespérément à la recherche d’un fait d’arme glorieux pour redorer son blason.

Et c’est sans doute  vrai. Mais généralisant l’information, nous relèverons qu’à présent l’accusation de terrorisme est devenue universelle. Qu’un dictateur veuille écraser sous les bombes des populations entières, le voilà qui se justifie en expliquant qu’il s’agit de repères terroristes. Qu’une dame végane s’en prenne à son boucher (Post d’hier) ; la voilà inculpée d’apologie du terrorisme.
Le terrorisme est devenu une accusation « irrécusable », un peu comme autre fois celle d’athéisme. Spinoza en a fait l’expérience : bien longtemps après sa mort on refusait même de critiquer sa philosophie en disant qu’elle était abominable parce qu’athée ; inutile de démontrer la réalité de cette accusation, parce qu’à vouloir analyser son œuvre on risquerait d’en être sali – voire même contaminé.
C’est là que les philosophes doivent se rebeller. Faire preuve de cartésianisme et dire : démontrez-moi 1) Qu’être athée est un crime. Et 2) Qu’il est vraiment athée.

Pour Julien Coupat, idem : démontrez-moi 1) que ses idées sont celles d’un terroriste ; et 2) qu’il est vraiment passé à l’acte.

jeudi 29 mars 2018

TRÈBES : UNE MILITANTE «VEGANE» EN GARDE À VUE APRÈS S'ÊTRE RÉJOUIE DE LA MORT DU BOUCHER

Un militant « la France insoumise » a été traduit devant les tribunaux pour apologie du terrorisme : il avait écrit qu’il ne se sentait pas ému par la mort d’un gendarme, et que son affection allait plutôt à la mémoire de Rémy Fraisse.
Mais ce n’est pas tout – voici ce que l’on lit dans le Figaro :
 « Une femme (militante végane) a publié sur Facebook un message dans lequel elle affirme avoir «zéro compassion» pour le boucher tué dans le Super U de Trèbes, dans l'Aude, vendredi dernier. Une enquête a été ouverte pour «apologie du terrorisme», et elle a été placée en garde à vue ce mercredi soir. » Pour finir elle a été condamnée en comparution immédiate à 7 mois de prisons avec sursis. (le Figaro) 

Lorsqu’on imagine le gendarme Arnaud Beltrame  déposant son arme et pénétrant les bras en l’air dans le Super-U où le terroriste l’attend l’arme à la main, on est saisi d’une émotion telle que le moindre mot négatif pourrait choquer profondément et avec raison : une telle émotion est une chose avec la quelle il ne faut pas jouer. Et je n’en jouerai pas.
Reste que je suis juste perplexe devant cette incrimination d’« apologie du terrorisme ». Nier comme l’a fait le militant France Insoumise la bravoure d’un homme, mépriser son sacrifice et lui refuser le respect qui lui est dû – même quand c’est adossé à une critique de la fonction protectrice des citoyens exercée par les gendarmes – c’est moralement répugnant, et ça mérite d’être condamné tant qu’on voudra. Mais quand même : pour faire l’apologie du terrorisme, il faut justifier la terreur ! Il faut lancer un appel à lyncher les gendarmes ! Ce que l’on n’a pas entendu ici, sauf à dire que c’était dans le « sous-texte » ?
o-o-o
Et les bouchers ? La dame « végane » a-t-elle publié un message pour dire : « Allez donc zigouiller le boucher de votre superette, ça va faire réfléchir ses collègues : quand ils vont débiter un agneau en gigots, ils vont se dire que ça pourrait bien leur arriver aussi – et du coup ils vont laisser tomber leur grand couteau et se faire vendeurs des 4-saisons ! » ?

Je disais il y a un instant que le respect était dû aux grandes émotions, surtout quand elles étaient collectives. Mais il faut avouer qu’elles ne peuvent cautionner n’importe quoi.

mercredi 28 mars 2018

LES HUAWEI P20 ET P20 PRO ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Lu ceci, publié à l’occasion de la sortie d’un nouveau Smartphone :
« On aura très certainement droit à un ajustement automatique des paramètres en fonction de l’environnement pour améliorer la qualité des photos... Certain échos font aussi état de la présence d’un nouvel outil intelligent aidant l’utilisateur à bien cadrer les photos. »
Voilà qui va faire saliver bien des utilisateurs de Smartphone : un nouveau modèle est toujours l’occasion de s’émerveiller de ses nouvelles fonctionnalités. Notez qu’il arrive aussi qu’elles soient si discrètes que vous ne les remarquez pas ! Ainsi d’un recadrage automatique des photos qui vous éviterait les maladresses de débutants qui vous font couper les têtes ou les pieds. Vous ne mes croyez pas ? Votre appareil actuel ne se refuse-t-il pas de se déclencher quand les personnages ne sourient pas ? Preuve qu’il y a des fonctions que vous ne connaissez même pas, qui vous surveillent et interviennent sans même demander votre avis.
Du coup on se prend à songer que c’est là le fait de l’« intelligence artificielle » : non seulement comprendre ce que vous faites, savoir comment il convient que ce soit fait, mais qui en suite prend la main sur le dispositif technique dès que le processus s’enclenche, déconnectant ainsi le procédé manuel.
On se doute que c’est là quelque chose qui va bouleverser notre vie – une supposition : vous allez acheter un bermuda à fleurs : le printemps est là et après lui, l’été ! Mais votre Smartphone qui vous sert de carte de crédit se bloque : impossible de payer ! Peut-être est-ce que le prix dépasse vos possibilité ? Votre appareil connecté à votre compte en banque a sans doute détecté que vous êtes à sec ? Ou bien que compte tenu de vos dépenses à venir il est déraisonnable de financer ce merveilleux bermuda ?
Mais non ! Considérant votre profil psychologique révélé par vos autres achats, et selon un algorithme secret, l’appareil estime que ces fleurs sont pour vous tout à fait déplacées et de très mauvais goût. Il bloque donc un achat inapproprié.

Si ce n’est pour aujourd’hui, ce sera pour demain.

mardi 27 mars 2018

UNE PÉTITION POUR DEMANDER L’INTERDICTION DES RELATIONS SEXUELLES ENTRE MÉDECINS ET PATIENTS

« Ces femmes racontent comment leur thérapeute a profité et abusé de leur état de vulnérabilité et de leur faiblesse pour les manipuler et mettre en place avec elles des relations de nature sexuelle. Un mécanisme de transfert et de contre-transfert amoureux bien identifié, et contre lequel Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, mettait déjà formellement en garde. » (Voir ici)
« Contre-transfert amoureux » : on comprend que ce sont les psychothérapeutes qui sont visés ici, et que leurs élans libidineux, envers leurs patientes ou patient, sont parfaitement normaux puisque prévus par la théorie.
Pourrait-on transférer ( !) cette observation à d’autres comportements amoureux  également prévus par la théorie ? Dire par exemple : « Chère amie, je me sens comme aimanté par votre poitrine : voyez-vous, elle me rappelle inconsciemment celle de ma maman qui m’a allaité jusqu’à l’âge de 18 mois. Pourrais-je m’en emparer et biberonner vos tétons ? Notez que si vous me refusez je risque bien de vous agresser comme lorsque j’était tout petit enfant et que j’ouvrais de force le corsage de ma maman… » Là je m’arrête, vous devinez que le contre-transfert attaque à présent mon clavier.

- Soyons plus soft. Si le contre-transfert existe, ça veut dire que l’environnement est pour beaucoup dans nos réactions sentimentales. Par exemple que ce qui manifeste un appel d’amour justifie une réponse amoureuse. Ah !... Le printemps, les petits oiseaux qui se cochent sur les branches, et les béliers qui appellent les brebis, et le chien la chienne… Bref, si l’on accepte de parler de contre-transfert à l’occasion de tels mécanismes, alors allons-y et contre-transférons gaiement.
Sauf que l’article cité ajoute immédiatement : « Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, mettait déjà formellement en garde (contre ce mécanisme) ». La psychanalyse est là en effet pour  nous rappeler que la nature en nous lutte contre elle-même et que s’il est dans notre nature de bâtir une civilisation pour y vivre, alors il doit être naturellement interdit de se laisser aller à nos pulsions.

Quant à savoir ce qu’elles sont et ce que nous perdons en les refoulant, il n’y a qu’à picoler un peu et on verra ces malheureux désirs ressurgir de l’obscurité de notre inconscient.