« Déclaration de Kader Abderrahim, chercheur à Sciences Po et spécialiste du Maghreb : "Je pense qu'il faudra quand même vérifier dans la mesure du possible le taux réel de participation et non pas le taux formel tel qu'il nous a été livré par l'administration", a-t-il déclaré au micro de RTL Soir.
Abdelmadjid Tebboune, le nouvel élu, a en effet été plusieurs fois ministres, et même Premier ministre, de l'ancien président déchu. Il l'avait d'ailleurs soutenu dans sa candidature à un 5e mandat. » (Lire ici)
Double contrainte pour le candidat élu à la Présidence de l’Algérie : d’un côté il fait partie de l’ancien système et pas à n’importe quel rang puisqu’il fut 1er ministre ; et de l’autre il a été élu avec un taux de participation extrêmement bas, dont certains contestent quand même la sincérité : « Il faut vérifier le taux réel et non pas le taux formel » dit le spécialiste.
Occasion pour revenir sur cet emploi de l’adjectif « formel » pour désigner ce qui s’oppose à « réel ». Regardons les définitions du dictionnaire :
1 - Relatif à la forme. Opp. matériel.
2 - Formulé avec clarté et précision.
3 - Abstrait, détaché du réel.
Autrement dit, et au prix d’une légère distorsion, on dira que formel signifie à la fois et ce qui est doué d’une existence supérieure puisque formulé avec une précision maximum, et ce qui n’a pas de rapport avec le réel.
Bien sûr pour qu’il y ait opposition, il faut admettre que ce qui existe véritablement doit pouvoir se dire avec un maximum de clarté ; mais on suivra Boileau qui affirme que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » et que du coup, ce qui se conçoit bien doit probablement exister également.
Tiré par les cheveux ? Peut-être, mais alors, comment allez-vous nommer cette autre distorsion qui consiste à donner un chiffre présentable de participation selon le pouvoir alors qu’il ne correspond pas à la réalité ?
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