Un photographe a filmé une scène violente lors de la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites. Deux policiers en civil identifiables à leur brassard ont été filmés en train de frapper une personne à terre à coups de pieds et de matraques télescopiques. Les deux membres des forces de l'ordre ont ensuite quitté la scène sans faire d'interpellation. L'IGPN a ouvert une enquête pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique »
Que s’est-il passé ? Demandons aux témoins de nous dire ce que les images ne montrent pas : « Au moment où les affrontements ont commencé, des gens ont ouvert une porte cochère et se sont réfugiés dans un immeuble. Là le gars a dû tomber car je me suis retourné il était à terre, je ne l’ai pas vu tomber, raconte le photographe NnoMan Cadoret à CheckNews. Il s’est fait tabasser, et quand les policiers sont partis, il s’est relevé et est parti en courant. Donc je ne sais pas ce qu’il est devenu. »
Sur la cause, on apprend que la personne faisait partie d’un groupe couru s’abriter dans un hall d’immeuble : on ne sait pas pourquoi cette poursuite, mais on devine que le malheureux qui n’avait pu trouver ce refuge a pris des coups destinés au groupe entier.
Sur les effets, on apprend qu’après le départ des assaillants il s’est relevée et est parti en courant ; puis qu’il n’a plus fait parler de lui : il n’a donc pas été blessé au point de rester à terre.
Sommes-nous blasés au point de tenir ces explications comme minorant la violence ? On pourrait violenter un homme simplement parce qu’il est au mauvais endroit au mauvais moment ? Et cette violence serait excusable au cas où elle n’aurait pas estropié la victime ?
Non bien sûr, mais on est pris dans une alternative terrible : ou bien comme expliqué ici accepter les violences de la police ; ou bien la tenir pour irréparable et justifier les menaces portées récemment sur les familles des policiers.
C’est avec de telles alternatives que la violence pourrit les mentalités, mais ne pourrait-on pas crier « Stop au feu » ? Faire savoir qu’on ne supportera pas les coups qu’ils soient des jets de pierre ou des coups de matraque ; mais qu’on sera content de n’offrir aux caméras que des images de manifestants défilant toutes banderoles déployées.
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