« Le gouvernement a décidé de retenir l'âge de 15
ans », a annoncé lundi à l'AFP la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les
femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Cette mesure, visant à instaurer un âge
en-deçà duquel un mineur ne pourra être considéré comme consentant à une
relation sexuelle, figurera dans le projet de loi contre les violences sexistes
et sexuelles qui sera présenté le 21 mars en conseil des ministres. » (Lire ici)
o-o-o
Ne revenons pas une fois encore sur la notion de
consentement pris dans le contexte d’un rapport entre supérieur et inférieur qu’il
soit hiérarchique ou simplement lié à l’âge comme ici. L’article publié ici même hier y faisait encore allusion : que vaut le consentement d’une jeune
femme à des pratiques sexuelles qui sont pour elle la seule condition possible
pour accéder à un emploi ?
Mais ici, ce n’est pas la même chose : il s’agit
d’examiner les conditions de possibilités du consentement indépendamment de ce
qui l’environne. On ne cherche pas non plus à savoir s’il instaure une véritable
égalité comme certains le prétendent, mais dans quels cas il est simplement
possible ?
S’agissant de la sexualité et de l’acte qui la concrétise,
deux arguments s’opposent à ce que ce consentement soit possible avant 15
ans :
- D’abord
le consentement doit être « éclairé ». Le projet ministériel suppose
que le/la mineur.e de moins de 15 ne puisse pas être au courant de ce qu’est
l’acte sexuel ni de la façon dont ça se passe, et encore moins de ce que ça
fait ?
Il y a des spécialistes pour répondre à cette question, je
leur laisse le terrain – tout en ayant dans l’esprit l’idée que les jeunes ados
ont une pratique de la pornographie très poussée.
- Ensuite
le consentement est perçu comme un exercice de la liberté :
c’est même cela qu’on évoque lorsqu’on cherche à légitimer la prostitution
volontaire ou le port du voile, comme l’a rappelé Geneviève Fraisse dans sont
livre (1). Le/la mineur.e dispose-t-il / elle d’une telle liberté ?
Mais sait-on comment la liberté vient-elle aux
enfants ? Se poser la question c’est déjà bien ; on peut
éventuellement y répondre en faisant appel à Kant disant que la liberté ne
s’apprend que par son exercice, et que nulle éducation n’en est possible (2).
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