lundi 5 mars 2018

« A-T-ON ENCORE LE DROIT DE COUCHER POUR AVOIR LES RÔLES ? »

Nous revoici à la Cérémonie des Césars. L'humoriste Blanche Gardin fait un petit numéro, au cours du quel elle s'est permis la seule blague osée sur le sujet des abus sexuels infligés aux femmes : « A-t-on encore le droit de coucher pour avoir les rôles ? »

C’est une blague, rien de plus. Mais… quand même : voilà une opinion qui mérite d’être prise en considération. Car, supposez que vous soyez une starlette, bien faite de votre corps mais peu douée pour interpréter le rôle que vous sollicitez : comment faire pour surmonter ce handicap ?
Hé oui : comme le disait notre actuel ministre des comptes publics à qui une dame demandait une faveur : « Il va falloir m’aider madame. » Alors, certes, faire une gâterie (et plus même sans affinité) à un monsieur qui ressemble à Harvey Weinstein, ça ne fait sûrement par envie.



Mais que voulez-vous : si c’est la condition pour être dans le casting, alors pourquoi  pas ? Au moins ça a le mérite d’être bien clair.
On objectera avec indignation : « Même si la victime a donné son consentement, du moment qu’elle l’a fait sous la contrainte, uniquement pour obtenir en retour droit au travail, ça reste un viol ». Et on ajoutera en agitant un doigt accusateur : « La fameuse « promotion canapé » n’est qu’une formule bienveillante et complice qui devrait faire honte ceux qui ironisent là-dessus. »

Evidemment. Personne je pense ne viendra pleurer sur la disparition de telles pratiques. Mais redescendons d’un cran dans l’échelle de la corruption et songeons à ces pays où il est d’usage de « graisser la patte » de l’employé dont dépend l’obtention d’un document officiel ; alors pour certains la condition est plus aisée à remplir que chez nous, là où aucun « lubrifiant administratif » n’existe. C’est même devenu une habitude dont il suffit d’anticiper le coût pour arriver à ses fins (1).
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(1) Il y a de cela quelques années le directeur d’un établissent universitaire avait escroqué des étudiants asiatiques en leur faisant croire qu’ils obtiendraient leur  diplôme en payant le jury.
Ces étudiants, mal informés des pratiques françaises, mais en revanche très coutumier de la pratique du bakchich avaient payé sans sourciller et puis, ne voyant rien venir, ils avaient fait une très officielle réclamation lorsqu’ils s’étaient aperçus de la supercherie. 

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