Le président français a quitté le sommet de l'Otan à Londres dans une situation bien plus confortable qu'à son arrivée, après avoir obtenu l'ouverture d'un groupe de «réflexion prospective» sur la stratégie de l'Alliance atlantique
Entre un Donald Trump finalement peu saillant, peut-être préoccupé par la procédure d’impeachement à son encontre, un Premier ministre britannique, Boris Johnson, accaparé par des élections attendues dans une semaine exactement, le 12 décembre et une chancelière allemande Angela Merkel dont la fin de carrière se rapproche clairement, Emmanuel Macron a eu les coudées franches. (Voir ici)
Alors voilà : des quatre chefs d’Etats en sommet à Londres pour l’OTAN, seul le Président français a les coudées franches, alors même qu’à l’intérieur du pays son existence de Président est fortement contestée. Imaginons alors ce qu’il en est des autres ! Si on résume la situation, Trump, Johnson et Merkel sont tous les trois en limite de parcours et placés sur un siège éjectable. Et pas le Président français ? Faut-il donc compter pour rien la contestation qui devise le pays ? Et pour rien aussi les cri « Macron démission ! » qui ont servi pendant des mois de signe de ralliement aux gilets jaunes ? Et aussi la défiance majoritaire qui aujourd’hui encore accable l’exécutif dès qu’il s’agit de dire qui pourrait sortir le pays de la situation actuelle.
Les autres chefs d’Etat sont donc encore plus fragiles que notre président, ou si on veut inverser, Emmanuel Macron est beaucoup plus solide qu’on ne le croit. Faut-il s’en désoler ? Faut-il s’en réjouir ? En tout cas c’est bien comme ça qu’en France on ressent la situation, quand on voit que les principaux acteurs de la contestation, en imposant des grèves illimitées, admettent implicitement que le chef de l’Etat ne démissionnera pas, et qu’il continuera de refuser de plier devant la rue.
Autrement dit, qu’en France la démocratie élue l’emporte sur la démocratie de la rue.
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