Les Ukrainiens sont appelés à manifester, dimanche, à la veille du sommet prévu à Paris lundi, qui vise à normaliser la situation dans l’est de l’Ukraine après trois années de gel entre Kiev et Moscou.
Andrii Riabeka 30 ans, ancien volontaire de l’armée était parti en 2014 combattre dans le Donbass, dans l’est du pays espère la paix, mais redoute que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ne fasse trop de concessions à son homologue russe, Vladimir Poutine, lors du sommet prévu à Paris le 9 décembre. « Tout le monde veut un cessez-le-feu. Mais à quel prix ? », dit-il. (Lire ici)
Rappelons-nous : c’était il y a 6 mois seulement : Volodomir Zelinsky était élu président de l’Ukraine sur la base de … On hésite : n’ayant aucune expérience de la vie politique, l’acteur apprécié des téléspectateurs pour son rôle dans une série où il jouait précisément le Président du pays, aurait été élu sur la base de la confusion entre la fiction et la réalité. Mais on peut aussi dire qu’il a été choisi précisément pour son éloignement par rapport à la classe politique, jugée incompétente et corrompue. Finalement le voici à l’épreuve du pouvoir, frêle oiselet entre les mains de l’oiseleur Poutine qui le retournerait à sa guise et le manipulerait sans vergogne ; et les électeurs de dire : « Mais ça ne va pas du tout ! Le Président doit être un homme fort qui nous protège des ogres russes ! »
Bien sûr partout où le Président doit décider, il aura des conseillers pour l’aider dans ses choix. Mais partout où il faudra arbitrer et marquer sa volonté et son engagement, alors il sera seul. Certes, il existe sans doute ici ou là un homme ou une femme qui, n’ayant jamais été élu, possède néanmoins d’instinct ces compétences. Mais il faut bien admettre que tout cela peut aussi se perfectionner, voire même s’apprendre et qu’alors la politique reste un métier.
… Un métier ! Voilà le vilain mot lâché : alors que chez nous également le thème de l’élection présidentielle de 2017 s’est faite sur le slogan « Sortez les sortants » et de la critique des politiciens de métier (pas plus de 2 réélections, pour faciliter l’émergence de candidats nouveaux à chaque renouvellement de mandature), comment admettre qu’on se trompe et qu’il faut aller rôder du côté de l’ENA pour dénicher les élites capables de nous défendre et de prendre les bonnes décisions au bon moment ?
D’ailleurs si on oublie les élections de 2017, les Gilets-jaunes de 2018-2019 sont là pour nous faire un piqûre de rappel : « Halte aux élites ! Peuple souverain ! Motions pour destituer les élus qui n’obéissent pas aux électeurs ! » Cette haine des élites est bien sûr à rapprocher de ce qui se passe en Ukraine. Mais on objectera le cas Trump, incompétent mais toujours en place et en passe d’être réélu l’an prochain. N’est-ce pas l’exemple qu’on peut ne pas être un politicien de métier et quand même être efficace ? Peut-être… Mais peut-être pas : en tout cas, chez les américains l’heure du bilan n’a pas encore sonné ; attendons qu’elle vienne.
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