Interrogée sur les rapports entre la politique et l’art en
Inde, notamment sous un gouvernement nationaliste hindou depuis 2014, Gauri
Gall, photographe, répond :
« … Quant aux
subventions à l’art, il n’y en a jamais eu, quels que soient les gouvernements.
C’est un concept qui n’existe pas, et c’est pourquoi le marché a fait son
entrée dans le secteur, et que nous exposons tous dans des galeries. La
libéralisation et le marché ne signifient pas seulement la liberté d’acheter et
de consommer, mais aussi de parler et de penser par nous-mêmes. Nous devons
conserver ces libertés.»
(Lire ici l’article de Laurence Defranoux)
Ça fait longtemps qu’on le sait (1) : dépendre de
subventions c’est dépendre de la bonne volonté des mécènes et ça ne va pas
toujours de paire avec la liberté indispensable à l’artiste. Du coup on en
vient à croire que ceux d’entre eux qui réclament quand même, partout où ça se
fait, d’en bénéficier ne sont pas de vrais créateurs…
Mais on devrait être plus attentif et relever aussi cet
éloge de la marchandisation des œuvres grâce au marché de l’art : « La libéralisation et le marché ne
signifient pas seulement la liberté d’acheter et de consommer, mais aussi de
parler et de penser par nous-mêmes. Nous devons conserver ces libertés »
Chez nous (= français individualistes) on déteste le
marché de l’art parce que nous pensons qu’il vient couronner des œuvres qui ne
le méritent pas tandis que des artistes talentueux qui n’ont pas su trouver
leur public peuvent crever de faim : Van Gogh n’a vendu qu’une seule œuvre
durant sa vie entière. Le marché l’aurait bien laissé crever de faim s’il n’y
avait eu son frère Théo (qui était galeriste – voyez ça !) qui lui a pu le
subventionner sans conditions.
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(1) On pense bien sûr à La Fontaine avec la fable Le loup et le chien
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