Alors que les hommages arrivent du monde entier pour ce groupe d'hommes qui s'est interposé puis a maîtrisé le terroriste Usman Khan vendredi à Londres, le passé de l'un d'entre-eux a jeté le trouble.
Parmi ces hommes, dont certains armés d'un extincteur ou d'une dent de narval récupérée dans un restaurant proche du pont, figurait un certain James Ford. Désormais âgé de 42 ans, James Ford a été condamné pour le meurtre, en 2004, d'Amanda Champion, jeune fille handicapée de 21 ans.En 2004, Ford avait étranglé Amanda Champion qui avait 15 ans d'âge mental avant de lui trancher la gorge et de la laisser mourir dans les bois. (Lire ici)
James Ford ignoble assassin peut-il être un héros simplement parce qu’il s’est comporté comme tel ? Sinon - si l’acte héroïque ne suffit pas - que faut-il de plus pour être déclaré « héros » ? Par ailleurs, l’héroïsme est-il une essence permanente, faisant d’un homme dès sa naissance et à tout jamais un modèle pour les autres ? Peut-on au contraire être un criminel abjecte le matin et un héros le soir ?
Sartre se serait délecté de cette problématique et du trouble qu’elle jette dans les esprits, lui pour qui les engagements pris dans l’existence construisent en même temps la personnalité sans qu’aucune substance immanente ne vienne en prédéterminer le sens.
James Ford a été libéré avant d’avoir purgé toute sa peine, tout comme Usman Khan : l’un méritait-il cette mesure de clémence et pas l’autre ? Et surtout : tout cela était-il écrit d’avance, de telle sorte qu’on aurait pu - et aurait dû - le deviner et agir en conséquence ?
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