jeudi 8 mars 2018

LA LOI PRÉVOIT L’ÉGALITÉ DES SALAIRES DEPUIS 45 ANS. AUJOURD’HUI, JE DIS : BASTA !

(Déclaration de Muriel Pénicaud – Interview à Madame Figaro)
De fait quand je proclamais hier que le droit contraignant ne pourrait pas tout, je laissais soigneusement de côté les inégalités déjà interdites par la loi, comme celle de l’inégalité des rétributions à travail égal.
Maintenant, pour entrer dans le concret, il s’agit de voir ce que sont ces injustices lorsqu’elles sont aussi des délits sanctionnés par la loi, et cela depuis… 45 ans ! Muriel Pénicaud  ministre du travail déclare à propos des inégalités de salaire que « Basta ! Ça suffit, cette fois on va y mettre bon ordre d’ici… 2022. »
Là je sursaute : pourquoi pas tout de suite ? Pourquoi ne pas envoyer les Inspecteurs du travail dans les entreprises avec leur carnet de P.V. à la main ?
Lisons la suite de son interview, ça ne manque pas d’intérêt.
            - D’abord, il y a un problème d’équilibre financier : il faut que les entreprises aient eu le temps d’abonder une enveloppe pour rémunérer les femmes à leur juste prix – sinon, c’est la faillite ! Redressez-vous avez fierté, mesdames : si la boite où vous travaillez a des finances saines, c’est à vous qu’elle le doit (et battez votre coulpe : en réclamant des salaires décents vous allez mettre à mal cette belle santé)
            - Ensuite, et c’est plus problématique encore, il faut percer le brouillard dont les patrons environnent les salaires des femmes. Oh, non ! Pas que leurs montants ne soient pas déclarés ; mais bien parce que les critères qui en fixent le montant sont absolument opaques :
« Je veux fixer une obligation de transparence sur les résultats et l’action en matière d’égalité salariale. Nous pourrions mettre à disposition un logiciel libre de droit, sur le modèle du logiciel suisse. Intégré au logiciel de paie des entreprises, il mesurera précisément l’écart de salaires par type de postes. » déclare Muriel Pénicaud dans le même interview.
Et là, les patrons font la grimace : un logiciel espion dans leur entreprise ? Et tout ça parce qu’on les soupçonne de vilénie dans le calcul des salaires ?

C’est vraiment pas gentil.

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