« Je considère mon film comme un acte militant dans le sens où mon but est d’aider à mieux faire comprendre la transidentité, explique Laurent Micheli, le réalisateur. J’aimerais qu’il ne touche pas que les personnes concernées et parle au plus large public. » La somptueuse Mya Bollaers, comédienne transgenre qui fait ses débuts dans le rôle-titre après avoir été sélectionnée sur casting, partage ses vues. Elle a tout d’une très jolie jeune femme.
La comédienne rayonne à la ville comme à l’écran et rêve qu’on lui confie maintenant des rôles cisgenres (de femmes non-trans).
SToooooOP ! Que cette jolie jeune femme soit en réalité un homme qui a choisi d’être femme et qui est devenu cet être de charme et de douceur, soit. Que du coup elle ait été choisie pour incarner des gens qui ont la même trajectoire à l’écran, re-soit. Après tout admettons que pour que le spectateur se sente concerné - et l’acteur aussi d’ailleurs - il vaut mieux que la réalité soit convoquée dans la fiction.
Mais qu’elle rêve de venir une actrice qui joue des rôles « cisgenres » alors là je dois l’avouer : je n’y comprends plus rien. Déjà, ça met à mal ce qu’on vient de comprendre, à savoir que l’actrice serait meilleure si elle était porteuse des caractéristiques du personnage (une vieille femme pour jouer une vieille, une lesbienne pour interpréter une lesbienne, etc.). Mais de surcroit, le fait qu’elle joue et une femme-trans et une femme cisgenre, ça revient à dire qu’il y a deux sortes de femmes: celles qui sont genrées « femme » ; et celles qui sont genrées « cisgenre ». Et là on est en plein trouble : cet homme-femme qui a mis toute sa volonté à devenir une femme au plein sens du terme devra-t-il admettre qu’à tout jamais il restera quand même un homme-femme ?
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