mardi 31 décembre 2019

Réveillon du Nouvel An sur les Champs-Élysées

À minuit, le décompte s’est terminé, pour la sixième année consécutive, par un feu d’artifice tiré depuis l’Arc de triomphe.  Chaque fêtard a dû passer par des barrages filtrants et des fouilles, organisés à différents points d’entrée de l’avenue “dans un contexte de menace terroriste élevée”. Un périmètre de sécurité établi dès 19 heures devait rester en place jusqu’à 3 heures mercredi, a indiqué la préfecture. “ Près de 100.000 policiers et gendarmes, près de 5000 militaires et près de 40.000 sapeurs pompiers mais aussi personnels de la sécurité civile”. (Voir ici)



Quelle foule ! Et si c’étaient en réalité les forces de sécurité (100000 policiers + 40000 pompiers + 5000 militaires) tous déguisés en fêtards et qui activaient le décompte de minuit en cachant leurs fusils d’assaut ?
Après tout, qu’importe ? Car ce qui compte, c’est qu’une année finisse et qu’une autre commence. Et pour cela il faut des gens amassés sur les Champs’ et qui braillent « 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11… et 12 ! ». Sans quoi 2020 ne serait pas arrivée, les autres pays nous ridiculiseraient et disant de nous que nous ne savons même pas changer d’année – pas étonnant qu’un n’arrive pas non plus à réformer nos retraites !

- On dira que c’est ce billet qui est ridicule et que personne ne croit un seul instant que ça importe un tant soit peu de décompter les 12 coups de minuit. Peut-être… Mais il ne faudrait pas oublier qu’en faisant cela on prolonge une lointaine tradition qui fait jouer à la fête un rôle essentiel dans les cycles naturels, qu’ils soient astronomiques ou végétaux. La fête des moissons devait autrefois par le gaspillage des réserves vider les greniers à seule fin de pouvoir les remplir à nouveau.
Voilà en tout cas une bonne raison de ne pas culpabiliser si vous avez vidé votre compte en banque : c’est pour mieux encaisser votre prime Macron de nouvelle année.

Affaire Matzneff : Bernard Pivot « regrette » son interview de l'écrivain en 1990

 Je sais : aujourd'hui, il faut et il suffit de se souhaiter la bonne année. Et si on avait des choses plus urgentes à faire ? Comme de se poser cette question : La faute peut-elle surgir longtemps après avoir commis l’acte ?

« Il m'aurait fallu beaucoup de lucidité et une grande force de caractère pour me soustraire aux dérives d'une liberté dont s'accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et des radios. Ces qualités, je ne les ai pas eues. Je le regrette évidemment, ayant de surcroît le sentiment de n'avoir pas eu les mots qu'il fallait », déclare Bernard Pivot au JDD.
Et d’ajouter : « Dans les années 70 et 80, la littérature passait avant la morale ; aujourd'hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c'est un progrès. Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d'un pays, et, surtout, d'une époque » (Voir ici)

Il s’agit pour ceux qui n’auraient pas lu la presse ces jours-ci, d’un écrivain âgé d’une cinquantaine d’années en 1990 (au moment des faits) et qui publiait un récit dans lequel il ne faisait pas mystère de son attrait pour les toute-jeunes filles, à peine nubiles. Et, tandis qu’il évoquait avec le narcissisme qui le caractérisait  son goût sexuel, considéré comme une particularité esthétique, une autre écrivaine qui participait à l’émission s’insurgeait : « Monsieur, au Québec vous seriez déjà en prison pour ce que vous venez de dire ! ». Il s’agissait de Denise Bombardier, et ses propos n’étaient pas passés inaperçus. Cela je peux le dire car j’ai un souvenir très clair de la séquence de cette émission 30 ans après : comme je ne suis pas atteint d’hypermnésie, il faut croire que cette scène avait quelque raison de me frapper.
Et je dirai que c’est la réaction de la québécoise plus que la confession de Matzneff qui en est la cause. L’écrivain français était pour moi un auteur « puant » l’ego-satisfaction, qui évoquait avec complaisance ce qui devait rester dans sa vie privée : nulle nécessité littéraire ne me paraissait justifier ce récit. Mais, qu’on le condamne avec un tel aplomb voilà qui justifiait a posteriori les procès en immoralité des auteurs tels que Baudelaire, Flaubert et les Goncourt. C’est bien ce que Bernard Pivot dit aujourd’hui en affirmant qu’à l’époque la littérature passait avant la morale, et qu’alors on se vantait de ne plus condamner les Fleurs du mal.
Il y a plus. Matzneff n’est pas Baudelaire, tant s’en faut, et ce qui nous (= me) scandalisait, c’est que cette déclaration québécoise remettait en cause notre liberté, en soumettant nos pulsions à la loi et à l’État. Je l’avoue, si cette séquence est restée dans ma mémoire, c’est que je croyais alors fermement que le consentement des partenaires suffisait à justifier ce qui se passait entre eux à cette occasion.
Je n’ai pas lu le livre de Vanessa Springora (en cours de publication) concernant sa relation avec l’écrivain, mais je crois qu’aujourd’hui on comprend que ce à quoi une très jeune fille (ou une femme en position d’infériorité) ne peut consentir totalement laisse la place à des souffrances qui se développent au cours du temps.
Bref, il y a dans ces affaires des victimes qui sont de l’ordre de « l’après-coup », je veux dire dont les souffrances se développent avec le temps – mais victimes, elles le sont ; et souffrances il y a.
La faute peut-elle surgir longtemps après l’acte ?

--> On lira la suite de cet article demain.

lundi 30 décembre 2019

Personnalités préférées des Français : les grands gagnants de l'année

Bilan 2019 : dans la catégorie personnage masculin préféré des français, en numéro UN : Jean-Jacques Goldmann ! 


Ça, ce n’est pas vraiment une surprise ! 
- D’abord parce que c’est la troisième année consécutive que Goldmann est numéro un, quoique n’ayant pas réalisé d’enregistrement (rappelons qu’il est essentiellement un chanteur compositeur) ni participé officiellement à des actions humanitaires comme du temps où il dirigeait les Restos-du-cœur. 
- Ensuite parce que ça fait de nombreuses années qu’il caracole en haut de ce classement (On lira par exemple un article consacré à notre numéro 1 en … 2012 (ici) – Et ce n’était pas le premier).
Au point qu’on a baptisé cette situation d’« effet Goldmann » pour désigner un personnage public dont la cote de popularité remonte dès qu’il s’éloigne du pouvoir et baisse quand il y revient. Le plus connu à ce jour est Jacques Chirac, dont je ne me serais pas étonné que son nom figurât dans le haut de la liste s’il n’était pas mort entre temps… On évoquera aussi Alain Juppé dont la détestation durant les grèves de 1995 avait été à son maximum à ce moment pour disparaitre à présent. A ce compte, Emmanuel Macron a de beaux jours devant lui.
Bien sûr on peut s’intéresser aux raisons qui font qu’on préfère nos anciennes gloires aux présentes, comme les vieux préfèrent les souvenirs des idoles de leur jeunesse aux jeunes actifs contemporains ; mais ce sont là des réflexes bien connus qui ne nous apprennent justement pas grand-chose.
Par contre, on peut se demander comment il se fait qu’on puisse s’intéresser malgré tout à cette désignation. Je suis sûr que Jean-Jacques Goldmann ne s’en sent pas plus fier que cela, mais pourquoi y a-t-il encore des gens pour répondre à ce genre de questionnaire ? Et – plus encore – pourquoi y a-t-il encore des gens pour s’intéresser à la publication de ces sondages ?

RATP : les exceptions des non-grévistes

Ceux qui n'ont pas du tout participé à la grève sont des exceptions. Karim, 43 ans dont 13 ans passés à la RATP est de ceux-là. « La grève, c'est pour les riches ! », lance-t-il à la cantonade. Ce père de 4 enfants, endetté, interdit bancaire « et pas franchement pro syndicat », n'a pas « la tête à penser à la retraite ». Il préfère « regarder ce qu'il a sur son compte à la fin du mois »,
A ses côtés, Samsarah, 27 ans, prend la relève du bus 147, dont 37 stations relient Eglise de Pantin à Sevran. La jeune femme a participé à « deux jours de mobilisation grâce à l'argent du 13e mois, perdu 180 € dans la bataille sur un salaire net de 1 600 € par mois », alors, oui, clame-t-elle : « C'est une réalité, il faut de bonnes économies pour pouvoir faire grève durablement » Lu ici

Déjà, relevons le prénom de cette dame : « Samsarah » qui en sanskrit signifie « ensemble de ce qui circule » quelque chose faisant allusion à la roue de la vie, qui reprend à chaque naissance avec les déterminations venues de l’existence précédente. Cette conductrice a-t-elle été déterminée à prendre le volant d’un bus en raison de son prénom ou en raison des épisodes de sa vie précédente ? Toujours est-il que, pour elle, c’est le présent qui détermine ses décisions, et le présent, comme pour son collègue Karim, c’est le montant de son compte en banque à la fin du mois.
Au fond il y a une certaine dose de Gilet-jaune dans les grèves de la RATP ou de la SNCF (1) : c’est la paupérisation des travailleurs, le fait qu’en travaillant toujours plus dur, ils sont réduits à un budget étriqué, qui ne laisse aucune place aux loisirs ni aux marges de sécurité. Comme le dit Karim, « La grève, c'est pour les riches ! » : cela permet de toucher du doigt la réalité quotidienne du travail, celle qui ne se manifeste pas seulement durant les grèves, mais (hélas) tous les mois et tous les jours. On dira que ceux qui font grève se battent pour tous et ceux qui sont dans cette situation, que les conducteurs RATP non-endettés ou en meilleur position familiale font grève aussi pour leurs collègues comme Karim ou Samsarah. 
C’est ainsi que les syndicats nous disent que les agents RATP ou SNCF ne sont pas des nantis qui défendent leurs avantages catégoriels, parce que, justement ils se battent pour tous les travailleurs soumis à cette injuste loi-retraite.
J’ai quand même du mal à le croire. On verra ce que cela va donner lorsque le gouvernement dira à ces agents : « Toutes vos revendications ont été satisfaites » : vont-ils dire « Nous continuons la grève parce que les autres salariés n’ont pas eu la même chance que nous ».
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(1) Comme le disent certains commentateurs de la vie publique française, les gilets-jaunes ont « perfusé » dans les syndicats, créant des passages directs entre la base de l’appareil du syndicat, prenant des décisions en dehors de celui-ci et amenant les dirigeants à courir après leur bas.

dimanche 29 décembre 2019

La première téléportation quantique entre deux puces informatiques a eu lieu

Les chercheurs expliquent que : “hypothétiquement, il n’y a pas de limite à la distance sur laquelle la téléportation quantique peut opérer et cela soulève des implications étranges qui ont même intrigué Einstein lui-même. Notre compréhension actuelle de la physique dit que rien ne peut aller plus vite que la vitesse de la lumière, et pourtant, avec la téléportation quantique, l’information semble dépasser cette limite de vitesse”. La téléportation a été rendue possible grâce à une intrication quantique. Ce phénomène d’intrication quantique correspond à l’enchevêtrement de deux particules au point de pouvoir “communiquer” sur de longues distances. (Lu ici) – Pour le détail de l’expérimentation, voir ici)

« Hypotheses non fingo » (je ne formule pas d’hypothèses) dira Isaac Newton dans ses Principia de 1713 (voir ici), signifiant que l’induction scientifique n’avait pas besoin d’explication par des causes premières pour donner une prévision exacte des phénomènes. Il en va de même ici, quoique de façon encore plus brutale. Car une chose est de ne pas pouvoir expliquer pourquoi les choses arrivent comme elles arrivent (ce qui était le cas de la gravité pour Newton), une autre de comprendre pourquoi elles se produisent en contradiction avec les lois les plus universelle de l’univers. Car là est le problème : selon la relativité générale, nul corps ne peut se déplacer plus vite que la lumière, or l’information échangée entre deux particules intriquées se fait instantanément, quelle que soit la distance qui les sépare. Que se passe-t-il entre ces deux corps ? Qu’est-ce qui se déplace ainsi dans l’instant ? On hésite à formuler ces questions, tant il est vrai que le moindre terme employé (instant ; corps ; particule ; information – etc.) parait trop connu. Ce qu’il nous faudrait ce sont des mots nouveaux pour dire ces nouveaux évènements capables ou bien de renverser la physique quantique ou alors d’y ajouter des chapitres insoupçonnés jusqu’à présent. 
Je ne sais plus quel physicien disait : « Quand nous rencontrons un phénomène au quel nous ne comprenons rien, alors nous savons qu’il est important ».
C’est bien le cas aujourd’hui.

samedi 28 décembre 2019

Les danseurs de l’Opéra de Paris disent "non" à la clause du Grand père

« Les danseurs de l'Opéra de Paris sont les seuls et uniques en France avec cette retraite privilégiée de 42 ans ! Tous les autres danseurs sont la plupart du temps en CDD avec rien au bout ! », a tweeté Marc Ribaud, directeur de la danse du ballet de l'Opéra de Nice.
"Il nous est proposé d'échapper personnellement aux mesures, pour ne les voir appliquées qu'aux prochaines générations. Mais nous ne sommes qu'un petit maillon dans une chaîne vieille de 350 ans. Cette chaîne doit se prolonger loin dans le futur : nous ne pouvons pas être la génération qui aura sacrifié les suivantes" (Lu ici)

La Président Macron que rien en fait trembler n’a pas hésité à toucher à une régime de retraite décrété par son glorieux prédécesseur, Louis XIV, pour déterminer que l’âge de départ à la retraite à 42 ans sera  aboli par la nouvelle loi-retraite. 
Alors on dira qu’en 1698 l’état physique des danseurs à 42 ans était peut-être pire qu’aujourd’hui à 62 ans ? Pas si sûr : les cartilages ne sont pas plus solides de nos jours, même si les hanches de nos danseurs sont maintenant en titane, ça ne répare pas tout.
- Mais l’important n’est pas là : il est dans le refus de la « clause du grand-père » fort mauvaise expression pourtant admise, pour désigner l’acceptation de la reforme sous condition d’en être exempté pour soi-même. Ce que les danseurs refusent c’est de sortir de la longue chaîne des générations de danseurs de l’Opéra de Paris, d’être ceux qui mettront un terme à ce que Louis XIV a voulu pour eux.
On est alors dans ce que Luc Ferry appelle une « transcendance horizontale » qui dépasse les individus sans les faire basculer dans un autre monde. Chaque danseur n’existe que comme un élément d’un grand tout appelé « Corps de ballet de l’Opéra de Paris » et comme tel il ne peut accepter une modification qui, sans le modifier lui-même, affecterait ce grand tout. 
C’est un peu comme ces manipulations génétiques qui affectent le génome de l’espèce à partir d’une seule modification du patrimoine de l’individu. Car en effet tout cela est du pareil au même, qu’il s’agisse de l’identification de l’individu à l’espèce, ou du danseur à son corps de ballet.
« Corps de ballet » : le terme est en effet éloquent.

vendredi 27 décembre 2019

Le McDonald’s controversé de l’île d’Oléron a finalement ouvert ses portes en toute discrétion

Le bras de fer a duré cinq ans, avant que la chaîne de fast-food n'obtienne finalement gain de cause et qu'un McDonald's n'ouvre finalement ses portes ce jeudi à Dolus, sur l'île d'Oléron, en Charente-Maritime. Une inauguration sans publicité et sous l'oeil d'une poignée de vigiles. La direction a retardé l'événement, qui devait initialement avoir lieu avant l'été, en dénonçant des « manoeuvres d'intimidation ». Lu ici


Nous ne discuterons pas le bien fondé de l’implantation, finalement réalisée, d’un restaurant Mc Donald’s dans l’île d’Oléron : après tout ce qui importe c’est que cette implantation ait été refusée par les élus et certains administrés du lieu au nom de l’écologie et de la « malebouffe » réunis. D’où un contre projet, enterré je crois à présent, de faire à la place un restaurant citoyen mettant en oeuvre des aliments de production locale, avec une meilleure emprise carbone, et - on le suppose - une qualité gustative supérieure. On notera que cette opération est dirigée par Grégory Gendre, qui a créé il y a dix ans Roule ma frite, une association qui recycle l'huile de friture en carburant - c’est tout dire.
Enfin voilà qu’en France tout finit non pas par des chansons comme le prétendait Beaumarchais, mais la fourchette à la main. Et il y  a lieu de s’en réjouir, car c’est quand même un peu plus sérieux que la guitare en bandoulière. Les hippies d’autrefois n’ont finalement rien produit à part quelques tubes aujourd’hui bine démodés. Par contre, savoir ce qu’il convient de manger et défendre son assiette comme on défend un drapeau, voilà qui est un peu plus fort.

Reste que je n’aimerais pas plus ceux qui me diront ce que j’ai le droit de manger que ceux qui m’imposeront de m’incliner devant leur idole.

jeudi 26 décembre 2019

Les voeux de Noël de Boris Johnson font sensation

« C’est un moment spécial où peu importe ce qu'il s'est passé cette année, nous avons l'occasion de fêter ce qui est bon dans le monde, de célébrer les bonnes choses qui arrivent », déclare aussi Boris Johnson, appelant ses administrés à « ne pas trop se disputer avec la belle-famille ou quiconque »
Nombreux sont les internautes qui ont d’ailleurs souligné l’absence de voeux de Noël par le président français (Lu ici)

Après quelques jours d’absence votre serviteur revient à son clavier avec plein de bonnes pensées pour vous, ses lecteurs chéris, afin qu’en cette fin d’année tout aille enfin pour le mieux dans votre famille.
Et voilà une suggestion de Boris Johnson : « ne pas trop se disputer avec la belle-famille ou quiconque ». Donc laissez en paix votre belle-mère, vos grands enfants, leurs femmes et leurs gamins - tout ce monde-là doit être serein et en harmonie pour ces fêtes de fin d’années.

Banal dires-vous ? Pas tant que ça quand on réalise ce qui se passe justement à ce moment : tous ces gens qui, peut-être ne se sont pas vus depuis le Noël précédents, serrés comme des sardines autour de la table à parler à perte de vue en attendant que la poularde soit enfin cuite pour paraitre devant eux. Que croyez-vous qu’il va arriver ? Qu’on va discuter de dernier prix Goncourt ? Ou de l’expo Leonard de Vinci ? Que non ! On va parler des retraites, de leurs réformes et des Gilets-jaunes. Peut-être que le cousin Kevin qui vient de décrocher le Capes va évoquer son refus de faire de l’orientation durant son service, et affirmer qu’en passant le concours il a passé du même coup un contrat avec l’Etat et qu’il faudrait quand même que celui-ci - etc. - et dans le même temps la tante Catherine dit que les enseignants sont incapables de faire ce pourquoi on les paye, c’est à dire garder les enfants en sécurité.
Imaginez la difficulté à respecter les voeux de Boris.

Ils font à juste titre sensation.

vendredi 20 décembre 2019

On sait désormais quand les derniers Homo erectus ont disparu

On a désormais des Homo sapiens à 200 000 ans en Afrique, mais aussi des Néandertaliens et des Denisoviens ainsi que des Homo erectus jusqu’à 100 000 ans en Eurasie. Tous ces groupes ont donc vécu de façon contemporaine dans des aires géographiques différentes.» Des espèces auxquelles il faut rajouter Homo floresiensis, le tout petit homme de l’île de Florès, et Homo luzonensis, découverts il y a peu aux Philippines. Des descendants insulaires eux aussi contemporains des derniers Homo erectus ? (Lire ici)

- Rappelons-nous la chanson de Serge Reggiani, l’Homme fossile : « Les scientifiques voulant me baptiser de par un nom latin m’ont appelé « pithécanthropus erectus » - Erectus ça m’va bien, moi qu’étais chaud lapin ! ». C’était en 1968 et le pithécanthrope était alors un lointain ancêtre de l’humanité, presque un mythe. Or voilà qu’à présent on se le représente comme contemporain de notre Grand-Papa Sapiens, séparé de lui par quelques milliers de kilomètres, et c’est tout juste s’il n’a pas lutiné notre Grand-Maman Sapiens au détour d’un bosquet. Imaginez un peu, si c’était arrivé on se trimbalerait peut-être des gènes d’un type qui ressemble à ça :

Ça fait froid dans le dos, n’est-ce pas ?
Mais ça, c’est un peu raciste vous ne croyez pas ? Bonjour les préjugés ! Remarquez quand même que ces gens-là ont survécu pendant un million et demi d’années aux pires conditions climatiques, aux maladies, aux fauves géants qui existaient alors. Et que, si ça se trouve, c’est notre espèce Sapiens-sapiens qui lui a fait la peau.

Qu’est-ce que vous en concluez ? Vous, je ne sais pas, mais moi je vois ça avec beaucoup d’inquiétude. Car si l’Erectus a survécu si longtemps, notre espèce devrait en faire au moins autant, et alors adieu la planète ! Ce que nous avons réussi à faire en quelques milliers d’années en matière de saccage du milieu naturel, avec le progrès on devrait l’achever en moins d’un siècle. Alors imaginez un peu ce qu’on pourrait réaliser si on avait encore un million d’années devant nous ?

jeudi 19 décembre 2019

Réforme des retraites : Macron envisage « une amélioration possible autour de l’âge pivot »

Le président Emmanuel Macron est « disposé à améliorer » le projet de réforme des retraites, et envisage notamment « une amélioration possible autour de l’âge pivot » de départ à la retraite (Lu ici).
Evidemment, la suite des négociations appartient aux négociateurs et tous ceux qui se risquent aujourd’hui à pronostiquer le résultat qui en sortira risquent bien d’être démentis par les faits. Rien n’est écrit, sauf que le meilleur sera ce qui sera accepté par tous et signé des syndicats au bas d’un accord précis.
Et c’est cela qui est d’ores et déjà acquis : en démocratie, le meilleur n’est pas défini objectivement avant toute négociation, mais après. La vérité c’est ce sur quoi nous sommes tombés d’accord. Et si nous tombons d’accord pour dire qu’il doit faire chaud à Noël et que la saint Sylvestre doit obligatoirement se produire sous une pluie d’étoiles filantes ? Hé bien voilà : même ça doit paraitre vrai - et on fera ce qu’il faut pour que tout le monde y croie.
Mon raisonnement ne vous parait pas correct ? Il serait même complètement dément ? Oui, en effet, mais si je l’ai poussé jusque là, c’est simplement pour faire fonctionner la logique des débats politiques du moment. C’est qu’on oublie d’ajouter que les « raisons » de la réalité ignorent totalement les « raisons » de nos désirs, et que si ces dernières doivent s’imposer, c’est dans la stricte limite des premières. « Plus de prestations sociales et moins de taxes, moins d’impôts » voilà l’exemple de ce qu’on entend et donc aussi de ce qui ne tient pas la route.
Pourtant on se récrie : « Il suffit de faire payer les riches ! De débusquer les fraudeurs - et surtout de supprimer les lois qui font de leur fraude un acte légal ! »

Oui, il faut trouver et imposer la limite politique des limites objectives du monde. Et ça, ça s’appelle faire la Révolution. 

mercredi 18 décembre 2019

Donald Trump mis en accusation pour abus de pouvoir et obstruction

Mais les sondages montrent que les lignes ont peu bougé. Selon une étude NBC News/Wall Street Journal, rendue publique quelques heures seulement avant le vote de la chambre basse, 48 % des Américains sont favorables à la destitution de Donald Trump et… 48 % des Américains y sont opposés.

Tout ça pour ça… Je veux dire : tant d’émotions, de tweets, de cris et de fureur pour en arriver à la parfaite égalité des voix entre ceux qui veulent chasser Donald Trump du pouvoir et ceux qui entendent l’y maintenir… au-delà de 2020 ?
Sans doute, car refuser de destituer le président aujourd’hui et dans le même temps ne pas renouveler son mandat en novembre prochain ce ne serait pas très cohérent, n’est-ce pas ?
En effet comment ne pas profiter de cette circonstance pour se débarrasser d’un président accusé de traitrise ? Comment le disculper, estimant que ce sont les Démocrates qui sont des ennemis de la démocratie, et en même temps dire que seul un autre candidat républicain (le quel d’ailleurs ne se manifeste pas en ce moment) pourrait convenir à la Nation ?
La vérité est toute autre : alors que beaucoup (dont moi) pensaient avant l’élection de Donald Trump qu’il ne tiendrait pas une semaine à la Maison Blanche et qu’il serait chassé par une révolution de palais, voilà que la moitié des électeurs serait donc déterminée à le reconduire pour 4 ans de plus. 
Occasion de philosopher sur l’exercice du pouvoir, sur la force de l’histoire capable de féconder même les pires individus à condition qu’ils aillent dans son sens.
« Dans son sens » : mais oui ! Si un âne bâté comme Trump tient le coup à Washington est la preuve qu’en effet il accomplit exactement ce que la logique de l’histoire voulait.
Et que peut l’histoire ? Que le plus puissant l’emporte sur le plus faible, que le loup dévore l’agneau, sans autre forme de procès.

mardi 17 décembre 2019

Algérie : Macron adresse ses «chaleureuses félicitations» au nouveau président

Le président français a finalement envoyé ses chaleureuses « félicitations » à Abdelmadjid Tebboune pour « la confiance que lui a accordée le peuple algérien lors de l'échéance électorale du 12 décembre ».
Dans une première réaction vendredi dernier, le locataire de l'Elysée avait indiqué avoir « pris note » de l'élection d'Abdelmadjid Tebboune, dont la tenue était rejetée par un mouvement de contestation populaire inédit en Algérie.
Interrogé par un journaliste le même jour sur cette réaction du chef de l'Etat tricolore, « Je ne lui répondrai pas […] moi j'ai été élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple algérien » avait indiqué M. Tebboune. 

En effet, il y avait de quoi être vexé : le langage du Président français, prenant seulement acte de l’élection du Président algérien était un peu froid. On aurait dit un communiqué d’entreprise à propos du changement de présidence d’une entreprise concurrente - à ce compte, mieux aurait valu ne rien dire.
Car le langage est terriblement violent lorsqu’il dit froidement des choses désagréables. Tout se passe comme si un mot de travers était pire qu’un coup dans la figure : traiter un chef d’Etat comme un vulgaire sous-fifre, c’est aussi insultant.
A ce propos, regrettez-vous l’époque où une injure suffisait à déclencher un duel, même entre parlementaires ? Le dernier duel de ce genre était en 1967 entre René Ribière et Gaston Defferre il se soldait par une estafilade subie par René Ribière mettant fin au duel emporté par Gaston Defferre … et par les huée de la presse indignée de cette pantalonnade. (Voir la vidéo ici) Aurait-il fallu plus de sang pour que ça soit pris au sérieux ? On ne sait, faute de récidive en matière de lavage d’honneur.
Du coup, j’imagine un duel entre le Président algérien et le Président français, à l’épée - s’il vous plait laissons la sabre laser aux jeunes générations qui n’ont rien compris au caractère romantique de ces affaires.
Et puis tant qu’à faire, faisons marcher notre imagination, et demandons-nous quelle arme d’autres chefs d’Etat pourraient choisir ? Pour Trump, c’est évidemment un bon vieux 6-coups, genre Colt qui conviendrait ; et pour Poutine le Bazooka ; pour Xi Jinping le sabre ; et pour Johnson ?




Le pistolet à eau bien sûr.

lundi 16 décembre 2019

Démission : Jean-Paul Delevoye « prend sa retraite »

Fragilisé par des soupçons de conflits d'intérêts après des "oublis" dans sa déclaration d'intérêts, Jean-Paul Delevoye a rectifié ce document en déclarant treize mandats, dont onze bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale, selon une information du journal Le Monde publiée samedi.
Il a aussi continué à être rémunéré : le Parisien a révèlé, lundi 8 décembre, que le haut-commissaire occupe la fonction de président du think-tank Parallaxe de "HEP Education au sein du groupe de formation IGS" depuis 2017 et qu’il perçoit à ce titre une rémunération, non compatible avec son poste en gouvernement. En 2018 et en 2019, il a perçu  5 368,38 euros mensuels, soit un montant annuel de 64 420 euros net. - Lire ici

Tout le gouvernement le proclame en choeur : Jean-Paul Delevoye est d’une parfaite sincérité et d’une totale bonne foi quand il dit qu’il s’agit là d’un simple oubli. Il ajoute d’ailleurs que c’est d’habitude sa femme qui lui signale de pareils faits :  « J'avoue, autant je suis rigoureux sur les budgets publics, autant c'est ma femme qui s'occupe de tout ce qui est l’administratif », avait-il confié au Parisien. 
- Arrêtons un instant de rire et fronçons les sourcils : c’est quand même curieux quelqu’un qui pense à déclarer 3 mandats et qui oublie les 10 autres. Selon moi, soit il pense à tout déclarer, soit il les oublie tous, mais pourquoi cet oubli sélectif, s’il n’y avait rien à sélectionner ? Parce qu’inévitablement on se dit qu’il y a eu de « bonnes » (sic) raisons peu avouables pour expliquer ces soi-disant oublis. Et puis quand on apprend qu’il y a eu un « oubli » de déclaration de rémunération, on pense que mettre tout ça sur le dos d’une négligence de l’épouse, ça y va un peu fort !

Il y a plus. Supposons que la démission de monsieur Delevoye ait été légitime, en raison des conflits d’intérêts que tout cela supposait - alors, quid de  son projet de réforme ? Car, si sa présence à la table de négociation est impossible à présent parce que sa neutralité est douteuse, alors pourquoi aurait-elle été acceptable au cours de l’élaboration du projet ? Pourquoi le soupçonner de partialité en faveur de telle ou telle entreprise aujourd’hui (alors qu’il ne faut qu’ajuster le projet à des revendications) et pas hier là où l’enjeu était encore plus fort ?   
Et puis, après tout, ne serait-ce pas une porte de sortie pour le gouvernement au cas où il serait acculé à capituler devant la grogne populaire ?

L'échec de la COP25 : « Désastreux", "angoissant", "du jamais vu"

Hindu Imaru Ibrahim représente la communauté peule Mbororo au Tchad. "Je suis vraiment déçue. On a donné l’espoir à nos communautés que l’on venait ici pour avoir des discussions qui les représentent, et pour obtenir des solutions à ramener à la maison", déplore-t-elle au micro de Mathieu de Taillac, correspondant de France Inter à Madrid. "Les gens dans tout le Sahel subissent déjà les impacts du changement climatique. La saison des pluies n’est pas régulière, avec des inondations ou des sécheresses. Les gens n’ont pas à manger. » (Lu ici)

Et après ça on va nous parler du progrès de l’humanité, de l’Histoire avec un grand « H », et du chemin parcouru depuis le néolithique… Comment se fait-il alors que les inégalités atteignent un record, que certains meurent à 40 ans squelettiques, pendant que d’autres croulent sous la graisse et les déchets de leur consommation ? Qui donc va vider les poubelles des Peuls ? - Personne parce qu’ils n’en ont pas. Alors, quelle différence entre nous et les chasseurs cueilleurs qui régnaient partout il y a 40000 ans ?
- Première différence, ils ne pouvaient pas faire grand chose pour améliorer leur ordinaire. Certes, certains avaient un territoire de chasse particulièrement giboyeux qu’ils conservaient avec férocité contre les crève-la-faim qui prétendaient l’envahir. 
- Deuxième différence, il leur était inutile d’avoir des serviteurs et des esclaves, vu qu’il aurait fallu les nourrir et que chacun, maitre comme esclave estimait que sa journée était déjà bien remplie quand ils avaient attrapé un lapin pour nourrir leurs enfants.
- Troisième différence, quand c’était possible, il était quand même nécessaire de secourir le malheureux qui crevait de faim à la porte de la case, parce que, sous ses haillons, c’était peut-être un Dieu qui venait tester la charité de l’habitant. Etait-ce comme ça déjà il y a 40000 ans  ? Je ne sais pas, mais il y a 4000 ans en Grèce c’était bien comme ça que ça marchait. Et chez nous aujourd’hui ?
- Enfin, quatrième différence, la Terre était alors sans doute une divinité bien plus redoutable qu’aujourd’hui, qui jetait à terre les palais et les villes des coupables de profanation par une simple secousse de son épiderme. Alors qu’aujourd’hui, les tempêtes et les incendies vont-ils chatouiller les coupables de pollution ?

Que non ! À part quelques nababs de Californie, les incendies et les sécheresses ne menacent que des pauvres diables de Peuls qui n’ont rien fait à personne, et surtout pas bu notre eau ou respirer notre air.

dimanche 15 décembre 2019

Menacés de licenciements, les employés d'une usine détruisent des milliers de smartphones

Depuis le 12 décembre, les salariés de l'entreprise Remade protestent contre les conditions dans lesquelles ces derniers risquent d'être licenciés avec une méthode originale. Ils détruisent une partie de leur production, des Iphone reconditionnés. Plusieurs milliers de smartphones, de la marque Iphone, sont détruits chaque jour depuis le 12 décembre par les salariés de l'entreprise Remade. Une action qui vise à alerter et protester contre leur licenciement.
La direction de Remade affiche un stock de 25 000 à 33 000 Iphone reconditionnés prêts à être commercialisés. «Puisque les hommes n’ont aucune valeur, nous allons nous attaquer à [...] l’argent. Ainsi, nous détruirons 1 000 Iphone par jour jusqu’à être entendus», a menacé le 12 décembre dans un communiqué le CSE de Remade (1) qui emploie environ 330 salariés à Poilley, près du Mont-Saint-Michel. (Lire ici)

Bon, on l’a compris, ce que les employés de Remade détruisent ce sont effectivement des smartphones - des iPhones même - mais « reconditionnés » c’est à dire d’occasion. Reste qu’il s’agit d’une destruction de biens qui choque bien entendu.
Mais le plus choquant reste à dire. Car, relisons la déclaration du CSE : « Puisque les hommes n’ont aucune valeur, nous allons nous attaquer à l’argent. » Ce constat nous glace parce qu’on comprend qu’il est vrai, que ce cynisme est aujourd’hui parfaitement compris, pratiqué, adopté. Si les profits dépendent de la mise au chômage de milliers d’hommes, ils seront mis au chômage. Et en plus (comble de cynisme) ce n’est pas une merveille si étonnante que ça, ça fait longtemps - très longtemps - qu’on le dit. Rousseau parlait du Mandarin chinois qu’on ne risque pas de rencontrer mais qu’on pourrait faire mourir rien que par un souhait - comme ça, par fantaisie - Rousseau donc disait que ce Mandarin serait dans ce cas mis à mort sans le moindre scrupule. 
De nos jours on ne cherche pas à faire périr des hommes, simplement on cherche à avoir de l’argent - et tant pis s’il en coûte la vie à certains.
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(1) Le CSE (Comité Social et Economique) remplace les représentants élus du personnel dans l'entreprise. Définition, missions et fonctionnement du nouveau CSE qui regroupe donc les instances représentatives du personnel. 

samedi 14 décembre 2019

Présidentielle en Algérie : "Le pays est dans une impasse totale", dit un spécialiste

« Déclaration de Kader Abderrahim, chercheur à Sciences Po et spécialiste du Maghreb : "Je pense qu'il faudra quand même vérifier dans la mesure du possible le taux réel de participation et non pas le taux formel tel qu'il nous a été livré par l'administration", a-t-il déclaré au micro de RTL Soir.
Abdelmadjid Tebboune, le nouvel élu, a en effet été plusieurs fois ministres, et même Premier ministre, de l'ancien président déchu. Il l'avait d'ailleurs soutenu dans sa candidature à un 5e mandat. » (Lire ici)

Double contrainte pour le candidat élu à la Présidence de l’Algérie : d’un côté il fait partie de l’ancien système et pas à n’importe quel rang puisqu’il fut 1er ministre ; et de l’autre il a été élu avec un taux de participation extrêmement bas, dont certains contestent quand même la sincérité : « Il faut vérifier le taux réel et non pas le taux formel » dit le spécialiste. 
Occasion pour revenir sur cet emploi de l’adjectif « formel » pour désigner ce qui s’oppose à « réel ». Regardons les définitions du dictionnaire : 
1 - Relatif à la forme. Opp. matériel.
2 - Formulé avec clarté et précision.
3 - Abstrait, détaché du réel.
Autrement dit, et au prix d’une légère distorsion, on dira que formel signifie à la fois et ce qui est doué d’une existence supérieure puisque formulé avec une précision maximum, et ce qui n’a pas de rapport avec le réel.
Bien sûr pour qu’il y ait opposition, il faut admettre que ce qui existe véritablement doit pouvoir se dire avec un maximum de clarté ; mais on suivra Boileau qui affirme que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » et que du coup, ce qui se conçoit bien doit probablement exister également.

Tiré par les cheveux ? Peut-être, mais alors, comment allez-vous nommer cette autre distorsion qui consiste à donner un chiffre présentable de participation selon le pouvoir alors qu’il ne correspond pas à la réalité ?

vendredi 13 décembre 2019

Pour trouver de l’eau sur Mars, vous pourriez utiliser une pelle

Les scientifiques ont découvert que sur Mars la région d’Arcadia Planitia cache des ressources en eau glacée situées à… 2,5 centimètres de la surface.
« Vous n’auriez pas besoin d’une rétrochargeuse [très grosse tractopelle] pour creuser jusqu’à cette glace. Vous pourriez utiliser une pelle », indique Sylvain Piqueux, scientifique au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. D’ailleurs, cela tombe bien, creuser ne sera pas si difficile : les nouvelles combinaisons des astronautes ont justement été conçues pour être bien plus mobiles qu’avant, offrant une plus grande amplitude de mouvements qu’autrefois. »

«  - Youpi ! Ça y est ! On sait qu’il y a de l’eau sur Mars ! On va pouvoir y aller !
- La belle affaire… Si tu crois qu’on va emmener une tractopelle jusque là pour creuser jusqu’à des nappes fossiles, tu te goures un peu.
- Mais non, c’est toi qui te goures. La Nasa vient de le dire : l’eau affleure juste sous une légère couche de sédiments qu’on dégage à la pelle, justement.
- Là tu commences à m’intéresser. Regarde cette image elle pourrait montrer un cosmonaute allant chercher l’eau pour son thé du matin.



- Oui. Mais cet homme-là, je le vois plutôt rentrant le soir à la base après avoir creusé dans la couche aquifère toute la journée
- Si tu veux. En tout cas, ça rapproche la conquête spatiale de nous autres pauvres terriens condamnés à seulement imaginer la vie de là haut. Au fond, ça pourrait ne pas être si différent de ce qui se passe ici.
- C’est vrai ça. Tu crois qu’on pourrait emmener sur Mars des gens seulement pour creuser ? Comme ont fait les planteurs de la Jamaïque ?»

jeudi 12 décembre 2019

Une montre pour oublier l’heure qu’il est

« Nous avons créé une montre qui vous permet de concevoir le temps  de façon différente. Lisez l’heure de façon suffisamment précise sans avoir besoin de connaitre les secondes. »



La slow watch - Swiss made

Le fabricant se fait une gloire d’avoir supprimé l’aiguille des secondes sur le cadran de sa montre. Mais il est beaucoup trop modeste ! Car on le voit sur cette image : cette montre n’a qu’une seule aiguille, celle des heures !
On peut donc certes tenter de lire les minutes écoulées par la position de l’aiguille unique entre les deux chiffres d’heures, mais cette lecture relève de l’exploit puisque les 24 heures figurant sur le cadran, l’espace entre chaque heure est fort réduit.
Comme la légendaire précision suisse ne saurait être mise en cause, on a bien affaire à une montre conçue pour décourager l’intention de savoir qu’elle heure il est. Ou plutôt, car c’est beaucoup plus subtile que cela, il s’agit bien sûr d’accueillir le souci du temps ; mais pour nous dire aussitôt :  « Ne vous souciez pas des secondes ni des minutes. Si vous connaissez l’heure et les dizaines de minutes, c’est bien suffisant. » 
Alors, pourquoi cela ? On sait que les mesures physiques (et une montre est bien un instrument qui, en mesurant le temps, mesure une grandeur physique) doivent être faites en fonction de l’échelle des objets mesurés. On n’attendrait pas par exemple d’un panneau kilométrique sur le bord de la route qu’il nous donne la distance en centimètres : à nos enjambées cela ne signifierait rien. 
Alors le message est clair : ne vous souciez pas de réaliser des actions qui se mesurent en minutes et en secondes. Agissez dans un temps plus long, là est votre efficacité. Et à partir de là, ne cherchez pas non plus à caler votre vie sur des événements qui nécessitent une telle précision. Vous allez prendre le train ? Qu’importe l’heure exacte de son départ ? A 2h09 il est encore à quai, à 2h10 il est parti ? Si vous le ratez, prenez le suivant, qu’est-ce que ça peut changer à la vie d’un sage ? Si les gens qui vous attendent se fâchent d’un retard, changez d’interlocuteurs. Ne gardez que ceux qui sont insensibles à un tel événement »

C’est quand même plus cool !

mercredi 11 décembre 2019

Dans « Lola vers la mer », une jeune fille transgenre se heurte à son père qui la rejette.

« Je considère mon film comme un acte militant dans le sens où mon but est d’aider à mieux faire comprendre la transidentité, explique Laurent Micheli, le réalisateur. J’aimerais qu’il ne touche pas que les personnes concernées et parle au plus large public. » La somptueuse Mya Bollaers, comédienne transgenre qui fait ses débuts dans le rôle-titre après avoir été sélectionnée sur casting, partage ses vues. Elle a tout d’une très jolie jeune femme.

La comédienne rayonne à la ville comme à l’écran et rêve qu’on lui confie maintenant des rôles cisgenres (de femmes non-trans).
SToooooOP ! Que cette jolie jeune femme soit en réalité un homme qui a choisi d’être femme et qui est devenu cet être de charme et de douceur, soit. Que du coup elle ait été choisie pour incarner des gens qui ont la même trajectoire à l’écran, re-soit. Après tout admettons que pour que le spectateur se sente concerné - et l’acteur aussi d’ailleurs - il vaut mieux que la réalité soit convoquée dans la fiction.

Mais  qu’elle rêve de venir une actrice qui joue des rôles « cisgenres » alors là je dois l’avouer : je n’y comprends plus rien. Déjà, ça met à mal ce qu’on vient de comprendre, à savoir que l’actrice serait meilleure si elle était porteuse des caractéristiques du personnage (une vieille femme pour jouer une vieille, une lesbienne pour interpréter une lesbienne, etc.). Mais de surcroit, le fait qu’elle joue et une femme-trans et une femme cisgenre, ça revient à dire qu’il y a deux sortes de femmes: celles qui sont genrées « femme » ; et celles qui sont genrées « cisgenre ». Et là on est en plein trouble : cet homme-femme qui a mis toute sa volonté à devenir une femme au plein sens du terme devra-t-il admettre qu’à tout jamais il restera quand même un homme-femme ?

mardi 10 décembre 2019

Ligue des champions : l’OL rejoint dans la douleur les 8es de finale

« Impuissantes à faire bien jouer au football cette équipe, la foi a ses limites, les prières des supporteurs ont permis aux talentueux Houssem Aouar et Memphis Depay de sauver leurs ouailles sur deux exploits individuels : une frappe enroulée en pleine lucarne du premier (50e) et un tir croisé opportuniste du deuxième (82e). L’ultime miracle est intervenu à quatre minutes du terme, lorsque Jason Denayer, puis Marçal ont empêché le troisième but allemand que tout le stade pressentait déjà inévitable au terme d’une action confuse (86e). » (Lu ici)

Les supporters lyonnais n’ont plus la foi, mais ils prient quand même - et vous savez quoi ? Ça a payé ! l’OL est en 8ème de finale ! Autrement dit, les supporters lyonnais sont plus fort que Pascal. 
Oui, Pascal - pas le Grand Frère, bande d’ignares ! Blaise Pascal, le type qui a inventé le pari du même nom (c’est dans les Pensées, fragment  233 de la classification Brunschvicg). Seulement les supporters lyonnais ont été plus forts que Blaise. Le philosophe imaginait un calcul de probabilité qui mettait l’impie à même de constater que croire à Dieu est plus avantageux que de ne pas croire. Et notre athée de dire « Je veux bien croire en Dieu, mais comment y arriver ? » Et Pascal répondait « Agenouillez-vous et priez ! » Du coup ce n’était sûrement pas l’avalanche de félicité qui arrivait mais la foi elle-même. 

- Alors que les supporters ont eu, grâce à leur prière, directement le résultat espéré !  Et avec un miracle en plus ! Dieu est-il devenu plus généreux que du temps de Pascal, ou bien est-il simplement plus proche des supporters de foot, d’avantage prêt à les écouter et à satisfaire leur suppliques ?

La démocrate Nancy Pelosi recadre un journaliste qui la soupçonne de "détester" Donald Trump

"En tant que catholique, je n'aime pas que vous utilisiez le mot 'haine' dans une phrase qui s'adresse à moi. Je ne hais personne. J'ai été élevée avec un cœur plein d'amour, et en priant pour le président. Et je prie toujours pour le président. Je prie tout le temps pour le président. Alors ne vous moquez pas de moi quand il s'agit de mots comme ça » a déclaré Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des représentants à Washington. (Lu ici)
o-o-o



Voilà Nancy Pelosi, agenouillée au pied de son lit, faisant sa prière au Bon Dieu avant de s’endormir : 
« Mon Dieu, faites que le Président des Etats-Unis soit un peu moins c… que d’habitude ! Faites qu’il soit plein de sagesse dans les négociations internationales qu’il mène, et aussi qu’il ait de la mansuétude pour les jeunes enfants sans papiers.
Et puis, tant que Vous y êtes, Mon Dieu, faites qu’il ne s’appelle plus Donald Trump ! » 
En effet, Dieu est sans doute plein de bonté pour les Etats-Unis, mais alors, comment comprendre qu’Il ait toléré que Donald Trump devienne Président ? Surtout que Nancy Pelosi devait, déjà à l’époque, prier pour que ce soit Hillary Clinton l’élue du peuple.
Supposons un instant que l’histoire récente des Etats-Unis soit éclairée par la présence d’un Dieu tout-puissant et bienveillant. Alors il faut dire que :
- Hillary n’a pas été élue parce qu’elle était moins légitime que Donald Trump;
- Trump lui-même est un Président meilleur que ses adversaires démocrates ;
- A moins que ce soit le contraire, qu’il soit comme on le croit un très mauvais président, une humiliation pour le peuple qui l’a élu, mais que Dieu a fait le nécessaire pour qu’il arrive à la maison-blanche en punition des graves péchés commis par le peuple américain.
Et alors la question revient sans cesse :  qu’a donc fait ce sympathique peuple pour mériter un tel Président ?

lundi 9 décembre 2019

En Ukraine, la peur et l’espoir avant le sommet de Paris pour la paix

Les Ukrainiens sont appelés à manifester, dimanche, à la veille du sommet prévu à Paris lundi, qui vise à normaliser la situation dans l’est de l’Ukraine après trois années de gel entre Kiev et Moscou.
Andrii Riabeka  30 ans, ancien volontaire de l’armée était parti en 2014 combattre dans le Donbass, dans l’est du pays espère la paix, mais redoute que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ne fasse trop de concessions à son homologue russe, Vladimir Poutine, lors du sommet prévu à Paris le 9 décembre. « Tout le monde veut un cessez-le-feu. Mais à quel prix ? », dit-il. (Lire ici)

Rappelons-nous : c’était il y a 6 mois seulement : Volodomir Zelinsky était élu président de l’Ukraine sur la base de … On hésite : n’ayant aucune expérience de la vie politique, l’acteur apprécié des téléspectateurs pour son rôle dans une série où il jouait précisément le Président du pays, aurait été élu sur la base de la confusion entre la fiction et la réalité. Mais on peut aussi dire qu’il a été choisi précisément pour son éloignement par rapport à la classe politique, jugée incompétente et corrompue. Finalement le voici à l’épreuve du pouvoir, frêle oiselet entre les mains de l’oiseleur Poutine qui le retournerait à sa guise et le manipulerait sans vergogne ; et les électeurs de dire : « Mais ça ne va pas du tout ! Le Président doit être un homme fort qui nous protège des ogres russes ! »
Bien sûr partout où le Président doit décider, il aura des conseillers pour l’aider dans ses choix. Mais partout où il faudra arbitrer et marquer sa volonté et son engagement, alors il sera seul. Certes, il existe sans doute ici ou là un homme ou une femme qui, n’ayant jamais été élu, possède néanmoins d’instinct ces compétences. Mais il faut bien admettre que tout cela peut aussi se perfectionner, voire même s’apprendre et qu’alors la politique reste un métier. 
… Un métier ! Voilà le vilain mot lâché : alors que chez nous également le thème de l’élection présidentielle de 2017 s’est faite sur le slogan « Sortez les sortants » et de la critique des politiciens de métier (pas plus de 2 réélections, pour faciliter l’émergence de candidats nouveaux à chaque renouvellement de mandature), comment admettre qu’on se trompe et qu’il faut aller rôder du côté de l’ENA pour dénicher les élites capables de nous défendre et de prendre les bonnes décisions au bon moment ?

D’ailleurs si on oublie les élections de 2017, les Gilets-jaunes de 2018-2019 sont là pour nous faire un piqûre de rappel : « Halte aux élites ! Peuple souverain ! Motions pour destituer les élus qui n’obéissent pas aux électeurs ! » Cette haine des élites est bien sûr à rapprocher de ce qui se passe en Ukraine. Mais on objectera le cas Trump, incompétent mais toujours en place et en passe d’être réélu l’an prochain. N’est-ce pas l’exemple qu’on peut ne pas être un politicien de métier et quand même être efficace ? Peut-être… Mais peut-être pas : en tout cas, chez les américains l’heure du bilan n’a pas encore sonné ; attendons qu’elle vienne.