« Solide
et souriant, Arnaud Beltrame incarnait soudain une dimension supérieure :
lorsque le don de soi au service des autres relève du naturel, la bravoure de
l'évidence, du fil rouge d'une vie. » Lire ici
o-o-o
L’acte
héroïque d’Arnaud Beltrame qui a été abattu par le terroriste alors qu’il
s’était porté volontaire pour remplacer une femme otage du tueur, est un de ces
actes qui imposent le silence faute de mots à la hauteur de l’évènement.
- Car il
s’agit d’un acte totalement lucide :
le risque d’être tué est maximum lorsqu’on est à la merci d’un fanatique armé
et de surcroit soumis directement à sa fureur homicide.
- C’est aussi
un sacrifice de soi, consenti pour
sauver un être humain. Le sacrifice de la vie est le plus élevé, celui du
Christ a été consenti comme acte salvateur, celui du gendarme Beltrame au nom
de la mission qui était la sienne : protéger les citoyens. Il aurait pu se
dérober à cette obligation, chacun aurait trouvé cela normal. Il ne l’a pas fait.
- Enfin, cet
héroïsme comme le dit l’article cité est « le fil rouge de son existence ». Il est possible de se révéler
dans un acte héroïque dont personne n’aurait imaginé son auteur capable. Mais
ici, c’est tout le contraire : un héros véritable est celui dont
l’héroïsme constitue le marque distinctive de la vie entière (1).
Il y a des
héros occasionnels. Arnaud Beltrame, lui, faisait partie des héros essentiels.
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(1) C’est
Freud qui introduit cette comparaison de certains signes avec le « fil
rouge ». Il explique alors que ce fil était tressé dans les cordages de
bateaux de la Royal Navy, de sorte qu’en le retrouvant dans les débris d’un
naufrage on sache qu’il s’agissant d’un bateau anglais. Le fil rouge est la
marque distinctive d’une origine précise.
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