dimanche 1 décembre 2019

Hommage à Zineb Redouane

Plusieurs centaines de personnes ont défilé cet après-midi au départ du Vieux-Port pour rendre hommage à Zineb Redouane, une habitante de Noailles morte en décembre 2018. En marge d'affrontements sur la Canebière entre les policiers et des manifestants pour un logement digne (et des gilets jaunes), l'octogénaire avait été touchée par une grenade lacrymogène tirée par les forces de l'ordre alors qu'elle fermait les volets de son appartement. Elle était décédée le lendemain au bloc opératoire.

Pourquoi revenir sur ce dramatique événement, sinon pour attiser les haines et frapper l’imagination ?
Mais je ne serais pas entré dans ce commentaire sans cette photo de la pancarte portée par les manifestants : 



« Batman tue ! Soyons Joker. » Quel saisissant raccourci !  Mais n’en dit-on pas déjà trop, même en si peu de mots ?
Car en effet, la police présentée comme la sauveuse du peuple, cette police que chacun a souhaité serrer sur son coeur après l’attentat du Bataclan - oui, c’est elle qui a assassiné avec son tir tendu de grenade, visant une pauvre femme âgée de 80 ans qui ferme ses volets - au mauvais moment dirait-on ? Est-ce tendancieux de dire cela ? Peut-être mais quand même avec le recul et ces nouvelles vidéos tournées sur le vif où l’on voit un manifestant discutant tranquillement être touché en pleine tête par une grenade, on se dit que tout cela ne peut être tout à fait innocent.
Seulement la pancarte ne s’arrête pas là : elle ajoute « Soyons Joker »
Lisons l’article Wiki : « Le Joker est un super-vilain dans les comic books de DC Comics. 
Destiné à être tué lors de sa comparution initiale, le Joker a été épargné par l'intervention éditoriale, ce qui permet au personnage de devenir le pire ennemi du super-héros Batman. »
Non seulement le Joker est un « super-méchant », mais il ne se contente pas d’être l’ennemi de Batman - alias la police : il n'existe que pour cela, sans quoi l’éditeur l’aurait fait disparaitre. 
Et quels sont les manifestants qui aujourd’hui ne sont là que pour abîmer la police ? Les black blocks évidemment ! Les black blocks sont l’équivalent du Joker et c’est à eux que la pancarte nous demande de nous identifier. L’idée est évidemment qu’on ne peut discuter avec une police qui assassine ceux qu’elle devrait protéger. Assassiner les assassins, voilà la solution « Joker » !

Oui, « Soyons Joker », c’est quand même deux mots de trop.

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